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La rue est scène de rencontre - Ft. Manea
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Dim 16 Avr 2017 - 16:06
La rue est scène de rencontreNoah Miller & Manea
L'ennui. Cette chose terrible qui laisse un sentiment de lassitude constante,  où tout parait si fade, si insipide. Il n'y a rien dont on ait envie de faire, tout semble sans intérêt. Et la vie est si monotone que ça en est déprimant.
Et aujourd'hui, Noah s'ennuyait. Elle s'ennuyait à mourir même.
Elle qui d'habitude était toujours fascinée par quelque chose, elle qui d'habitude trouvait toujours un activité à faire... là, rien ne trouvait grâce à ses yeux.
Et cela l'énervait énormément.
Elle détestait ce sentiment de laisser aller. Elle détestait se sentir aussi perdue, aussi lasse. elle en avait marre. Elle avait envie de faire quelque chose, de bouger, de sourire, mais tout était tellement fade.
Irritée, elle avait attrapé une veste un peu au hasard et était sortie de chez elle, oubliant encore une fois d'hydrater son cactus. Elle avait même quitté son quartier pour s'aventurer à Brooklyn.

Le mot "aventurer" était peut-être un peu fort, mais Noah n'était pas du genre à sortir ailleurs que dans le Queens, surtout en début de soirée alors que le soleil commençait à se coucher. Elle avait ses repères ici, qui lui permettait de rester calme et de ne pas se perdre constamment. Ses habitudes et ses marques ayant quelque chose de rassurant.
Mais aujourd'hui elle avait besoin de découvrir, de trouver de quoi raviver son intérêt. Alors elle était partie dans des quartiers plus inédits.
Et c'est là qu'elle était tombée sur une étrange bâtisse, avec des affiches et un écriteau coloré.
La jeune fille n'avait absolument jamais mit les pieds dans un théâtre de sa vie. A vrai dire ça ne l'avait jamais vraiment intéressé, ce genre de truc. Mais c'était nouveau, et comme elle n'avait rien à perdre...elle était entrée.

Et elle n'était franchement pas déçue !

En sortant du bâtiment, le soleil avait définitivement laissé place à la lune. Tout s'était assombris et les seules sources de lumière était celles de la ville, nocturne.
Et puis il y avait celle qui illuminait le regard de Noah, un léger sourire sur les lèvres.
Le théâtre, la comédie, le jeu d'acteur...ça ne l'avait jamais vraiment passionné, d'ailleurs elle n'était même pas sûre d'y être très sensible. Mais là, ce qu'elle avait vue, sentie, vécue... avait dépassé ses espérances.
Alors elle était satisfaite.
Et de nouveau de bonne humeur.
Enjouée, elle recommença son petit périple entre les rues de Brooklyn, n'ayant pas envie de rentrer chez elle pour le moment. La soirée était belle, et il fallait en profiter. Au moins pour rattraper la journée morose qu'elle avait vécue.

Noah avait la fâcheuse manie de marcher en regardant ses pieds. Parce que le plus souvent, il avait des dalles. Et ça l'amusait au plus haut point d'essayer de ne pas toucher les lignes qui les séparaient.
Le genre de jeu que chaque enfant entre 4 et 10 ans a fait au moins une fois dans sa vie.
Noah en avait 18.
Et ça l'amusait toujours autant.
Idiot, enfantin, ridicule ? Oui, sûrement. Mais bon ce n'était pas bien grave. Elle ne faisait de mal à personne.
Ou presque.
Vu qu'elle fixait le sol, Noah ne regardait pas autour d'elle, et surtout, devant elle. Du coup, ce qui devait arriver, arriva.
Et elle rentra dans quelqu'un.

Légèrement bousculée, elle releva la tête brusquement, surprise. Un peu gênée aussi.
"Ah ! Pardon, je ne vous avez pas vue..."
Et puis ses sourcils se froncèrent lorsqu'elle dévisagea la personne qui lui faisait face. Ces cheveux bleus, ce visage... c'était une des actrices qu'elle avait vue tout à l'heure. Son visage s'illumina.
Eh mais...tu es…
Elle réfléchit un instant, se rendit compte qu’elle l’avait tutoyé. Et ce n’est pas bien de tutoyer des gens qu’on ne connaît pas.
Vous êtes la comédienne de tout à l’heure ?
C’était plus une affirmation qu’une question. Et Noah resta plantée là à contempler cette femme lui faisant face.
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Dim 16 Avr 2017 - 18:55
ft. noah

