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Arlequin ~ One Woman Show
Arlequin
Arlequin
Lun 4 Mar 2019 - 16:45
nom : Renard
prénom : Mélodie Alexandrine
surnom : Nombreux : le brouillard, le fantôme, le clown, la folle -même si elle préfère « excentrique », Renard -à cause de son nom, de son anima et parce qu’elle peut être aussi rusée qu’un renard-  mais son surnom le plus fréquent et sous lequel elle se fait couramment appeler est Arlequin, qui est son nom de scène et le nom qu’elle a adopté après être devenue une Philia.
rang : Misty fox
âge : 25 ans
sexe : Féminin
caste : Philia
métier : Anciennement chercheuse en astrophysique, elle enseigne désormais aux enfants et ados Philias qui n’ont pas accès à l’éducation. Elle est également saltimbanque, et fait quelques numéros d’acrobatie et de clown pour récupérer de l’argent dans les quartiers un peu plus aisés.
nationalité : Française
statut social : Pauvre
statut marital : Elle n’est pas mariée, mais elle vit avec son petit copain
quartier : Bronx
spécialité : Faire des farces dignes d’une enfant de 10 ans, mais elle se justifie en prétendant n’être qu’une petite fille enfermée dans le corps d’une femme, ce qui est sans doute vrai ~ s’attirer des emmerdes ~ embêter les gens et surtout ceux qu’il ne faut pas embêter ~ faire peur aux gens pour le fun ~ un humour de merde digne de Carambar qui ne fait rire qu’elle ~ jongler ~ les grands sourires, surtout aux mauvais moments ~ espionner les gens, ce qu’elle justifie en voulant « s’assurer de la sécurité des gens » ~ chanter ~ toucher son nez avec sa langue ~ faire des petites expériences physiques sans intérêt    

parents : Flora et Gabrielle Renard, des parents aimants et adorables, que Arlequin adore. Ils sont tous deux des gens simples mais très appréciés. Ils ont toujours poussé leurs deux enfants à poursuivre leurs rêves, et de pas avoir peur d’avoir de l’ambition tant qu’ils avaient de la volonté. C’est grâce à leur soutien que Arlequin a réussi à devenir une chercheuse et à étudier à Caltech. Une décision qu’elle regrette, car finalement elle est loin de chez elle dans un pays foutu. Ses parents lui manquent énormément.
frères/soeurs : ֤Éric Renard, son grand frère, que Arlequin admirait. Éric était un modèle pour elle, et c’est en partie grâce à lui qu’elle a voulu devenir chercheuse, et ils ont étudié tous les deux à Caltech. Cependant, son rang, surtout après les évènements de la lune rouge, lui a trop monté à la tête, et son attitude méprisante devenait le sujet de discorde entre eux. C'est en partie pour ça qu'elle a changé d'identité, sachant que Eric, qu'elle admire pourtant, aurait honte d'avoir une soeur Philia.
enfants : Aucun, mais avec ses élèves, c’est comme si elle avait une ribimbelle d’enfants.
mari/femme : Nathanael Fey n’est pas marié avec elle, mais ils vivent ensemble, pour le meilleur et pour le pire (surtout pour le pire). Lui aussi est un chercheur en astrophysique comme elle, même s’il a finalement décidé de rester avec elle plutôt que de rester dans les meilleurs quartiers. La vie avec un aussi grand râleur est très rude, mais hé, c’est ça l’amour, non ?
animal : Avant elle adorait les animaux. Maintenant un peu moins quand même.
autre : Arlequin a une grande famille, mais ils sont tous principalement en France. Aujourd’hui, elle n’a plus de contact avec eux.
reférence : Magilou Mayvin ~ Tales of Berseria
cheveux : Initalement bruns, elle se les ai colorés en blonds. Ses cheveux sont très longs, et elle aime en prendre soin. Une longue mèche vient devant son visage et se boucle, ce qui n’est pas pratique, mais elle considère que ça fait une touche de charme. Seule cette mèche montre sa couleur d'origine, brune.
yeux : De petits yeux verts clairs, pétillants de malice, qui ont souvent l’air joyeux, et dans lesquels on peut lire comme un livre ouvert. Elle portait des lunettes, mais désormais elle utilise des lentilles. Elle a les sourcils asymétriques, ce qui lui permet de faire des expressions souvent marrantes
couleur de peau : Blanche sans être trop pâle, un teint européen classique, avec quelques tâches de rousseur sur le nez
taille : 1m75
poids : 55kg
style vestimentaire : Arlequin porte souvent des vêtements très colorés ; avouez, vous ne l’auriez sans doute jamais deviné. Du rose bonbon au jaune canari, rien ne lui fait peur. Pourquoi d’ailleurs ? Il faut s’assumer dans la vie ! Cependant ce n’est pas ce qu’elle porte exclusivement, et il lui arrive parfois de porter des vêtements plus classiques, sombres, passe-partout. A vrai dire, Arlequin n’a pas de style, ou plutôt, elle a tous les styles. Mais lorsqu’elle fait ses numéros, elle porte son costume rose et violet, avec son chapeau assorti. Son anima a le même accoutrement spécialement pour lui.
autres : Adore se déguiser en fantôme, en mettant un drap au dessus d’elle puis en se transformant en fumée, elle peut le faire flotter si elle se concentre bien. A Halloween, ça déchire ~ très acrobatique et souple ~ elle s’est elle-même fabriqué son costume de scène en rafistolant des tissus colorés par ci par là ~ adore faire des grimaces improbables


ARLEQUIN


  Arlequin, oui c’est elle là, l’autre clown qui fait le pitre. Il faut dire qu’elle ne s’appelle pas comme ça pour rien. Ou plutôt, qu’elle s’est donné ce nom sans raison. C’est un vrai clown, cette fille. C’est pour ça qu’on la déteste, et qu’on l’adore en même temps.
Elle a presque toujours ce sourire idiot aux lèvres, en tout cas devant les enfants. Ce grand sourire joyeux, qui reflète à merveille son humeur du moment, une humeur contagieuse ou fatigante, ça dépend des jours et de la qualité de ses blagues. Ah, encore un truc chiant avec elle : son humour qui ne vole pas plus haut que Carambar. En plus, elle est accroc au sucre : moi, je parie qu’elle a piqué la plupart de ses blagues sur ces bouts de papiers. Une blague, ça va, deux aussi, mais à force elle devient lourde ! Et puis, soit elle est inconsciente, soit elle aime ça : elle a l’air toujours ridicule. Que ce soit avec ses costumes de clown, ses blagues pas drôles, ses acrobaties idiotes, ses grimaces et ses mimiques improbables sur un visage humain -parfois elle a l’air de sortir d’un dessin animé- son credo devrait être : le ridicule ne tue pas. Bref, elle se comporte comme une gosse, malgré son âge. Pourtant, au début j’étais convaincu qu’elle était adulte, et puis cette information devient de plus en plus douteuse chaque fois que je la vois.
Et puis en plus de ça, elle est théâtrale et bruyante ! Enfin, surtout quad elle fait ses petits spectacles. Normal, je sais, il faut bien parler fort pour attirer du public… Mais faut pas que ça devienne une habitude non plus !

