You know it’s hard sometimes. Being humankind. Keeping up with the pace. If it’s an eye for an eye. Then we all go blind.
Erin, dans ce monde obscure je viens vers toi pour D I S C U T E R comme si de rien n'était. Un peu comme si cet U N I V E R S pouvait encore tourner légèrement, mais nous savons bien que tout ceci n'est qu'une I L L U S I O N un instant suspendu.
La paix vrille, elle s'enlise dans un mensonge qui bientôt éclatera au grand jour. De tes orbes rougeâtres, tu le vois clairement comme si tout ceci apparaissait clairement. L'atmosphère générale semble si méfiante à présent, si brutale. Il y a ce sentiment de peur qui plane depuis cette annonce. Les Beasts se font de plus en plus féroces, revenant à la charge et de ton corps frêle, tu t'en souviens. Un grizzly aussi haut qu'un immeuble, tu ne songes guère pouvoir l'oublier de si tôt. Fièrement tu as combattu aux côtés de Crystal, cet Agapè imbuvable, mais pourtant les cicatrices restent, les blessures se soignent lentement, certaines insinuants encore cette douleur vive. Et alors que tu erres dans ces ruelles sombres, ta main vient se poser sur ton épaule, la massant une seconde et tu songes. Que ce monde change, petit à petit il évolue et eux aussi. Sont-ils coupables d'une intelligence inconnue qui viendra à vous faire payer votre complaisance ? Ananké, dans ton soupir désabusé, tu ne sais plus quoi en penser quand finalement tu te retrouves ici une nouvelle fois.
Erin je suis enfin là comme souvent j'arrive ici par H A S A R D un peu poussée par une entité probablement divine qui sait. D É L A V É E j'observe cette ruelle en espérant tellement t'y C R O I S E R.
Cachée derrière tes lentilles d'un bleu pur, ton regard accroche soudainement l'une de ses filles que tu reconnais aisément. La mémoire visuelle, ce n'est pas un don inné, c'est une obligation en tant qu’Éros. Reconnaître ses futures victimes d'un seul regard, ne plus les perdre de vue ensuite, c'est un ensemble de conditions essentiels à cette vie. Alors un bref sourire arme tes lippes une seconde lorsque son regard croise le tien. « Est-ce qu'Erin est dans le coin ? Je passais lui dire bonjour. » une excuse ou bien une réalité ? Tu ne sais plus alors que déjà instinctivement tu veilles toi aussi, Ananké. Tout comme Erin prend soin de ses filles, tu te retrouves poussées à en faire de même en ces lieux. Comme si les souvenirs ne devaient plus être une réalité. La jeune femme te fais un signe de la main accompagné de quelques mots d'une voix douce, vous êtes bien différentes. Il suffit simplement de l'écouter te parler un instant, tu souris une nouvelle fois, légèrement, amusée étrangement. Ananké, pourquoi tu n'entres pas ensuite dès lors ? C'est un peu distraite que ton attention se focalise sur ce qui erre dehors, alors naturellement tu restes plantée ici, regardant ce monde tourner. Les gens qui vont et viennent, les visages, les traits... tu analyses tout dans les moindres détails, t'assurant qu'aucun type plus louche que la normale ne passe ses portes. Alors t'asseyant sur un muret non-loin de la porte d'entrée, tu laisses le temps s'écouler ainsi. Comme bien souvent, n'est-ce pas ?