Les murmures de la salle, les rires. Les gens qui arrivent. Tout cela, ça te fait P A N I Q U E R, Manea. Tout ce monde qui arrive. Tu as peur. Tu as peur qu’il te découvre telle que tu es réellement.
Panique.
Panique.
Panique.
Tu veux fuir, sans doute, tu ne sais pas, tu n’en sais rien. Il y a toutes ces voix dehors, qui s’élèvent, s’élèvent et s’élèvent et te rende un peu plus folle. Elles font ECHO à celles qui sont là dans ta tête, qui te rongent, chaque jour un peu plus. Et tu veux fuir, disparaître. Tu. Veux. DISPARAITRE.
DISPARAISSEZ.
Tu ne comprends rien de rien.

Et derrière toi, il y a Eury, qui fixe tout ce monde qui s’installe. Elle sourit, elle rit. Je suis contente, moi, vous avez vu ? Il y a du monde. Pour une fois que l’on n’est pas tout seul ! Mais vous ne l’avez jamais été, vous êtes cinq, même si l’un de vous ne parle pas. Vous êtes cinq. Mais, on est toujours que tous les cinq ? C’est pas trop nul ? Je veux dire, on pourrait être beaucoup plus et s’amuser comme des fous ! Regardez-vous là, tous moroses on dirait que la mort nous est tombée dessus. On pourrait s’éclater non ?  
Ferme ta gueule gamine.
Soupir ; et le rideau s’ouvre.

L’instant d’avant, elle est là. Elle se tient droite, souriante. Son regard est multiple, et il semblerait qu’ils sont plusieurs, à l’intérieur de ce corps frêle. Oh, vous aimeriez comprendre, comment elle fait. Vous aimeriez comprendre ce regard rayonnant, ce sourire de folie, ces mains poétiques et cette démarche colérique. Vous aimeriez comprendre comment elle fait, accompagnée de ces personnes, cette troupe. Vous ne comprendrez sans doute jamais, car tout est bien caché au fond d’elle ; car elle ne veut pas s’en aller, partir, ne jamais revenir. Et elle est folles, ils sont fous, nous sommes fous. Vous, moi, nous tous. Et vous ne voyez encore rien.
L’instant d’après, tout est fini et la salle est vide.

Et, le voilà qui se balade dans les rues. Sa démarche semble si poétique. Son regard dérive sur la moindre des choses. Sans doute que je devrais dessiner cette fleur, elle est si belle. Et, parfois, Auguste, tu te demandes ce que vous faites tous ainsi, enfermé dans ce corps. Tu es celui qui cherche à comprendre, car tu aimerais vivre autrement. Tu te sens garçon, au fond. Et tu aimerais comprendre pourquoi tu es ainsi, tu n’en sais rien, tu ne sais strictement rien, et ça t’inquiète. Tu te demandes, s’il le sait, lui le Silence. Il est là, il vous regarde toujours, sans jamais s’arrêter, il vous fixe le sourire aux lèvres et reste dans son coin, les yeux fermés, ouverts, y en a-t-il ? Il attend patiemment que le monde s’éteigne, et tu aimerais lui parler ; tu le sens, son savoir est immense. Il doit savoir, il doit comprendre ce qu’il se passe là. Il doit comprendre tout cela.

La démarche rapide, elle avance, elle est pressée, elle en a marre d’être ici. Elle ne se calmera pas ; elle ne se calme jamais. Elle ne regarde même pas où elle va, et elle finit par se cogner contre quelqu’un. Colère. Elle n’entend même pas les excuses. Le sourcil se hausse.

[irae] — C’est mieux, je préfère quand on me vouvoie, langue qui claque.

Elle s’est vraiment crue chez elle. Elle me bouscule comme ça et elle essaye de me tutoyer, la bonne blague. Elle m’parle pas comme ça, j’suis pas sa pote, elle va redescendre assez vite elle. Calme toi Irae, elle ne t’a rien fait. Oh ferme ta gueule le petit pacifiste qui réfléchit trop.

[eury] — Oui ! C’est moi, et excuse la, elle est un peu bizarre parfois.

Bizarre ? Moi ? C’est une blague j’espère ? Je suis la plus saine de nous cinq, entre le vieux qui est déjà mort, toi la petite pupute qui se croit tout permis, l’autre folle et le pigeon. J’y crois même pas. Tu veux vraiment que je te frappe, c’est ça ?