Enfin bon, on aime la critiquer, Arlequin, mais elle a un tas de bon côté quand même. C’est une fille qui boit toujours le verre à moitié plein, et qui est d’un optimisme rare, chez les Philias qui vivent dans ces quartiers défavorisés. Mais ça, elle en est consciente, et elle le fait exprès, de répandre son optimisme, de répandre son sourire et ses rires idiots dans ces bidonvilles ternes. Parce qu’il ne reste plus rien, dans ces quartiers fantômes. Tout ce qu’il reste, c’est la bonne humeur, ce qu’elle essaie de raviver dans ce quartier, de le rendre vivant à nouveau. C’est d’ailleurs pour ça aussi que les enfants l’aiment tant.
Elle est un peu trop idéaliste, Arlequin. Elle pense qu’en faisant tout ça, le quartier ira mieux. Elle pense aussi qu’en donnant une éducation aux gosses, ils pourront être reconnus par tout le monde, autre que les Philias. Elle pense qu’en faisant ses numéros dans les autres quartiers, ils se rendront compte que les Philias sont comme eux. Elle est persuadée qu’ils seront reconnus un jour, qu’il y a un moyen de vivre en harmonie, qu’il n’y aura plus d’abus de pouvoirs. Une grande rêveuse, n’est-ce pas ? Pourtant, quand on la voit tenir de grands discours, faire le pitre et sourire avec son grand sourire innocent, on aurait presque envie d’y croire. C’est la petite magie qu’elle réussit à apporter aux plus désespérés…

Et puis, il ne faut pas croire, mais malgré son costume de clown, elle en a dans la caboche, la p’tite Arlequin ! Elle ne parle jamais de sa vie d’avant la Lune Rouge, mais il parait qu’elle a fait des études poussées. Parfois elle essaie de faire des expériences aussi. Ce qu’elle aime, surtout, c’est parler des étoiles et des constellations. Sans doute son ancien métier y était relié… Elle apprend un tas de choses aux gosses, personne ne pourrait soupçonner qu’elle puisse savoir tout ça. Heureusement pour nos gosses, d’ailleurs.
Mais à part ses diplômes, elle est aussi très rusée et fourbe, la petite. Malgré ses petits airs gentils et niais, elle sait exactement comment parvenir à ses fins.  Et puis avec son sourire en coin et ses petits yeux, elle a acquis le surnom de Renard, à cause de ça. En plus de ça, elle est très indépendante. Bien qu’elle aide les gens du quartier et les enfants, elle-même ne dépend que d’elle -et de son petit ami, quand même. Heureusement d’ailleurs. Même si son copain est tout le contraire d’elle et n’est pas fréquentable, il est le seul sur lequel elle semble se relayer. Pour une fois qu’il fait quelque chose de bien… Arlequin est un petit rayon de soleil, mais elle prend quand même beaucoup trop sur elle.

Parce qu’au fond, elle est quand même sensible, la gamine. C’est vrai qu’elle ne le montre pas, mais on peut quand même le lire dans ses yeux : bien qu’elle en ait l’habitude, les critiques lui font mal, la misère de cet endroit la touche, la séparation avec son ancienne vie l’attriste, les inégalités la révoltent. Elle essaie de cacher ses émotions sous son masque de clown, mais elle est tout de même trop humaine. Et heureusement, d’ailleurs.
Du coup, parfois, il lui arrive d’être découragée par tous ses efforts vains. Dans ces moments-là, elle va se réfugier toute seule, loin de tout le monde, loin de ses élèves, loin même de son petit ami. Et c’est triste, très triste, de voir un clown pleurer, de voir le soleil s’éteindre… Comme quoi, il arrive même aux plus forts de craquer. Personne ne pourrait penser qu’Arlequin puisse avoir envie d’abandonner, puisse être triste, puisse manquer de confiance en l’avenir, en elle-même. Et pourtant, c’est bel et bien le cas : il lui arrive de douter d’elle-même, car contrairement à ce qu’elle laisse croire, Arlequin a peur de l’échec. Ayant, depuis son enfance, toujours suivi les pas d’un modèle, elle a peur de ne pas être elle-même à la hauteur, surtout devant ses élèves. C’est pourquoi elle s’efforce à donner le meilleur d’elle-même, à donner l’image de la petite rigolote, de donner des rêves à chacun, pour ne pas s’effondrer elle-même.

Comme je n’arrête pas d’en parler, d’ailleurs, Arlequin adore les gosses, et les gosses adorent Arlequin aussi, sans doute car elle-même est presque une gosse. Qui se ressemble s’assemble, j’imagine. D’ailleurs, elle est très protectrice envers eux. Même si Arlequin déteste le conflit et préfère l’éviter, il ne faut surtout pas les toucher !
Et pourtant, même si elle n’aime pas le conflit, elle a le chic pour s’attirer des emmerdes. Surement parce qu’elle se mêle de tout. Ou peut être parce qu’elle aime espionner les gens. Pas pour vendre des informations, non. Pour « le fun » ! C’est ça le pire ! Et après, elle s’étonne qu’elle s’est encore mise dans le pétrin…
Arlequin adore les histoires. Ce qu’elle adore surtout, c’est celles qui parlent d’aventures. Il parait que c’était son rêve : partir à l’aventure autour du monde, et jusque dans l’espace. Bon, maintenant c’est foutu, vu l’apocalypse post-lune-rouge… Lorsqu’on lui fait la remarque, ça la déprime d’ailleurs. Apparemment, ce n’était pas qu’un rêve de gosse.
Alors, en attendant -parce qu’elle est persuadée qu’elle accomplira ce rêve un jour- elle s’amuse parfois à raconter et inventer des aventures avec les gosses. Je vous jure…


Que pense-t-elle de la Lune Rouge ?
La lune rouge a transformé les gens, certains même profitant de leur transformation pour exercer leur domination sur les autres. La lune rouge a renforcé les inégalités, a donné un monde que Arlequin n’aime pas. Malgré tout, elle est persuadée qu’il existe un moyen de redevenir comme avant, d’avoir un monde qui accepte chacun et chacune.