Tu l’avais ressenti, ce changement, lorsque tu avais entendu quelques rumeurs sur les Beasts. Un frisson de terreur avait traversé ton échine alors que tu imaginais ces bêtes bien plus féroces qu’elles ne l’étaient déjà. Tu en avais peur, elle te dévorait les entrailles, elle te rongeait cette peur lorsque tu posais un pied dehors. Pas seulement pour toi, aussi pour tes protégées. Tu veillais davantage sur les plus faibles, parce que tu t’en voudrais si elles venaient à disparaitre, tu t’en mordrais les doigts si l’une d’elle ne venait plus du jour au lendemain. La main posée sur ton arme dissimulée sous tes vêtements, c’était ton nouvel accessoire depuis que les beasts étaient assoiffés de sang. Elle résonnait encore dans ta tête cette annonce, elle avait fait grandir le doute dans le cœur des citoyens, elle avait instauré la peur dans les rues de la ville. Tu n’arrivais pas à la faire taire, elle ne s’arrêtait de résonner, comme pour sonner le glas, encore une fois. Tu le sentais que ça n’allait plus être comme avant. Dans les couloirs du bordel, tu t’arrêtais un instant. Ton regard se perdait dans le vide, avant de se poser sur le croissant de Lune Rouge au travers d’une fenêtre. Elle qui irradiait fièrement les cieux de sa teinte pourpre, fidèle à elle-même.
Toujours aussi fascinante et méprisante.
Les sourcils légèrement froncés, tu détournais ton regard de la Lune Rouge. Tu te dirigeais vers ton bureau, pour te servir un verre de bourbon, encore une fois. Tu regardais tes glaçons flotter, silencieusement. Perdue dans tes pensées, sur tout, rien. Une cigarette au coin des lèvres, tu t’enfonçais dans ton siège en cuir tout en contemplant les moutons de fumées. Tu t’enivrais de ces doux poisons. Comme à ton habitude. Comme tous les jours, tu avais ton verre de bourbon à la main, une cigarette qui se consumait lentement alors que tu réfléchissais ou que tu te perdais dans les comptes. Un coup à la porte, la délicieuse Sunny passait sa tête dans l’entrebâillement, d’une voix cristalline, elle t’annonçait : « Ananké est ici pour te saluer. » Un sourire illuminait soudainement tes traits, si sérieux quelques secondes plus tôt. Tu écrasais ta cigarette, gardant ton verre dans les mains pour rejoindre l’Eros qui t’attendait non loin du bâtiment. Sa fine silhouette noire se dessinait au loin. Elle se faisait plus présente ces derniers temps, sans raisons valables, dans le fond, ça te faisait plaisir de revoir ce joli brin de femme. Une main chaleureuse se déposait sur son épaule, un large sourire à la commissure des lèvres. « Coucou ma chérie, je suis contente de te voir. » Tout en t’asseyant à ses côtés, tu portais ton verre à tes lèvres pulpeuses. Elle avait toujours cette première impression.
A la fois terrifiante et rassurante.
Pourtant, tu t’étais habituée à la douce Ananké. Cette femme qui avait une place particulière dans ton cœur, pour bien des raisons. Celle que tu respectais parce que tu comprenais ces souffrances qu’elle avait pu endurer, toute ces peines qu’elle portait sur ses frêles épaules. Tu lui jetais un regard malicieux. « Tu mourrais d’impatience de revoir Mama ? » Tu plongeais ton regard dans le sien, elle avait ce petit sourire en coin, qui e dessinait au coin de ses lèvres quelques instants, comme à chaque fois. Elle n’avait sans doute pas de raisons de t’honorer de sa présence, comme d’habitude. Mais ce détail, dans le fond, il te passait au-dessus de la tête.
You know it’s hard sometimes. Being humankind. Keeping up with the pace. If it’s an eye for an eye. Then we all go blind.
Erin, dans cette ruelle sombre j'observe tes filles, je V E I L L E sur elles pour les protéger comme tu aimes tant à le F A I R E à chaque instant. Parce que je sais à quel point tu les A I M E S.
