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I want to hear it again, but yet I don't want to hear it again ♪ ft. Estevan [1.2]
Lucrezia C. Tozzi
Friendzoneuse Pro
Lucrezia C. Tozzi
Métier : Lycéenne & Fleuriste
Friendzoneuse Pro
Sam 1 Déc 2018 - 20:22

is it a sad or a happy piano
Estevan & Lucrezia

« I want to hear it again but yet I don't want to hear it again. I want to see them again, but yet I don't want to see them again... What a strange feeling. »
Elle est ici chaque semaine. Tous les mercredis, elle fait un détour jusqu’à cette station de gare en plein centre de Brooklyn où elle sait qu’un vieux piano traîne dans un coin de l’étage, près des escaliers menant au quai E.

Tout les mercredis, elle s’assoit sur le banc en bois grinçant, pose son sac rempli de manuels et de cahier sur le sol, calé contre les pieds de l’instrument, et tape aléatoirement sur quelques touches. Elle n’entend pas les notes mais elle ressent un peu les vibrations et c’est déjà ça. Elle sent les touches qui s’affaissent sous ses doigts et ça suffit à la faire sourire, bien que tristement.

Elle n’a pas l’habitude d’être triste, Lucrezia, mais elle l’ai toujours un peu quand elle joue du piano parce qu’elle se souvient du temps où elle jouait avec sa maman, où elle entendait ses fausses notes, où elle chantait par dessus sa musique… Comme toujours, elle soupire avant d’attacher ses cheveux et de s’y mettre sérieusement. Ces derniers temps, elle joue un morceau d’un compositeur français dont elle n’a plus le nom, mais elle se souvient de l’avoir entendu à la télévision une fois, un patineur l’utilisait comme musique pour son programme et elle avait décidé de l’apprendre sur un coup de tête, délaissant ses nocturnes de Chopin et ses sonatas de Beethoven au profit de ce mariage d’amour.

Elle joue les notes automatiquement, sans entendre ni les bonnes, ni les mauvaises -mais elle espère qu’elle n’en fait pas tant que ça, sûrement que ça va puisque personne n’est jamais venue la sommer d’arrêter de jouer… pas que les gens s’intéressent à un morceau de piano pas connu jouer sur un piano mal accordé.

Elle joue ces trois mêmes minutes en boucle pendant peut-être quinze minutes chaque semaine et ensuite elle s’en irait, prendrait son train et rentrerait chez elle et s’occuperait de la boutique de sa grand mère pour le reste de l’après-midi. Mais pour l’instant, elle jouait du piano et elle s’autorisait quinze minutes à ne penser à rien d’autre qu’au piano, qu’aux vibrations, qu’à la sensation de ses ongles contre les touches.

Et elle le remarque parmi les quelques personnes qui se sont arrêtés pour l’écouter jouer. Elle le reconnaît parce qu’il est presque tout le temps là, mais sans trop vraiment l’être non plus. Il est ailleurs et il a l’air triste, ce grand blond à la coiffure et aux vêtement bizarre. Elle lui lance des regards du coin de l’oeil, essayant de ne pas trop être distraite de son morceau… mais il a l’air triste, à chaque fois qu’elle le croise, et ça l’embête. Personne ne devrait être triste en l’écoutant jouer, parce qu’elle était heureuse en jouant du piano, en pressant les notes de son piano heureux. .
(c) DΛNDELION
Lucrezia C. Tozzi
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Estevan L. Clemens
Bubble-Gomme
Estevan L. Clemens
Métier : Jouteur
Mutation : Annihilation
Bubble-Gomme
Jeu 6 Déc 2018 - 3:46

is it a sad or a happy piano
Estevan & Lucrezia

« I want to hear it again but yet I don't want to hear it again. I want to see them again, but yet I don't want to see them again... What a strange feeling. »
C’était par pur hasard. Qu’il était passé, là, dans cette gare. Une balade insignifiante, question de « prendre l’air » comme disait Mnémosyne. Arrêter de rester enfermé à écrire, faire face aux risques et voir d’autres horizons que le Bronx. Il avait simplement marché, et il était rentré là. Se baladant dans les grands couloirs, espérant ne pas attirer l’attention. Une gare. Fonctionnait-elle encore ? Il n’en savait trop rien. Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas voyagé. Depuis son enfance. Quand lui et sa famille habitaient la France, avaient un mode de vie semi-nomade, à cause – grâce – aux affaires de son père. Ils avaient parcourus le pays tout entier. Arrivés à New York, son père ayant atteint ses ambitions, ils n’ont plus bougés. De toute façon, Estevan n’en avait pas le temps ; il devait travailler. Et même des années plus tard, quand il vivait avec Karel, c’était un luxe qu’ils n’avaient pas pu se permettre, faute d’argent.