Que pense-t-elle du gouvernement de Maxwell ?
Un gouvernement qui met au pouvoir les plus forts, pour asservir les plus faibles. Clairement, il y a un retour en arrière.

Que pense-t-elle des pouvoirs ?
Tout ça la fascine : ça défie les lois de la physique, tout ce qu’elle a appris, ce à quoi elle a consacré sa vie. Ca la fascine et la bouleverse en même temps, et remet en cause le sens de sa vie.
Petite réflexion métaphysique à part, elle est donc persuadée que ce ne sont pas les pouvoirs le problème, mais plutôt l’usage qu’on en fait. Toujours les gens, ces petits parasites qui peuplent la Terre.

Que pense-t-elle du système de caste ?
Un système clairement inégalitaire, les plus riches et les plus puissants profitent du pouvoir pour exercer leur domination sans tabou, et trouver des boucs émissaires à tous leurs problèmes.

Que pense-t-elle du statut des hybrides ?
Clairement inégalitaire, nous ne sommes pas des bêtes sauvages !

Que pense-t-elle des Eros ?
Une police violente qui n’utilise plus la justice ?

Que pense-t-elle de Damoclès ?
Il a les yeux rouges et pâle comme un cul, il fait flipper sa mère.

FAITS EN VRAC
Née le jour d’Halloween, Arlequin est persuadée que c’est un signe du destin, et qu’elle est née pour faire des farces et peur aux gens. Son pouvoir la conforte dans cette idée. Ce qu’elle aime faire, c’est transformer juste sa tête en fumée, ça fait toujours flipper les gens ~ A cause de son pouvoir, tant qu'on en parle, elle perd souvent des vêtements, comme des gants ou des chapeaux, sans s'en rendre compte ~ la France lui manque énormément ~ elle enseigne le français à ses élèves même s’ils n’y ont aucun intérêt, puisque toute communication a été coupée. Mais elle aime sa langue et aime la faire partager. Oui, pas de doute, elle est bien française ~ A cause de son esprit gamin, elle est très populaire avec ses élèves. Parfois même elle est complice dans leurs conneries, et félicite parfois un élève pour sa farce au lieu de le gronder ~ Artiste de rue, elle sait faire (ou pas) plusieurs numéros de rue pour gagner de l’argent, du chant jusqu’au jonglage (par contre elle ne sait absolument pas jouer de la guitare, mais s’entête à toujours l’essayer) ~ Elle connait tous les éléments du tableau de Mendeleiev dans l’ordre jusqu’au Radon


ANIMA
nom : Bouffon
espèce : Renard roux. Avouez, vous ne l’auriez jamais deviné.
sexe : Masculin
autre : Arlequin aime déguiser Bouffon, lui confectionner des petits chapeaux ou des capes avec divers tissus recyclés. Bouffon est d’ailleurs un partenaire essentiel lors de ses numéros de rue
caractère : Bouffon est, comme son nom l’indique, un vrai bouffon. C’est triste, vous ne trouvez pas ? C’est comme si son nom déterminait son existence, sa raison d’être. La question est : est il un bouffon parce qu’il s’appelle Bouffon, ou s’appelle t’il Bouffon car c’est un bouffon ? Mystère mystère…
Bouffon est extrêmement maladroit, et il se prend souvent des moqueries de la part d’Arlequin pour ça. Même si la réciproque est vraie. Anima et humains sont souvent complices , même s’ils leur arrive quand même d’être d’avis complètement opposés. En effet, devant les idées parfois complètement folles d’Arlequin ou ses blagues idiotes, Bouffon essaie un peu de sauver la mise ou de remettre un peu de sérieux, seulement pour être moqué par Arlequin juste après. Disons qu’il en voit des belles et des pas mûres.

POUVOIR
nom : Fumée. Oui, tout simplement. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? (ceci ne fait pas partie du nom)
niveau de contrôle : ★★★☆☆
effets secondaires : Il arrive parfois au corps d’Arlequin de se transformer en fumée tout seul, mais c’est seulement lorsqu’elle est extrêmement fatiguée, ou pas du tout concentrée. Lorsqu’elle dort, il arrive parfois que son corps n’est qu’un tas de fumée flottant sur place.
mutation physique
: Arlequin a tout le temps un membre qui reste en fumée. Cependant, Arlequin peut choisir lequel. La plupart du temps, elle choisit sa main : là où devrait se trouver sa main, il n'y a que de la fumée qui en sort continuellement. Mais parfois, pour déconner, elle choisit sa tête.
description : Arlequin peut transformer un de ses membres, ou plusieurs, ou l’intégralité de son corps en fumée.


Mesdames et messieurs !
Asseyez-vous, prenez place, installez-vous confortablement… Vous êtes prêts ? Je vais vous raconter une histoire, une très belle histoire ! L’histoire de… Mélodie.

Eh ouais, désolée, vous vous attendiez à lire l’histoire d’Arlequin ? Bah je suis désolée mais c’est le mauvais topic…
Bon ! Où j’en étais déjà ? Ah oui ! Mélodie Renard... Mélodie, elle est née en France, un pays d’Europe, trèèèèès loin d’ici. C’est le pays de la bonne bouffe et des gros beaufs du romantisme (valable il y a 5 siècles au moins). Et c’est dans ce pays, plus précisément au nord de ce pays, qu’elle est née. Mélodie, elle a des parents supers : sa mère est secrétaire et son père est ouvrier. Elle vivait bien sans être dans le grand luxe, mais le bonheur ça ne s’achète pas avec des millions, il lui suffisait juste l’amour de ses parents. Mélodie a un grand frère aussi : Éric Renard. Et Éric, c’est un génie, le genre de type qui donne la réponse avant que le prof ne pose la question, cet asocial qui s’ennuie en récréation et préfère lire son livre d’intello, et dont le meilleur ami est son ordinateur. Mais Mélodie, elle admirait son grand frère. Il savait tout, il pouvait tout faire ! Elle aussi, elle aussi voulait savoir tout ça !
Mais en était-elle capable, elle qui n’était pas un génie comme son frère ? Dites, papa, maman, est ce que j’en serai capable ?
A ses interrogations, ses parents lui répondirent avec sagesse des mots qui résonnent encore dans sa tête une dizaine d’années plus tard. Ils lui dirent qu’avec de la volonté et de la motivation, elle pourrait tout faire, et que les barrières n’étaient fixées que par elle-même. Si elle voulait atteindre les étoiles, alors elle les atteindrait. Et c’est ce qu’elle va faire, littéralement.