Ce regard acéré se promène librement dans les alentours, remarquant chaque détails qui semblent sortir de l'ordinaire. Tu es une tueuse à gages entraînée, il y a des émotions faciales qui ne te trompent plus à présent, Ananké. Reconnaître le mal chez autrui pour oublier le sien, c'est un moyen peut-être de se protéger et dans un silence sans fin, tu laisses cet esprit tourmenté, vagabonder pour s'oublier. Dans cet océan de vide, soudainement il y a cette main qui se pose délicatement sur ton épaule, attirant ton attention sur cette femme. Cette femme que tu viens voir en cette nuit illuminée comme à chaque instant, une seconde tu regardes cette demi-Lune Rouge qui erre fièrement dans le ciel, vous dominant sans nul doute de sa froideur certaine et Ananké, tu l'a haïs. Pourtant ce n'est pas de cela dont tu veuilles te souvenir lorsque tu repensera à ce moment si précieux. Non, tu veux te souvenir de son sourire soudain et de cette présence, de cette femme que tu respectes. « Je mourrais d'impatience de te revoir Mama, je l'admets. Qui ne se meurt pas d'envie de te revoir une fois qu'il sait qui tu es, après tout ? » un fin sourire orne tes lippes encore.
Erin, je suis heureuse de te voir en cette nuit É C L A I R É E et pourtant si sombre. Heureuse de voir ce S O U R I R E sur tes traits qui étrangement me rappelle une H U M A N I T É.
Dans ce moment, dans cette seule seconde précisément, il y a tant de choses que tu souhaiterai pouvoir dire. Toi, la jeune Éros dont les mains sont si sales. Le sang se répand, il erre et ne disparaît jamais réellement. Tu as beau frotter, cela ne s'en va jamais et dans cette tourmente certaine, dans ces doutes et cette incertitude, il y a tant de choses dont tu voudrais parler, mais rien ne vient. Tout s'enterre alors que ton regard s'accroche au sien. Rien, tout du moins rien de ce qui te pèse. « Comment vont les filles ? Les choses se passent bien par ici ? Tu n'as pas vu de Beasts, n'est-ce pas ? … Je veux que tu me tiennes au courant de ça pour que je puisse venir vous aider si cela devait arriver. » parce que quelque part, tu aimes à penser que tu peux les protéger, toi aussi. De la jeune fille innocente que tu fus un jour, celle qui s'est éteinte après ce viol, tu veux croire que tu peux protéger les femmes. « Je serais triste si j'apprenais que quelque chose est arrivé et que je n'ai pas été là pour vous aider. » et tu le penses surtout lorsque tu vois ce sourire qu'elle t'adresse toujours.
Tout semblait si paisible en cet instant, toutes deux avec un sourire au coin des lèvres. Vous étiez là, à contempler ce croissant de Lune Rouge qui vous baignait de ses rais sanguinolents. Tout était bien trop calme, bien trop beau. C’était le genre de moment que tu voulais garder gravé dans ta mémoire, pour t’échapper de la dure réalité quand elle devenait trop pesante. Tes jambes se balançaient dans le vide, tu semblais si petite à côté d’Ananké. A sa réponse, réponse honnête, un rire s’échappait de tes lèvres, presque mélodieux. Il était vrai que tu étais une personne bien bonne pour certains, tu leur tendais une main chaleureuse pour les aider, tu leur passais un peu de baume au cœur, ils finissaient par revenir vers toi. Pourtant, il avait cette autre face qu’elle ne connaissait que de tes récits, cette Erin qui s’enflamme, qui n’hésite pas à défigurer ou ôter la vie de sang-froid. Qui n’hésite pas à appuyer sur la détente ou user de ton pouvoir pour les entendre te supplier en sanglotant. Toi qui tremblait les premières fois que tu avais une arme entre les mains, qui était paniquée à l’idée de devoir blesser si l’ont ne se pliait pas aux forces de l’ordre. « Tu me flattes ma belle. Mais je doute que les hommes que j’ai menacés diraient la même chose que toi. Ils seraient sûrement en train de fuir s’ils m’apercevaient. » Tu haussais les épaules en regardant tes délicates mains. « Ils l’avaient bien cherché cela dit. »
Les porcs n’ont que ce qu’ils méritent.