Folie. F O L L E.




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Dim 16 Avr 2017 - 23:12
La rue est scène de rencontreNoah Miller & Manea
"C’est mieux, je préfère quand on me vouvoie."
Noah hausse les sourcils, surprise.
Elle ne s'attendait pas à une telle réponse. Elle ne s'attendait pas à autant d'agressivité dans la voix de la jeune femme. C'était comme si un des rôles qu'elle avait joué tout à l'hure ne l'avait pas quitté.
La brune de quelques pas, plus par instinct que par peur.
Elle ne répondit pas. Il n'y avait rien à répondre. La femme aux cheveux bleus avait raison, on ne vouvoie pas quelqu'u qu'on ne connait pas.
Mais était-ce nécessaire de lui parler ainsi ?
Elle ne savait pas.
Elle ne savait plus.

"Oui ! C’est moi, et excuse la, elle est un peu bizarre parfois."

Elle cligne des yeux. Hein ? Quoi ?
De qui parle t'elle ? Qui est bizarre ? Noah regarde autour d'elle, il n'y a personne d'autres. Elles sont seules. Alors c'est qui "elle" ?
Est-ce qu'elle parle d'elle ? Non impossible, la brune n'a rien dit de plus. Rien qui ne justifiera un tel jugement.
Alors par élimination, la femme parle forcément d'elle même. Mais ce n'est pas naturel de parler de soit à la troisième personne.
Ce n'est pas normal.
Il y a un problème.

Noah ne comprends pas. Elle est perdue. En plus de ça, entre les deux interactions, le ton, la voix...ça a changé.
C'est comme si c'était quelqu'un d'autre.
Peut-être qu'elle est folle. Cette fille.
Ou alors son imagination lui joue des tour.
Ou les deux.
Mais en tout cas, elle avait au moins compris une chose: il s'agissait bien de l'actrice de tout à l'heure.
"D'accord. Alors, je voulais vous dire que j'avais beaucoup aimé. Enfin je crois."
Elle croit, elle n'est pas sûr. Elle n'y connaît tellement rien. C'était la première fois qu'elle assistait à ce genre de prestation.

D'ailleurs elle avait fait attention à bien la vouvoyer cette fois-ci. Elle ne voulait pas attiser sa colère une nouvelle fois.
Elle la fixa comme ça. Longtemps. Elle essayait de comprendre.
Pourquoi ce changement soudain de comportement ?
Pourquoi parler d'elle même à la troisième personne ?
Elle ne comprends pas. Elle déteste ne pas comprendre.
Elle veut savoir.
Alors finalement elle murmure, sans vraiment se rendre compte de ce qu'elle dit:
"De qui parlais-tu ? Qui est bizarre ? ...Toi ?"
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Lun 17 Avr 2017 - 21:35
ft. noah

[silence] Nostalgie. Quelle douce enfant que tu es Eury. [auguste] Enfant, on ne sait pas trop. On n’est rien ? On n’est plus rien. Nous sommes juste cinq consciences qui en forment une grande, coincées dans un corps bien trop étroit, bien trop inconnu. Nous sommes perdus dans quelque chose de bien trop étrange. De bien trop grand. Perdu perdus perdu perdus ?
Rire.
[manea] C’est la F O L I E qui l’emporte. Elle est là, prédominante. Et Manea, tu as envie de crier.

[irae] Faites taire cette vieille folle, elle va faire peur à l’autre cruche qui est avec nous. Bordel Manea, calme-toi. ARRETE DE VOULOIR PRENDRE LE CORPS. [eury] C’est pas comme ça que tu vas la calmer, laisse la, elle va arrêter de crier toute seule.

[eury] Avec joie, je hoche la tête. Il faut bien que quelqu’un tienne la tête haute, voyons. Sinon ils vont encore nous prendre pour des fous. J’en ai marre qu’on nous prenne pour des fous nous. On est juste un peu différents. Disons qu’on n’a pas eu de chance ! Et ça arrive à tout le monde de ne pas avoir de chance. Regardez, Irae, elle est chiante, elle n’a pas eu de chance c’est tout, sourire moqueur. [irae] je vais te tuer sale gamine. [eury] si tu me frappes je redemande à Manea de crier, tu sais très bien qu’elle m’écoute que moi.