Mélodie s’est donc mise à travailler d’arrache pied à l’école, rendant très fiers ses parents mais également son grand frère. L’avenir ouvrait grand ses portes à cette fille qui pourtant venait d’un milieu très modeste. Au moment de choisir ses études, elle n’a pas hésité : depuis qu’elle était toute petite, son rêve était d’attraper une étoile et de l’offrir à ses parents. Même si elle savait aujourd’hui que ce n’était physiquement pas possible, déjà pour attraper l’étoile, en plus de la ramener sur Terre sans risquer de détruire la planète, mais surtout de l’offrir à ses parents sans les écraser (bref, c’est impossible) elle voulait tout de même travailler dans l’espace. Ses études filaient donc comme une fusée vers l’astrophysique.

Lorsqu’elle entra à l’université, Mélodie redoubla d’efforts pour être une excellente élève. De plus, son frère, qui lui étudiait en biologie, avait eu une occasion en or de travailler à la prestigieuse université de Caltech. Ce dernier l’avait encouragé à le rejoindre dès qu’elle en avait l’occasion.
Ce qu’elle fit : remarquée par ses très bons résultats, Mélodie saisit l’opportunité qu’on lui offrait, et alla étudier à Caltech, suivant les pas de son frère. Son plus grand frein était de quitter ses parents : elle était très proche d’eux, et n’avait pas envie de les laisser seuls. Mais comme ils lui avaient eux même enseigné, elle ne devait pas lâcher ses rêves tant qu’elle avait la motivation et la volonté.
Alors elle partit de son foyer pour la première fois de sa vie. Les premières années, c’était cool (relativement à la suite) : elle bossait comme une dingue, mais c’était sans doute un mal pour un bien.

-Renard ?

Etonnée d’entendre son nom, Mélodie haussa un sourcil. Elle était encore nouvelle ici, personne ne la connaissait, alors elle ne s’attendait pas à ce que son nom soit connu.

-Oui ?
-Tu es la sœur d’Éric Renard ?
-Oui, c’est moi.
-Incroyable, et dire qu’on a sa sœur maintenant ! Éric est un vrai génie, il a fini top de sa promo à chaque année, c’est vraiment un chercheur d’exception ! Hâte de voir le potentiel de sa petite sœur maintenant !

Super, une dose de stress supplémentaire.
Mélodie savait que depuis le début, ses parents n’avaient jamais attendu à ce qu’elle décroche les étoiles pour eux, mais avec Éric, c’était autre chose. Lui voulait vraiment qu’elle soit « à la hauteur de leur réputation » et maintenant c’était ses collègues qui surveillaient ses résultats.

Ce genre de remarque était assez récurrente. Mélodie avait appris que, à défaut d’être au même niveau que son frère, elle vivait littéralement dans son ombre. Son nom la suivait partout.
Et en plus du stress des études, il y avait aussi le stress du boulot. Parce que la vie était bien plus chère, et que la famille Renard avait des revenus modestes, bien que les deux enfants aient pu partir loin de chez eux, en contrepartie ils devaient manger tous les jours des nouilles chinoises à vingt centimes au goût synthétique. Et pour mettre un peu de beurre dans les épinards, Mélodie s’était trouvé un petit boulot de babysitter. Mais finalement, ce boulot était presque devenu le moment où elle déstressait. Être babysitter, c’était idéal pour quelqu’un comme elle. Même si ses camarades disaient qu’elle était « une grosse tête », en vérité Mélodie avait un comportement assez enfantin. Et c’est pour ça que son travail de babysitter était très relaxant pour elle : en plus de bien s’entendre avec les enfants qu’elle gardait, ils lui obéissaient plus facilement grâce à leur complicité. Mélodie gardait deux enfants : Jenna et Jimmy, deux enfants hyperactifs qui raffolaient d’histoires d’aventure, et surtout de cirque. Alors, comme elle était à fond dedans, Mélodie s’est mise à apprendre des petits tours de cirque, comme le jonglage, le diabolo, et quelques acrobaties, juste pour les émerveiller et s’amuser avec eux. Et ça marchait du tonnerre.
Sa vie était donc rythmée ainsi, études, boulot, bouffe, dodo. Jusqu’au jour, où enfin, elle finit ses études et acheva son rêve : elle devint astrophysicienne. Pour Mélodie, le bonheur était à son comble. Toute sa famille était très fière d’elle, et ils fêtèrent ça lorsqu’elle revint en France pour revoir ses parents.
Mais le boulot était encore plus dur que les études, mais surtout plus passionnant. Et puis, il y avait autre chose de passionnant…
Mélodie eut son laboratoire et rencontra l’équipe avec qui elle allait travailler. Ils avaient tous l’air sympas mais terriblement arrogants. Et l’un d’entre eux, le plus arrogant de tous et le moins sympa, était pourtant celui qu’elle avait le plus remarqué. Nathanael Fey, un anglais d’origine, qui était réputé pour être un génie très imbu de lui-même et au caractère trempé. Mais ce que Mélodie avait surtout retenu de lui, c’est qu’il était vachement mignon malgré son caractère de cochon. Peut on parler de coup de foudre ? Nooooon… Si ? Mais non (si).
Travailler devint soudainement encore plus intéressant. Mélodie était très contente de pouvoir travailler dans la même équipe sue Nathanael, et le top du top, c’est qu’ils s’entendaient… bien ? Disons qu’ils communiquaient, peut-être pas de la meilleure des manières cependant. Mélodie avait remarqué le tempérament susceptible de son crush de son coéquipier, et bien sûr s’amusait à le taquiner et le provoquer, ce à quoi il ne manquait jamais de répondre. Leur relation évolua étrangement d’agacement, rivalité, tolérance, amitié, amour à sens unique. Ce qui, apparemment, était une chose exceptionnelle, car très rares étaient les personnes qui se liaient avec Nathanael.
La vie commençait donc à avoir son joli petit train train, boulot, métro, dodo, toujours pas de confession.

Jusqu’à ce jour où tout dans son existence fut remis en cause. Une lune rouge s’éleva dans le ciel, une couleur étrange étant donné qu’il n’était pas censé y avoir d’éclipse, et que de toute façon la couleur était bien trop vive. Réfléchissant plus au sens physique de cette anomalie plutôt qu’à ses conséquences, Mélodie était encore dans son laboratoire, à faire du travail supplémentaire. Elle ne remarqua le changement provoqué par cette lune que lorsqu’elle entendit des bruits dehors, et vit l’horreur la frapper : les Beasts courraient dans les rues, ces bêtes qui s’attaquaient aux gens. Impuissante et ne comprenant pas ce qu’il se passait, Mélodie ne savait pas quoi faire, de toute évidence elle ne pouvait pas faire face à ces monstres. Deuxième horreur qui la frappa : sa main. Celle ci avait disparu, et à la place, il n'y avait que de la fumée.

-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! MA MAIN ! MA MAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN ! BORDEL JE MEU...