Le silence s’installait, comme si vous étiez perdues dans vos pensées, à songer à vos actes manqués, vos regrets qui vous rongeaient. Son regard bleuté croisait le tien. Doucement, tu posais une main sur la sienne, chaleureuse, comme pour la rassurer, pour lui faire comprendre que tout allait bien. « Elles vont très bien, certaines sont d’ailleurs rassurées quand je leur dis que tu viens parfois vadrouiller. Les plus jeunes sont moins sereines depuis l’annonce de Maxwell, en particulier au sujet des Beasts. Je sens qu’elles ont peur, un peu comme nous tous ici-bas. » La boule au ventre, au quotidien depuis que Maxwell s’était prononcé sur la situation. Tu la sentais, en ce moment même, qui se resserrait en y songeant. « Sens toi libre de venir ici quand tu veux. Tu seras toujours la bienvenue, même si ce n’est que pour vérifier que les Beasts ne rodent pas. Et puis, je pourrais toujours t’apporter un peu de soutien. » Un grand sourire se dessinait sur tes lèvres. Avec le temps, tu ne doutais pas qu’elle avait compris, que tu serais toujours là si elle en avait besoin. D’une épaule pour pleurer, d’une personne pour écouter ses peines, ou bien même si la douce Ananké avait besoin d’aide si une situation se corsait. Tu regardais le fond de ton verre avant de boire une dernière lampée. « Tu veux peut-être rentrer pour parler ? » En réalité, tu appréciais le calme ici, il était agréable, il n’était pas oppressant. Il était simplement parfait pour discuter, de tout, de rien. Pour rire, se rassurer.
You know it’s hard sometimes. Being humankind. Keeping up with the pace. If it’s an eye for an eye. Then we all go blind.
Erin, tu es d'une douceur que l'on juge incapable de T U E R mais je sais qu'en réalité tu es de ces femmes F O R T E S que je ne peux que respecter.
Sa chaleur, sa douceur, sa présence éternelle et derrière tout ceci, la femme qui n'a plus peur de brandir une arme. Pour toi, c'est ainsi qu'Erin prend vie dans tes songes, dans ton esprit. Telle une guerrière qui n'a jamais abandonnée l'idée d'être elle-même, alors tu aimes l'observer, l'entendre te conter ses aventures passées. Qu'elles soient belles ou mauvaises, ce n'est plus ce qui semble te préoccupée. Parce que dans tes songes délabrés, tu ne vois plus que cette force que tu respectes et cette féminité qui ne s'est pas en allée. « Je ne te flatte pas voyons, c'est une réalité et les hommes dont tu t'es occupée n'avaient que ce qu'ils méritaient, je n'en doute pas. Tu es quelqu'un de juste, Erin et quelqu'un de bien, il suffit de se poser à tes côtés et t'écouter pour le comprendre. » Pourtant, tout comme avec Ryûnosuke, tu aimerais qu'elle puisse salir tes mains plutôt que les siennes encore une fois. Parce que le sang se grave à présent entre tes phalanges, il se sèche et ne disparaît plus jamais, même avec le temps. Et tu ne souhaites pas que cette vision illusoire s'inscrive aussi dans leurs nuits, dans leurs rêves.
Erin, je serais là à errer éternellement dans le C O I N sombre de cette ruelle pour m'assurer qu'il ne vous arrive jamais R I E N, pour protéger cet endroit des monstres qui R Ô D E N T ici-bas.