La gare lui était donc un environnement peu familier. Il n’en avait pas l’habitude et ne savait pas pourquoi il passait par là. Un coup de tête. Un bâtiment sur sa route. Un « pourquoi pas ». Alors qu’il continuait, son esprit ailleurs à la recherche d’inspiration, se faufilant dans une presque-foule. Il entendit un son, venant de loin. Des notes de piano. Il ne savait pas, mais ça l’avait intrigué. Il y avait donc vraiment des gens qui jouaient dans les gares, et il les remerciaient, quels qu’ils soient. C’était une magnifique idée. Estevan avait toujours imaginé cet endroit comme triste. Tout était gris, le train faisait un bruit fou, les « au revoir » teintés de larmes, le stress des gens et la peur du retard. Mais là, non. Un fond de piano. Duquel il s’approcha, et regretta peut-être de s’être approché. Les notes avaient sonné plus clair dans son esprit et la mélodie s’était formée dans son esprit dans un murmure douloureux. Pourtant, il a continué. Juste pour être sur. Puis simplement parce qu’il se sentait hypnotisé. Ce n’était pas nouveau. Le morceau l’avait toujours hypnotisé. Mais ce n’était plus la même sensation. Une pointe de douleur venait remplacer l’admiration.

Il était contre un mur, plutôt proche. Il s’était laissé adossé et avait simplement écouté. Il avait écouté jusqu’à la fin. Avec la plus grande attention qu’il pouvait donner à son ouïe. Il sentait son coeur battre un peu plus vite. Il sentait les souvenirs revenir. Sans qu’il refuse de se rendre compte que ce n’étaient que des souvenirs. Il sentait tout ça revenir. La sensation était étrange. Il aurait sourit tendrement s’il avait pu simplement profiter de la musique. Il aurait simplement replongé dans ces visions là et en serait sorti à la fin de la musique.

Et c’est ce qu’il faisait. Il souriait. Il souriait parce qu’en fermant les yeux il se rappela de ce moment précis, quand il a vu Karel patiner la première fois sur cette musique. Ils étaient venus de nuit, sans que personne ne soit là. La patinoire pour eux seuls, Karel avait lancé un « J’ai mon nouveau programme et ma nouvelle musique. » Estevan avait été plutôt surpris qu’il ne lui en ait pas parlé avant, mais il avait simplement sourit. Il avait manifesté sa hâte de le voir. Karel l’avait placé au centre de la patinoire, lui avait dit de ne bouger que pour le regarder. Il avait lancé la musique et commencé à danser.

Et pendant presque cinq minutes, Estevan n’avait rien pu faire d’autre que constater la puissante douceur de ce qu’il se passait devant lui. Tout avait été pensé par rapport au centre. Le point placé sur le milieu parfait de la patinoire était son coeur, et Karel passait sa danse à s’en approcher progressivement. A reculer d’un pas, à revenir plus fort, à revenir encore, à s’arrêter, regarder en arrière, abandonner l’arrière. La danse était indécente et elle tournait littéralement le dos aux gradins. Il n’y avait aucune forme de monde autour de Karel, aucune forme d’importance. Seul le centre comptait. Et elle était douce, progressive. Un peu mélancolique, mais une mélancolie d’amour, une mélancolie d’un trop plein d’amour. Des larmes versées que nul autre ne pourrait comprendre. Une musique qui exprimait simplement ce moment précis où on réalise à quel point l’autre est important. A quel point on l’aime. A quel point on pourrait mourir pour lui.

Et les dernières notes étaient celles où enfin, Karel atteignait le centre. Il prenait et levait une main censée être invisible, mais ici celle de Estevan. Mais sa main n’était pas vide. Quelque chose séparait et empêchait le contact direct. Alors, Karel baissa leurs bras, et lorsque que Estevan eut la paume vers le haut, il ouvrit dans la main du blond la petite boîte noire, en posant un genou à terre de manière traditionnelle.


*****

Il était revenu le lendemain. Personne ne jouait de piano. Le surlendemain. Non plus. Trop obnubilé par ses souvenirs, il se souvenait à peine du visage de la personne au piano. C’était une fille. Assez jeune. Les cheveux flamboyants. Voilà tout…

Il la retrouva finalement le mercredi suivants et tous les mercredis qui suivirent. Elle jouait toujours le même morceau. Et la répétition ne lui faisait pas de bien. Son sourire et son déni du monde actuel avaient du mal à tenir le coup. Au final, il venait écouter et laissait ses yeux se poser sur le sol, refusant de les fermer. Refusant de se plonger encore dans son rêve. Il avait l’impression qu’il devenait… De plus en plus, irréel. Le souvenir devenait instable. Il ne pouvait pas se le permettre. Il ne pouvait pas le laisser se tacher de ta réalité actuelle. Il ne devait pas penser à la réalité actuelle quand il pensait à ce genre de moments. Mais c’était un exercice dur pour lui. Alors chaque mercredi, la musique sonnait un peu plus comme une torture. Le piano semblait lui poignarder le coeur. Mais il revenait. Parce que, par tous les dieux, il adorait « Mariage d’Amour » de Paul de Senneville. Il adorait ce ton mélancolique et presque déprimé alors qu’on parlait d’amour sincère et véritable. Il adorait le piano. Il adorait Karel.