Mais non, elle n'atit pas en train de mourir, il n'y avait même pas une goutte de sang qui tombait de son bras. Sa main s'était tout simplement envolée. Disparue ! Comment ? Pourquoi ? Où était elle passée ? Quel mystère !
Malheureusemet, Mélodie n'eut pas vraiment le temps d'y répondre. Car lorsque les Beasts envahirent le laboratoire, Mélodie sut qu’elle devait faire quelque chose, elle devait protéger le laboratoire et les projets et efforts de chacun. Et surtout, elle réalisa quelque chose : elle n’était pas la seule à faire des heures supplémentaires. Nathanael aussi.
Mélodie entendit du grabuge plus loin dans le laboratoire, sans doute là où la Beast s’était dirigée. Oubliant un moment sa main, elle se dirigea immédiatement vers le bruit, paniquée, et en même temps terriblement consciente de son impuissance.

-Mais non, tu n’es pas impuissante !

Hein ? C’était quoi ça ?
Mélodie baissa les yeux vers un petit renard qui courrait à ses côtés, et qui la fixait.

-Sup !
-What the fuck ??? Sa mère, un renard qui parle maintenant ???
-Je suis Bouffon, ton anima !
-Mon quoi ???
-C’est pas le moment de faire un speech alors qu’on est attaqués, tu ne penses pas ? Je disais que tu n’es pas impuissante, ton corps a subi des changements, tu peux résister face à ces monstres.
-Comment ?

Sauf que Bouffon n’a pas eu le temps de lui expliquer que déjà, Mélodie arriva à la source du bruit. Devant elle, une bête énorme et monstrueuse se trouvait devant Nathanael, qui saignait abondamment d’une blessure au bras. Le jeune homme semblait dans une impasse, et était vraiment en danger.

-NAT !!!

Sans réfléchir, elle ramassa les restes d’un microscope qui était tombé par terre, et le lança sur la bête. Celle-ci se retourna vers Mélodie, et, agacée, se détourna de Nathanael, et fonça vers Mélodie. La scientifique regardait la Beast foncer vers elle, terrorisée… mais l’impact ne vint jamais. A la place, son corps se transforma en fumée juste avant que le monstre ne lui saute dessus. Pris dans son élan, le monstre ne fit pas le lien entre la fumée et la disparition de la jeune femme, et continua à courir, cherchant sa victime, et laissant un Nathanael ensanglanté derrière lui.
Le corps de Mélodie se rematérialisa, et cette dernière eut du mal à retomber sur ses pieds. C’est comme si elle venait de faire l’Osiris du Parc Astérix dix fois d’affilée : autrement dit, elle avait la tête qui lui tournait atrocement. Elle était paniquée, et ne comprenait pas comment son corps avait pu ainsi se métamorphoser, ni ce qu’était ce monstre ; bref, elle ne comprenait rien, et ça, ça la paniquait. Quant à Nathanael, même s’il saignait abondamment et qu’il venait d’assister à son presque assassinat, il semblait observer tout cela comme un spectacle fort étonnant mais passionnant. Alors lorsque Mélodie se retourna vers lui pour lui demander s’il allait bien, elle n’avait pas l’air très crédible avec ses yeux exorbités de panique et son visage qui transpirait l’essence de la flippe.

-Ça va.

Mais malgré son visage en apparence presque calme et son attitude toujours fière, Mélodie avait remarqué le léger tremblement de sa voix, la légère crispation de son visage, et sa main qui pressait son bras, d’où sortait un flot de sang. Sa blessure devait le faire souffrir, même s’il ne l’admettait pas.

-Fais-moi voir ta blessure.
-Non ça v…
-Chhhhhhhh !

Sans doute à cause de sa faiblesse, il finit par céder, ce qui était peu commun chez lui. Mais en vérité, même si Mélodie voulait voir sa blessure, non seulement elle était bien dégelasse avec la chair entaillée profondément et tout autre détail délicieux qui lui donnèrent directement envie de vomir, mais le comble, c’est que malgré son insistance, en vérité elle n’avait aucune idée de comment soigner ça. Elle ne connaissait même pas les premiers soins.
Elle opta pour l’option « soins dans les jeux vidéo » : un bandage avec du tissu, et ça stoppe net le saignement.
Elle arracha un morceau de sa propre chemise -même si ça ne fit même pas d’effet à Nathanael- elle utilisa le tissu pour serrer la blessure et empêcher le saignement, mêmesi elle galérait bien avec sa main en fumée. Elle sentit le jeune homme se crisper mais il ne se plaignait pas.
Et peut être était ce à cause du sang perdu, de s’être fait sauver par elle, ou tout simplement parce que Mélodie le méritait largement, mais Nathanael fit à nouveau quelque chose qu’il ne faisait pas souvent : montrer sa gratitude.

-Merci beaucoup Mélodie.

L’intéressée releva des yeux bien ronds vers lui, étonnée d’une telle gratitude.

-Attends, toi tu me remercies ? Faut que je le note dans le calendrier, c’est tellement rare que ça devrait devenir un jour férié… Répète pour voir si j’ai bien entendu ?
-Crève.

Bref, ça n’a duré qu’un instant, mais c’était chouette.
Une autre chose de chouette, et que Mélodie réalisa seulement maintenant, c’était la distance à laquelle ils se trouvaient. Occupée avec sa blessure, elle n’avait pas réalisé qu’elle s’était rapprochée de lui et s’était penché sur son épaule pour le guérir. Maintenant qu’elle le regardait dans les yeux et qu’elle réalisait, son visage devint écarlate.
Et finalement, à bien y réfléchir, c’était l’occasion idéale, non ? Deux amoureux, survivants de l’apocalypse, se retrouvant au milieu de folles courses poursuites avec des monstres qui essaient de les dévorer… Un bon scénario de film dramatique comme on les aime !
Alors, doucement, elle osa se rapprocher un tout petit peu plus…

-Qu’est-ce que tu fais ?

Nathanael la regardait avec des yeux perçants, lisant ses pensées comme un livre de la bibliothèque rose ouvert. Et vu son regard, il n’avait jamais aimé la bibliothèque rose.

-Rien je…’fin non, je…. Je croyais que tu avais un nouveau grain de beauté sur la joue, mais c’est juste une poussière ! Ça m’a perturbée !

Mélodie se releva précipitamment, essayant de cacher son visage qui était devenu encore plus rouge à cause de son excuse de merde.
Derrière elle, elle entendit Nathanael se relever avec difficulté. Une nouvelle lueur d’espoir l’anima.

-T’as besoin d’ai…
-Non je peux très bien marcher tout seul.

Gros vent.