« Alors tu peux les rassurer en disant que je continuerai à passer dans le coin. Tant que je suis en vie, il n'y a pas de raison que cela n'arrive plus à vrai dire. » les promesses sont encore la seule réalité tangible que tu puisses frôler du bout des doigts. Parce qu'il n'existe plus rien d'autres à quoi se raccrocher à ton humble avis. Plus pour ces gens qui n'ont plus de famille à vrai dire, qui n'ont plus rien. « L'air est frais et j'aime me trouver ici avec toi, j'ai l'impression... Cette vague impression que ce monde semble plus léger. » comme si cette liberté d'un grand espace faisait vibrer ton cœur désabusé. La vie n'est plus un cadeau si ce n'est un empoisonné, mais il reste encore des gens à qui se raccrocher alors que ton regard se meurt sur la Lune Rouge qui est venu perturber vos petites vies. Celle-là même qui a détruit toute ta vie et celle d'autrui. « Erin... Penses-tu qu'un enfant puisse encore naître dans cette vie ? » c'est une question que tu veux innocente, éloignée de ta propre réalité et pourtant. Pourtant elle te scier si bien à présent alors que ta main vient trouver ce ventre qui ne fait que grandir avec le temps. Tu souhaites pouvoir le faire disparaître d'un claquement de doigt, mais tout ceci est une illusion également. Ananké, tu ne peux plus faire un pas en arrière, malheureusement.
Tes pieds se balançaient dans le vide. Tu t’étais pendue aux lèvres d’Ananké, obnubilée par cette image qu’elle avait de toi. Une femme forte mais pourtant douce et attachante, c’est ce que cette orbe rougeâtre avait fait de toi. Tu ignorais bien des choses sur elle, pourtant, tu avais envie de croire qu’elle aussi se battait. Pour quelque chose de juste, pour survire ici-bas. Qu’elle n’avait peur de brandir une arme, d’ôter une vie sans ciller. Telle les plus belles roses, elle cachait des épines, à la fois magnifique et dangereuse. Pourtant, tu connaissais cette façade plus sensible, plus douce. Parce qu’elle restait malgré tout humaine. Il y avait ce quelque chose qui pétillait en elle à chaque fois que vous étiez là à parler. « Peut-être que j’ai encore un peu de bon en moi, cette justice et cette volonté de bien faire. Comme avant. Juste que je ne l’applique plus de la même manière. M’enfin. » Tu doutais de tout ça, tu n’avais nulle d’accepter ce que tu avais dit, parce que tu n’en croyais rien. Juste rongée par cette haine, celle qui persistait, qui te bouffait. Elle était toujours là, trois ans maintenant que ta chère Maisie avait disparue, trois ans. Pourtant. Tu te sentais presque obligée de les aider, ceux qui te faisaient penser à elle et à effacer ces ordures du même genre que ceux qui avaient mis fin à ses jours bien trop tôt.
Trop aveuglée par tes sentiments. Tu ne changeras pas Erin.
Comme souvent, lorsque vous parliez, des promesses s’échappaient. Tu t’y rattachais, tu y croyais, pour chérir ce lien entre vous deux. Aussi fragile soit-il. Tu t’y accrochais. Parce que tu te refusais cette réalité où elle pouvait disparaitre à tout moment, tout comme toi. Tu ne l’acceptais pas. Tout naturellement, tu serrais doucement sa main, avant de lui répondre. « Je serais triste si tu venais à mourir. » Elle était un peu tout à la fois à tes yeux, une précieuse amie, une confidente, un soutien armé. Cet astre sanguin vous avait rapprochées. Peut-être t’attaches tu bien trop facilement aux autres, mais Ananké, c’était spécial. Peut-être parce qu’elle aussi en avait bavé à cause de la Lune Rouge qui vous narguait fièrement, que tu la comprenais. Ou simplement pour la personne qu’elle était. Cela te semble si flou et confus.