Ils avancent, aux côtés de cette jeune fille. A l’intérieur, c’est la bataille, ils parlent, toujours trop. Ils sont là, incessants, à ce chamailler, tels des enfants, tels des frères et sœurs qui ont vécu toute leur vie ensemble, ou presque. Ils ne le savent sans doute pas, mais tout le monde les regarde, parfois ; ils sont regardés comme s’ils étaient fous, comme s’ils n’avaient rien à faire là. Il est bien connu, tout le monde le sait : ils sont plusieurs, là-dedans. Et il n’est pas toujours facile de faire la différence entre chacune de ces personnes.

[eury] — Moi, pas moi. J’en sais trop rien ! On est tous un peu bizarre.

Rire enfantin ; bien à l’opposé du reste d’entre vous. Et voilà déjà que la colère resurgit, elle te tire violemment contre elle, Eury, et vos yeux sont deux orbes flamboyants, prêts à en découdre, prêts à faire comprendre que non, tu es loin d’être bizarre, tu es sans doute la plus saine ; tu refuses qu’on t’associe avec ces autres, même si tu n’as pas le choix.

[irae] — Alors tu vas m’écouter la gamine, tu vas arrêter de poser tes questions pourries.
[eury] — Fais pas attention à ce qu’elle dit.
[auguste] — Il y a des choses qu’on ne contrôle pas toujours, tu sais. Pas même son propre corps. sourire

Et ce n’est pas toujours facile, non. Ce n’est pas toujours facile d’essayer de comprendre comment vont les choses, qu’est-ce qui fait qu’elles sont ainsi. Tu aimerais comprendre, comme à ton habitude, tu aimerais savoir, ce qu’il y avait avant votre rencontre, avant votre naissance, avant que vos âmes ne rentrent en collision dans un corps bien trop étroit pour vous tous, dans un corps qui n’étaient pas le vôtre, qui l’est juste devenu.






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Lun 17 Avr 2017 - 23:38
La rue est scène de rencontreNoah Miller & Manea
"Moi, pas moi. J’en sais trop rien ! On est tous un peu bizarre."
Noah fronce les sourcils.
Elle ne comprend décidément pas ce qui se passe.
Peut-être que cette fille est vraiment folle. Mais ça, elle refuse d'y croire.
Un fou n'aurait pas pu donner une prestation pareil sur scène, tout à l'heure. Alors non. Cette fille n'était pas folle. C'était impossible.
Par contre bizarre, oui, certainement.
D'ailleurs Noah était d'accord avec elle. On est tous un peu bizarre, dans le fond.
Enfin non, elle n'est pas tout à fait d'accord. Elle a une autre vision des choses.
"Je pense plutôt que personne n'est normal. Mais bon, il y a toujours deux réponses possibles aux questions."
Elle parle pour elle même, dans un murmure. Comme si elle était en train de réfléchir à des questions philosophiques de la vie. Mais ses pensées furent vite coupées par l'actrice qui recommençait à parler.
Toute seule.

"Alors tu vas m’écouter la gamine, tu vas arrêter de poser tes questions pourries."
La voix était la même que tout à l'heure. Celle qui lui avait imposé le vouvoiement. Noah serra les dents. Elle n'aimait pas ce ton, elle n'aimait pas la manière dont elle lui parlait. Elle avait l'impression d'être un animal, un moins que rien. Elle ne supportait pas d'être rabaissée ainsi.
Mais les mots qui suivirent la calmèrent. Un peu.
"Fais pas attention à ce qu’elle dit."
Parce que Noah était toujours sur ses gardes. Parce que cette conversation n'était pas normal.
A vrai dire, elle n'avait même aucun sens.

"Il y a des choses qu’on ne contrôle pas toujours, tu sais. Pas même son propre corps."
Un sourcil se hausse. Le ton à encore changé. Celui là, il ne lui semble pas l'avoir déjà entendu. Il est nouveau.
D'ailleurs, il semble plus posé, plus résilié aussi. Presque mélancolique ?
Et puis la brune recule d'un pas. Brusquement, sans crier gare. Elle secoue la tête aussi, elle à l'air contrariée.
Non, plus que ça, elle a l'air perdue.