Ni l’un, ni l’autre ne savait ce qui se passait, tout semblait sortir d’un film apocalyptique, mais pour l’instant, le plus gros problème, c’était de soigner Nathanael. Il n’y avait aucun hôpital dans le coin, aucun moyen de transport en état de marche. La seule solution qui leur vint en tête était de retrouver Éric, qui serait surement capable de faire quelque chose.
Tous deux se mirent en route, trop préoccupés pour questionner la présence des deux animaux parlants les accompagnant. Le chaos régnait partout en ville, tout était détruit… Malgré son envie de pleurer en voyant ce que sa nouvelle ville était devenue, Mélodie ravala ses larmes et se concentra sur sa tâche présente, sauver celui qu’elle aimait. Ils rencontrèrent d’autres Beasts bien plus grandes sur leur chemin, mais réussirent à se cacher sans se faire repérer. La première fois, Mélodie avait sans doute eu plus de chance et avait agi sous le coup de la panique, mais à vrai dire elle n’avait encore aucune idée de comment elle avait pu faire ça.
Des bruits attirèrent son attention. C’était des sanglots, des pleurs d’enfants.

-Hé, y’a quelqu’un ?

Deux petites silhouettes émergèrent de derrière une voiture écrasée. Malgré leur corps qui était déformé, Mélodie les reconnut aussitôt.

-Jenna, Jimmy ! Vous allez bien ?

Mélodie s’approcha d’eux, inquiète, mais fut rassurée de voir qu’ils ne présentaient aucune blessure. En revanche, leur corps avait changé, comme s’il avait muté avec celui d’une colombe.

-Les enfants, qu’est ce qui s’est passé ?
-On… on ne sait pas… Je regardais le ciel, j’ai vu la lune rouge… et puis d’un coup mon corps est devenu tout bizarre… Tout est devenu bizarre… Et il y a des monstres partout…
-Et puis papa et maman, ils… ils…

Les deux enfants sanglotèrent de plus belle. Il n’y avait pas besoin de finir la phrase pour deviner…

-Ils sont morts.

Mélodie donna précipitamment un coup de coude dans les côtes de Nathanael. Il n’avait donc aucune sensibilité ?

-Les enfants, je… Je suis vraiment désolée… Tout ce que je peux faire maintenant, c’est de vous mettre en sécurité. C’est ce que vos parents voudraient. Venez avec moi, je vous promets que je vous protégerai et que je ne laisserai rien vous arriver.

Les enfants finirent par accepter, et tous les quatre, ils se dirigèrent vers l’appartement des Renard (pas les animaux).
Heureusement, celui-ci avait été épargné par les Beasts, et Éric s’y trouvait encore, n’ayant pris aucun dégât. Rapidement, il administra les premiers soins à Nathanael, qui avait perdu beaucoup de sang et faisait tout pour essayer de garder fière allure. Cependant, il regarda les deux enfants d’un plus mauvais œil. En même temps, ils n’avaient plus rien d’enfants normaux. Ils avaient des ailes d’oiseau dans le dos, des plumes qui leur poussaient partout sur leur corps, des yeux d’oiseau. Cela ne dérangeait en rien Mélodie, qui trouvait une telle transformation fascinante et incroyable. En revanche, cela dérangeait beaucoup son frère, qui faisait un rapprochement entre leur apparence et les Beasts.
Et le nouveau gouvernement de Maxwell ne fit qu’accroitre sa haine. Naïvement, Mélodie ne se méfiait pas, pensant que, même si leur présence ne lui plaisait pas, finalement c’était elle qui s’occupait des gamins. Elle réalisa son erreur lorsque la milice frappa un jour chez eux pour emporter les enfants. Un jour où elle s’était absentée, et qu’elle ne pouvait rien faire pour les protéger.
Alors lorsqu’elle découvrit la nouvelle en rentrant chez elle, elle explosa

-Comment as-tu pu faire une chose pareille ??? Est-ce que tu te rends compte que tu as littéralement détruit la vie de deux enfants innocents ?!
-Ils n’étaient pas innocents, ils étaient comme les Beasts, un coup d’œil d’une personne censée aurait pu tout de suite l’identifier.
-Qu’est ce que tu appelles censé ? Catégoriser les gens selon leur apparence, retourner à un régime oligarchique vieux du Moyen Age, balancer les gens à la pauvreté ? Moi aussi, j'ai été transformée !
-Silence, Mélodie !!! C’est l’ordre naturel des choses ! Je crois que si cette lune a apporté tant de changements, c’est pour une raison ! Elle a transformé ceux qui le méritaient, et donné des dons aux âmes les plus nobles. Tu devrais être fière de pouvoir rester à nos côtés !
-Je chie sur cette « noblesse » !
-Mélodie, tu es ma petite sœur, et en tant que telle, je t’interdis de fréquenter ces monstres ! Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

Mélodie avait vite compris que le dialogue avec son frère ne passerait pas. Et pourtant, au fond, il n’avait pas tellement tort. De quoi devait elle se plaindre ? Elle vivait une vie tranquille, avait l’avantage d’avoir des privilèges, et en plus de ça, Nathanael devait vivre encore un peu avec eux, car il n’était toujours pas complètement rétabli, et surtout parce que son appartement avait été détruit en fait. L’homme qu’elle aimait vivait avec elle. Que demander de plus ?

Sauf que tout allait contre ses principes. Elle n’avait pas su protéger les enfants au moment où ils avaient perdu leurs parents, au moment où ils étaient le plus vulnérables, alors qu’elle leur avait promis qu’ils seraient en sécurité avec elle. Elle avait menti.
Elle s’était donc décidée. Au début, ce n’était qu’une visite, une curiosité pour s’assurer qu’ils aillent bien. Mélodie s’aventura dans le quartier le plus pauvre et le moins bien réputé, celui dans lequel ne vivaient que des Philia et des criminels. Elle n’était pas la bienvenue, et pourtant…

-Jennaaaaaa ! Jimmyyyyyyyy ! C’est moi, Mélodiiiiiiiiiiie !

La scientifique reçu des regards en coin, et entendit des messes basses à son passage. Elle sentit même des présence s’approcher d’elle dans l’ombre…
Et elle les sentit encore mieux en sentant des bras s’enrouler autour d’elle.

-MELODIE !

La tension baissa d’un coup lorsqu’elle reconnut la voix de Jenna.

-Les enfants, vous êtes là ! Je suis tellement rassurée de vous voir !