Un sourire se dessinait à la commissure de tes lèvres. Le temps était comme stoppé lorsque vous étiez ici. Tout était bien trop calme en dehors de ces murs où les gloussements et les voix rauques résonnaient. Faithfull glissait sa tête contre l’une de tes cuisses, lui aussi appréciait le calme et la présence d’Ananké. Machinalement, tu lui caressais la tête, perdant ton regard sur les ruines qui gisaient au loin. La voix de l’Eros rompait le silence, sa question te laissait sans voix. Bien trop de choses se bousculaient dans tes pensées à cet instant. Un sourire triste au coin des lèvres. Tu repensais à ton infertilité. « Pour les honnêtes citoyens ça ne doit pas être dérangeant. Mais pour nous, je ne sais pas. Personnellement, j’aurais peur de perdre un petit être dans ce monde désormais bien trop dur... » Tu l’avais aperçu, ce geste anodin pourtant révélateur. Ce geste presque naturel. Tu avais un petit pincement au cœur, avait-elle peur pour l’avenir de cet enfant qui pourrait voir le jour ? Tu n’arrivais à trouver tes mots, pourtant tu avais tellement de choses à lui dire. Tu te contentais de poser une main dans son dos. « Tu t’inquiètes pour cet enfant ? Ou alors je me trompe totalement. »
You know it’s hard sometimes. Being humankind. Keeping up with the pace. If it’s an eye for an eye. Then we all go blind.
Erin, tu n'as pas seulement encore un peu de bon en toi, tu es une bonne P E R S O N N E parce que de mes orbes aussi rouges que cette Lune qui ne disparaît J A M A I S, j'ai su voir le bon et le mauvais chez les autres, parce que je n'avais pas le C H O I X. Pas d'autres choix que d'accepter cette réalité, celle ou le bien et le mal composent L ' H U M A N I T É.
Son image se rapproche de Xéna la guerrière, son image lui est similaire à cette femme digne et forte, mais Erin est une humaine bien loin d'être aussi imagée qu'un personnage de fiction. Humaine, tangible, réelle, vivante. Les doutes vagabondent naturellement, les doutes contre sa propre personne. Ananké, toi aussi tu connais bien ces doutes qui ne s'endorment que lorsque le sommeil vous emportent. Une certaine forme de peur à bien y songer, cette peur de ne pas être à la hauteur, c'est une chose qui te scier également. « Ce sont nos actions, nos pensées également et nos valeurs qui font de nous des gens biens ou mauvais... Erin, pour moi, tu es quelqu'un de bien parce que tu penses à faire le bien et tu tends ta main aux autres. Dans un monde aussi détruit c'est un don, un cadeau de rencontrer une personne telle que toi. » ce n'est pas pour flatter, ce n'est pas pour grossir un égo, ni même pour rassurer finalement, c'est une vérité. De celle que tu chéris, de celle dont tu as l'espoir de voir encore demain, l'espoir qu'elle ne disparaisse jamais. Tu pries pour que ce monde, pour que cette humanité ne finisse pas par tout gâcher. Les gens, dans les pires moments, ont besoin d'espoir, ils ont besoin de croire et à tes yeux, Erin fait partie des gens à qui l'ont peut se raccrocher pour effleurer ce besoin du bout des doigts. Parce qu'elle l'offre aussi, elle te l'offre également. Alors dans un geste chaleureux, affectif, tu viens poser ta tête une seconde sur son épaule. Et un sourire vient naître sur tes lippes abîmées. « Je ne compte pas encore mourir, alors promet-moi de vivre aussi ! » la pression sur ta main entraînait naturellement la tienne aussi. Douce et délicate comme un instant suspendu, précieux.
Erin parfois, oui parfois j'ai peur de ne pas être à la H A U T E U R ou bien d'arriver trop tard, de briser une promesse qui m'est P R É C I E U S E. Parfois j'ai peur de te voir t'en aller, de me retrouver seule dans un monde C O R R O M P U et de perdre ce qui me reste encore D ' H U M A I N.