Ce mercredi-là, il tente de rediriger ses pensées autre-part mais le piano est trop envoûtant. Il lui demande de fermer les yeux et de se laisser emporter. Estevan cherche un appui, quelque chose qui pourrait l’aider à ne pas le faire. La pianiste lui jette de discrets coup d’oeils. Il la regarde. Il se demande s’il devrait lui demander d’arrêter de jouer un moment, cette même musique. Mnémosyne dans sa tête lui gueule de le faire. Mais il n’en a pas vraiment envie.

Il peine à rester debout. Il fatigue. Moralement, il est esquinté. Mais il ira mieux. Il allait toujours mieux. Estevan écrivait un peu, classait sa vie passée comme irréele, vivait en mettant tout de côté, de telle sorte à se laisser presque penser qu’il ne vivait pas dans tel monde, qu’il se réveillera. Il ne réalise pas. Il ne veut pas réaliser. Il ne peux pas réaliser. Pas entièrement. Il ne survivrait pas. Il a déjà réalisé. Il a failli mourir. Il s’est censuré et il a censuré le monde. Il a tué sa fille. Il a détruit leur famille. Mais ça va. Parce que c’est vrai mais ce n’est pas vrai.

Combien de temps pourra-t-il tenir ainsi ?

Très bonne question. Mais en attendant, il attend simplement que le morceau se finisse. Et espérant qu’il ne se finisse jamais..
(c) DΛNDELION
Estevan L. Clemens
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Lucrezia C. Tozzi
Friendzoneuse Pro
Lucrezia C. Tozzi
Métier : Lycéenne & Fleuriste
Friendzoneuse Pro
Mar 11 Déc 2018 - 20:17

is it a sad or a happy piano
Estevan & Lucrezia

« I want to hear it again but yet I don't want to hear it again. I want to see them again, but yet I don't want to see them again... What a strange feeling. »
d’un regard légèrement insistant, de ses sourcils froncés, d’une moue inquiète, elle demande silencieusement à l’homme si elle doit arrêter de jouer.

Il aime le morceau, surement beaucoup plus qu’elle ne l’aime, mais elle est bien placée pour savoir que le piano aide à faire ressurgir des souvenirs et pas forcément les meilleurs. En fait, si, les meilleurs. Pour elle, c’est don’t stop me now. Elle se souvient, c’était le morceau préféré de son frère et, parfois, quand elle repensait à lui, les notes jouaient dans sa tête et elle se retenait de pleurer alors que la musique était tout sauf triste. C’est juste que ça lui manque d’être derrière son piano en Italie, d’être avec ses parents, d’être avec Lewy et de chanter avec lui sur ses chansons préférées. Tu te déprimes toute seule Lucrezia. Elle le sait, Vivaldi n’avait pas à le lui rappeler.

Elle secoue la tête, reporte son attention sur les notes et demande à Vivaldi d’aller faire un tour ailleurs voir si elle y était parce qu’elle prend mal sa réflexion -enfin, pas vraiment, elle y est habituée et elle sait que son anima n’est pas méchant.

Tu penses que je suis hypersensible, Vi’ ? elle demande mentalement à son anima qui volette jusqu’à elle, se pose sur son épaule et lui caline la joue de son bec en faisant attention de ne pas lui faire de mal. Il ressent la douleur de sa liée, sa tristesse. Mais il ne sait pas Vivaldi.

Les doigts de Lucrezia ralentissent jusqu’a s’arrêter en plein milieu du morceau. Fausse note. Elle regarde le clavier, se demande si elle ferait bien de reprendre, si elle en a envie. Elle sait pas, alors elle appuie trois fois sur un do, puis sur un si, complètement au hasard.

Elle laisse retomber ses bras le long de son corps, respire longuement pour se calmer, et attrape son sac depuis par-terre, l’enfile à l’épaule et se lève. Elle sourit aux gens qui l’écoutaient et s’incline légèrement, elle les remercie d’avoir écouté son piano sûrement un peu bancal et elle s’excuse de partir sans finir le morceau mais wow, elle sent le bad l’envahir.

Et elle cherche le monsieur blond du regard, elle espère qu’il n’est pas encore parti. Elle voudrait lui parler, même s’il n’est qu’un inconnu. Elle veut s’excuser. Elle ne sait pas exactement pourquoi mais elle n’aime pas savoir qu’elle a rendu quelqu’un triste ou nostalgique ou mélancolique.

Elle le trouve plus loin, court jusqu'à lui et attire son attention en lui attrapant la manche -c'est compliqué d'engager une conversation quand on ne peut pas parler.
(c) DΛNDELION
Lucrezia C. Tozzi
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