Elle les prit immédiatement dans ses bras, heureuse de les revoir, et surtout, heureuse qu’ils aillent tous les deux bien.
Les deux enfants lui racontèrent toute leur aventure. Après avoir été emmenés par la milice, ils subirent des maltraitances de leur part, sans aucune autre raison que « pourquoi pas » et furent emmenés dans les quartiers les plus pauvres et délabrés de la ville, réservés aux Philias qu’ils étaient. Ici, la vie était très rude, il n’y avait pas d’eau courante, pas d’habitations isolées, pas d’éducation. Alors ils essayaient de survivre, en petits groupes, les enfants orphelins s’étant réunis pour former une équipe de survie.
En voyant leurs conditions de vie horribles, Mélodie se décida.

***

C’était la dernière fois qu’elle revenait à son appartement. Elle prit à peine quelques affaires avec elle. Elle ne parla de ses projets ni à Éric, ni à Nathanael. Elle savait très bien qu’Éric l’empêcherait de partir à tout prix. Quant à Nathanael… elle ignorait complètement son avis sur la question, mais une chose était sure : elle ne voulait pas lui dire « au revoir ». Même si cette décision signifiait renoncer à son amour, ces mots seraient trop durs à prononcer. Alors elle préférait un adieu comme ça : parler un peu, le charrier sur son statut temporaire de manchot, lui couper sa nourriture comme un bébé et le voir piquer une crise de colère à cause d’elle. Elle aurait voulut que ça continue comme ça…

Le lendemain, elle avait disparu. Comme elle l’avait craint, Éric se mit à la chercher partout, mais il ne la trouva pas. Mélodie avait définitivement disparu, remplacée par « Arlequin ».

Tadaaaaam ! Et oui, vous ne vous y attendiez pas, hein ? Eh oui, Mélodie et Arlequin sont une et même personne…
Du coup voilà, l’histoire de Mélodie est finie, définitivement…
Non non non, ne partez pas, ne cliquez pas tout de suite sur la croix rouge en haut à droite ! Parce que maintenant il y a une deuxième histoire : celle d’Arlequin !

Arlequin était différente de Mélodie sur plusieurs points. Bon, déjà, son nom, ok. Mais également ses cheveux qui étaient devenus blonds comme par magie (grâce à une teinture). Elle ne portait plus ses lunettes non plus (elle avait pris des lentilles). Et puis, elle n’était plus chercheuse.
Arlequin avait changé autant, pour ne pas se faire remarquer par Éric, mais également car elle voulait elle-même changer ce quartier, ces mentalités, ce pays entier. Oui, vous pouvez dire qu’elle en a, de l’ambition. Mais on n’a rien sans essayer après tout.
Alors pour changer quelque chose, il faut d’abord se changer soi-même. Arlequin était devenu le petit clown du quartier, et en même temps le petit rayon de soleil. C’était celle qui souriait tout le temps, qui faisait tout le temps des blagues et des farces idiotes. Et petit à petit, elle rappela à ces gens qui n’avaient plus rien que la seule chose qu’ils avaient encore à partager, c’était leur bonne humeur. On lui disait souvent qu’elle était chiante, et pourtant, petit à petit, les sourires revenaient timidement.
Il y avait aussi les enfants, ceux pour qui elle était venue en premier lieu. Les gens lui avaient prouvé qu’ils étaient tous pourris jusqu’à la moelle et qu’ils profitaient de la moindre occasion pour exercer leur domination. Pourtant, Arlequin était persuadée que ces enfants seraient différents. Qu’ils ne seraient pas des connards comme ces adultes, et qu’ils étaient l’avenir d’un meilleur pays. Le seul espoir d’un meilleur avenir.
Alors elle leur enseigna toutes sortes de choses. De la physique, mais aussi des arts, du français (oui, ça ne leur servait à rien), et toutes autres choses qu’elle avait pu apprendre pendant ses études ou dans les livres. Elle était un peu devenue leur professeur. Dans cet endroit où personne n’avait accès à l’éducation, cela fit d’elle une certaine célébrité, et bientôt, des dizaines de gosses et d’ados venaient directement vers elle pour apprendre.
Mais ce n’état pas tout ce qu’elle faisait -et ouais, elle en fait, des trucs ! Arlequin faisait également des petits numéros, des spectacles, comme elle appelle ça. Ses numéros, ce sont littéralement des tours de clowns : jonglerie, acrobatie... C'est loin d'attendre le niveau d'un véritable artiste de cirque, mais ça vaut quand même le coup d'œil. Et elle s’aidait également de son nouveau pouvoir, qu’elle avait appris à comprendre, pour surprendre son public. C'était devenu le nouveau "gagne-pain" d'Arlequin. S’approchant des quartiers un peu plus aisés, elle faisait ses petits numéros pour gagner de l’argent, mais pas que. Parfois, les enfants l’accompagnaient, et ainsi, ce qu'elle voulait montrer surtout, c’était l’innocence de ces enfants maltraités qui n'avaient rien de monstres. Enfin, c'est le message qu'elle espérait passer, en tout cas.
Son public était toujours différent, et pourtant, jamais elle n’aurait cru le croiser. Celui qu'elle pensait ne plus jamais revoir, celui qu'elle pensait avoir perdu à jamais la revoyait aujourd'hui, dans un habit de clown et en équilibre sur un ballon, gagnant de l’argent sur les rues. Après tout ce temps, Nathanael se trouvait devant elle.
En voyant ses yeux perçants la regarder droit dans les yeux, Arlequin fut immédiatement déstabilisée. L'avait-il reconnue ? Non, impossible, ses cheveux avaient changé de couleur, elle n’avait plus ses lunettes, elle était maquillée comme un clown... Pas possible qu'il la reconnaisse maintenant !
Et pourtant, il la fixait intensément. Bien qu'elle essayât de retrouver son calme, Arlequin sentait son regard posé sur elle, si bien qu'elle en était complètement déstabilisée, et laissa tomber toutes ses balles pendant son numéro de jonglage.

-Nul ! se moqua un enfant qui la regardait.

Rapidement, face à l'échec de la saltimbanque, tous les passants qui s’étaient arrêtés se détournèrent d’elle et continuèrent leur chemin. Seul Nathanael restait, la fixant toujours.

-Mon bon monsieur, je suis désolée pour cette piètre performance, mais le spectacle est terminé !
-J’ignorais que tu pouvais faire tous ces petits tours ridicules.

Arlequin se raidit aussitôt. Même si elle était heureuse de le revoir, elle n’avait aucune idée des véritables intentions de Nathanael. Allait-il la forcer à rejoindre Éric ?
Rapidement, elle rassembla ses affaires et s’enfuit sans même se retourner. Il ne la suivait pas.