Lentement le regard revient droit, se fixant sur l'étendue qui s'élance. Le moindre détail, le moindre mot, le moindre rire, le moindre bruit, tout te vient comme si cette prudence ne voulait jamais disparaître. La force ne suffit pas à elle seule à écarter les méandres noirs des sentiments que l'Homme juge faible. Somnifère dort à tes côtés et ton regard le rencontre. La seule entité qui ne quitte jamais ton champs de vision, toujours présent, toujours sur ses gardes malgré son sommeil profond. Sans un mot, sa voix résonne. Cette douce voix alors et le contact de sa main dans ce dos meurtri par les combats, ce n'était pas assez éloigné de toi pour tromper visiblement. Doucement les orbes rougeâtre se posent sur ce ventre dont la main ne s'est pas encore détachée. « Un faux pas. Une erreur. Mon erreur. Cet enfant... chaque jour je me demande ce que je dois faire à son sujet. J'aimerais me réveiller demain et voir qu'il a disparu sans un bruit, mais ça n'arrivera pas. Dans une autre vie, peut-être que j'aurai été heureuse même si je ne connais pas le père, oui j'aurai été heureuse de donner la vie, mais... » les doigts, les paumes viennent se placer sous ta vision affûtée et les détails te frappent. Le sang, celui qui ne veut jamais s'effacer. « Je ne suis pas quelqu'un d'assez respectable pour être une bonne mère, je ne suis pas assez libre de ce monde pour élever un enfant, je ne suis pas... Je ne suis pas en état pour prétendre pouvoir l'aimer. Je ne sais pas quoi faire... » un bref soupir. Ananké tu vois Narcisse face à toi, l'arme ultime de ta personnalité, cette arme qui s'étend de plus en plus dans ton cœur blessé. Cette arme qui est la seule qui puisse survivre encore ici.
Tu restais silencieuse à ses mots. Il était vrai que cette bonté c’était perdue en ces temps durs. La survie aveuglait les autres, ils étaient tous proie à ce besoin de survire, de persister dans ce monde détruit. Sans doute, bercée d’une douce illusion, de voir ces hommes divisés sortir de cette querelle sans fin. Tu y croyais un peu trop, tu voulais y croire, que ça arrive. Tu partageais cet espoir avec les autres, en leur tendant une main, en leur offrant de quoi subsister quelques jours. Peut-être voulais tu être cette étincelle d’espoir dans ces moments sombres, les guider vers cette lumière. Cette illusion qui semblait inconcevable, oui, elle semblait impossible à réaliser. « Tu as sans doute raison. J’aime aider les autres. Peut-être pour voir ce sourire sur leurs lèvres, cette étincelle de vie dans leur regarde. Je ne saurais trop dire. » Cet instant chaleureux, c’était sans aucun doute ce que tu préférais vivre avec Ananké lorsque vous vous croisiez. Tout semblait si calme, hors du temps, hors de tout. Comme si vous étiez dans une bulle, un monde à part. Doucement, sa tête se posait sur ton épaule, un sourire s’esquissait sur tes lèvres. Tes lèvres restaient scellées, tu ne voulais pas arrêter ce moment, tu laissais le temps en suspens.
Perdues dans les songes et les promesses.
Fut un temps où tu l’aurais jalousée pour cela, où tu aurais été bouleversé à ce sujet. Mais plus maintenant, ça te passait au-dessus de la tête, Zoé t’avais déjà proposé de t’aider à changer cela. Tu l’aurais désiré dans une autre vie, tu l’aurais touché du bout des doigts ce désir, cette envie de procréer. Tu avais tout simplement refusé, malgré le fait qu’elle t’ai gentiment proposé. Désormais ça n’était que de l’histoire ancienne, un détail qui ne te faisait plus grand-chose. Tu avais juste ce pincement au cœur pour Ananké, qui ne savait quoi faire. Que pouvais-tu lui dire sans que cela influe ses choix ? Sans qu’il y ai des conséquences dramatiques par la suite. Que dire ? « Quoi que tu fasses de cet enfant, je ne jugerais pas. Je suis sûre que tu prendras la meilleure décision pour toi-même. Malgré le fait qu’il soit bien ici, on ne peut encore dire qu’il est vraiment humain, il n’est pas encore né. » Tu ne disais cela pour passer pour un monstre, seulement pour évoquer cette réalité. Même si cet être grandissait en elle, il n’était pas encore vivant, il n’avait pas encore de conscience. Il était simplement là. « Chérie, il y a une chose que je suis sûre, c’est que, même si je ne sais pas tout de toi, de ce que tu as pu vivre. Tu es une personne respectable. Je veux dire, tu te bats pour quelque chose qui en vaut la peine, t’es pas juste aveuglée par l’argent à la clé comme certains Eros. » Tu voulais simplement lui ouvrir les yeux, l’aider à se poser les bonnes questions, qu’elle ne s’en morde pas les doigts à l’avenir. « Peut-être que tu n’es pas libre, peut-être que tu ne peux prétendre pouvoir l’aimer. Mais quoi que tu fasses trésor, j’estime que tu as jugé bon de le faire. » Cela sonnait coulant, mielleux à souhait. Pourtant, tu te refusais de juger ses actes, ou même ceux des autres tant qu’ils ne bouleversaient la vie d’autrui.