***

Une semaine plus tard, Arlequin revint faire ses tours, en changeant de quartier cette fois. Elle avait peur de recroiser Nathanael. Se moquerait il d’elle, lui aussi ? La raillerai t’il sur ce qu’elle était devenue ? L’insulterait-il ? Elle ne pouvait pas supporter ça, pas de sa part…
Sauf qu’elle n’aurait pas dû changer de quartier, car celui qu’elle avait choisi semblait bien plus violent. En pleine représentation, elle reçut une pierre au visage.

-Sale Philia ! Retourne d’où tu viens, monstre !

L’enfant qui avait commencé l’attaque fut bientôt rejoint par d’autres, et les pierres pleuvaient bientôt sur elle. Face à l’attaque, Arlequin se transforma en fumée, empêchant les coups de l’atteindre physiquement. Pour se moquer, ses agresseurs coururent à travers la fumée, ce qui, aussi étonnant que ça puisse paraitre, était désagréable pour elle. Finalement, ils se lassèrent de ce petit jeu et partirent, laissant derrière eux une Arlequin dévastée. Dépitée, elle rassembla ses affaires, s’apprêtant à partir, se heurtant face à la dure réalité que son rêve de changement était encore très loin d’être atteint.
Elle n’entendit pas les pas de loup derrière elle.

-Pitoyable. Tu es vraiment partie pour te faire ridiculiser ?

Arlequin fut choquée en reconnaissant la voix, et encore plus en voyant celui qui l’aidait à rassembler ses affaires. Malgré son insensibilité et ses mots cassants, elle était sur le point de pleurer sur son épaule.

-Nat…
-Tu ne vas pas prendre la fuite, cette fois ?

***

Finalement, Nathanael n’était pas du tout envoyé par Éric pour la ramener. A la place, il voulut savoir ce que « Mélodie » était devenue, ce pour quoi elle avait tourné le dos à une vie de privilèges. Il fut très étonné en découvrant sa vie de misère, et pourtant les sourires des enfants qu’elle protégeait, et ses ambitions et ses rêves. Mais comme d’habitude, il la ramena bien vite à la réalité.

-Que de nobles projets. Tu as conscience que tu n’arriveras jamais à tout changer toute seule ?
-Je… Je sais… Mais j’ai réussi à changer un peu ces gosses déjà ! Je ne leur donne pas beaucoup, mais c’est suffisant pour améliorer leur quotidien déjà !
-Certes. Mais le tien, de quotidien, il ne s’améliore pas, je me trompe ?

Bien sur, il avait vu la scène qui s’était déroulée, et qui au final était assez commune. Et à force de s’agiter pour les autres, Arlequin elle-même devenait épuisée.

-C’est… ce que j’ai cherché, après tout…
-Non. Tu devrais arrêter de tout prendre sur toi.
-Et comment ?! Je vous ai abandonné, j’ai laissé Éric derrière, j’ai tourné le dos à mon ancienne vie, c’est moi qui ai choisi tout ça ! J’ai choisi de tout abandonner, de tout détruire ! Tout ça, c’est normal… Ce sont juste les conséquences normales de mes actes…  
-Tu n’as pas tout détruit, sinon je ne serai pas là aujourd’hui.

Arlequin fixa Nathanael un moment, avant que ses yeux ne finissent par s’humidifier.

-Nat…

Sans réfléchir, elle se rapprocha de lui, et enfoui sa tête dans son épaule. Elle crut un moment qu’il allait la repousser sans ménagement, et lui demander sur un ton sec ce qu’elle faisait, comme à chacune de ses tentatives. Mais non, il ne bougea pas. Alors elle resta un moment comme ça, appréciant ce simple contact.
Alors, elle prit son courage à deux mains.

-Nat, tu sais, je… Enfin, je. Comment dire…

Elle n’était définitivement pas douée avec les mots. Alors, inspirée par une étrange folie, elle rapprocha son visage du sien, et l’embrassa. Immobile, lèvres collées aux siennes, elle attendit pendant quelques secondes interminables la réaction de l’homme, s’attendant presque à ce qu’il la repousse brutalement.
Les secondes les plus longues de sa vie passèrent avant qu’elle ne perçoive un mouvement. Son bras, qui, lentement, d’un geste hésitant… vint l’étreindre. Il ne la repoussait pas, au contraire. Arlequin sentit son cœur exploser de joie. Elle qui avait toujours cru vivre un amour à sens unique, qui avait toujours cru qu’elle se ferait jeter comme une vieille chaussette, venait de réaliser que son amour était partagé. Alors elle se détendit complètement, se laissant aller, l’étreignant en retour, l’embrassant de plus belle, exprimant pour la première fois tout son amour pour lui.
… Et puis on va s’arrêter là, hein, bande de voyeurs.

Nathanael ne tarda pas à repartir. Comme son appartement avait été détruit, il vivait encore chez Éric, et comme ce dernier psychotait toujours sur la disparition de sa sœur, une absence trop longue pourrait attiser ses doutes. Arlequin le laissa partir avec regret, ne voulant plus le lâcher depuis qu’elle avait découvert que ses sentiments étaient réciproques. Cependant, elle n’avait pas le choix. Elle restait consciente que, à cause de ses choix, elle pouvait toujours tout perdre le lendemain.
Sauf que le lendemain, au lieu de tout perdre, elle avait tout gagné : Nathanael était revenu.

-Nat, tu es revenu ?
-Je vais rester ici.

Deuxième explosion de joie, et complètement inattendue.

-Tu veux rester pour moi ?
-De toute façon je n’ai plus rien non plus, même le laboratoire a été détruit. Je n’ai pas vraiment envie de servir ce roi autoproclamé, et les gens qui sont là-bas ne sont que des cons qui sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche et qui ont eu plus de chance que les autres.
-Pff, tu ne restes même pas pour moi, c’est ça…
-Et même dans ce trou à rats, on trouve des gens bien plus intelligents…
-Comme moi, c’est ça ? Oui, je sais, comme moi… Oh, arrête, tu me flattes trop !

Et, sans lui laisser le temps de répliquer, elle le serra dans ses bras, trop heureuse de le voir ici. Même s’il ne lui avait pas dit directement, elle savait qu’il était venu pour elle. Mais bon, on ne va pas trop en attendre d’un tsundere, pas vrai ?

Et c’est ainsi qu’on passe de la gloire et richesse à la misère, d’un quotidien monotone à des journées surchargées, de la fatigue aux sourires. C’est ainsi que j’ai détruit ou reconstruit ma vie, comme vous voulez. Ça, c’est mon histoire.
Et vous savez quoi ? Ce n’était que le début !
Maintenant je vais vous raconter encore une autre histoire !
… Non , ? Même pas une ? Bon, allez, après la validation alors !  



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Lun 4 Mar 2019 - 23:23
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(Rebienvenue ♥️ Magilou en gentille, c'est perturbant XD)
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