You know it’s hard sometimes. Being humankind. Keeping up with the pace. If it’s an eye for an eye. Then we all go blind.
Erin, il y a une douceur ici qui émerveille littéralement mon C O E U R quand je me trouve à tes côtés. Comme si je pouvais enfin me L A I S S E R à aller dans mes doutes et mes craintes quand D ' O R D I N A I R E je n'ai pas d'autre choix que de le cacher pour P E R S I S T E R.
Suspendu. Le temps s'est simplement suspendu à présent. Tu vois le monde comme elle à cet instant. Vous deux, ensemble et rien d'autres. Une bulle qui entoure et protège l'espace d'une seconde, d'un temps. C'est éphémère comme une chimère, mais ils reviennent toujours, ces temps que vous passez comme à ce moment précisément. Une douceur, une écoute mutuelle et des craintes qui se libèrent pour alléger l'esprit, les peines. Parce que vous êtes humaines, parce que tu es humaine, Ananké. Derrière la crinière de cendre et les orbes ensanglantées, une âme vagabonde, s'accroche fermement à cette part d'ombre pour essayer de l'éclairer. Erin aussi, elle est peut-être comme toi. « Sache que tu illumines déjà ma vie, alors je ne doute pas que ce soit le cas pour beaucoup d'autres ici. » un vrai bijou. Poli, mais peut-être encore un peu brut sur certain aspect, il n'en est pas moins merveilleux, magnifique. La complexité de l'humain, la complexité d'Erin que tu respectes et aimes à découvrir.
Erin, je me demande si cet enfant a seulement une C H A N C E de pouvoir vivre et pourtant je songe à le faire D I S P A R A I T R E en un instant, en un éclair. Le faire avant qu'il ne soit trop T A R D que je ne puisse plus revenir en arrière, plus vivre sans L U I.
Lentement une main venait passer ta crinière cendrée, tombant dans ta nuque pour la masser. Dans ce monde déjà bien trop compliqué, complexe, cet enfant est un obstacle de plus, une épreuve à surmonter ou bien à effacer. Il y a le remord de songer ainsi, mais un choix pour la survie à ne pas oublier. « Le problème c'est que... même si je voulais m'en débarrasser... comment faire ? Plus j'y pense et plus je me demande, mais plus je prends du temps à y songer et... plus le temps s'écoule et la date arrive. Celle où je n'aurai plus d'autres choix que de le mettre au monde. » un soupir, bref, las. « Et quand il sera venu au monde, que faire ? Si je ne peux pas m'en occuper, je vais devoir le donner ou bien... le tuer. » ton regard fuit sur le sol glacé. Une froideur qui enrobe ton cœur également pour ne pas laisser la chaleur s'en échapper. « Je sais bien que c'est horrible de dire ça, mais... si je n'ai pas d'autre choix... » tu le fera simplement, en fermant les yeux, en essayant d'oublier l'horreur. Cette horreur que tu connais déjà pourtant, que tu vois tous les jours. « Est-ce que tu crois... si jamais... que je pourrais réussir à l'élever ? » ton regard tombe sur elle, inquiet, interrogateur.