Dans sa tête tout est floue. Elle ne comprends pas ce qui se passe. Rien, rien du tout. Et elle déteste ne pas comprendre. Elle déteste se sentir aussi étrangère à cette conversation.
Pourquoi est-ce qu'elle a l'impression de parler à deux, sinon trois personnes en même temps ? Pourquoi est-ce qu'elle à l'impression qu'elles ne sont pas que deux à discuter, mais bien plus ?
Une des réponses possibles à cette absurdité est la schizophrénie. Elle y pense, d'ailleurs, à cette éventualité. Cela expliquerait ces changements de comportement.
Sauf que la schizophrénie, ça ne peut pas être si brutale ? On ne peut pas changer de personnalité aussi rapidement et aussi brusquement. Ou peut-être que si ? A vrai dire Noah n'en sait rien. Mais elle ne pense pas que ce soit le cas pour autant.
"Qui es-tu...?"
Elle en a marre, elle réfléchit trop. Et elle n'arrive pas à comprendre. Elle n'arrive pas à savoir.
Et elle commence à avoir peur.
Peur de l'inconnu, de l'inexplicable.
Elle veut savoir. Elle veut qu'on lui explique. Elle veut qu'ELLE lui explique.
Et quand elle veut quelque chose. Elle l'obtient.
Toujours.

La brune relève la tête. Plante ses yeux gris dans ceux de l'autre.
Explique !
L'ordre fuse. Mentalement. Résonant dans la tête de sa victime. Contrainte alors d'agir selon sa volonté.
Ses explications, elle va les avoir.
Elle les a toujours.
Parce qu'elle est absolue.
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Sam 22 Avr 2017 - 22:25
ft. noah

[eury] Vous voyez bien qu’elle est totalement perdue. Elle est peut-être même en train de s’énerver. Irae tu es beaucoup trop brutale avec les gens. Après tu vas encore te plaindre d’être seule et que personne ne t’aime, mais regarde toi, à agresser tout le monde, tous ceux qui passent juste devant toi. Tu ne vas jamais trouver l’amour. La pauvre, regardez la. Ca se trouve elle est même en train de nous prendre pour une folle, mais à part Manea, on va tous très bien dans nos têtes.

[silence]Il les regarde, en train de débattre. Peut-être qu’il rit, il sait. Il sait qu’il est le seul que l’on n’entend pas ; car ils s’entendent tous, les moindres pensées sont partagées. Sauf les siennes. Trop mystérieux. Trop de mystère qui tourne autour de lui, l’enveloppe. Sa conscience n’est que mensonge, sa présence n’est que songe. Et personne ne le voit, tout le monde l’oublie. Et pourtant, il continue, il continue à les fixer, et à rire de tout cela. Lui aussi, il l’est. Lui aussi, il est perdu. Perdu face à tout cela qu’il ne comprend pas encore, malgré ces années passées dans le silence à observer et chercher à comprendre, malgré tous ces savoirs qui tournent, dans son esprit, dans sa conscience. Ces savoirs si uniques, si particuliers, ces savoirs d’une vie entière, des expériences.

[irae] silence. Elle se tait. Elle ne dit rien ; au fond d’elle, elle le sait tout ça. Elle le sait, qu’elle repousse toujours les gens, qu’elle ne devrait pas. Mais, la fierté peut se révéler parfois être un défaut, quand elle est exacerbée. Car elle l’est, Irae. Elle l’est, fière. Elle a mal, là, tout au fond, mais jamais personne n’y fait attention, elle le cache si bien. Elle le cache si bien au fond de son cœur. Douceur oubliée.

[auguste] il a presque ce sourire sur les lèvres, il est là, les mains qui se croisent, et il est gêné, face à cette jeune fille. Il ne sait pas trop quoi faire, quoi dire. C’est un rêveur Auguste. Tu es un rêveur, Auguste. Tu n’es pas ce genre de personne, qui arrive à discuter facilement avec les autres. Marginal ; différent ; ailleurs ; tes lèvres sont pincées, tes cheveux semblent un peu plus en bataille quand tu es là, et surtout, tu as ces yeux. Ces yeux qui se perdent, qui vagabondent et qui rêvent. Tu as ces yeux de l’ailleurs, de l’autre part et du dedans, perdu dans l’immensité de ce monde, tu ne comprends rien de ce monde ni de toi-même. Alors comment pourrais-tu lui expliquer ? Comment pourrais-tu lui expliquer cette chose, si intense, si contraignante, que ces cinq personnes qui cohabitent, qui vivent, se supportent, s’aident, se comprennent, se détestent, s’aiment, dans un seul corps, dans plusieurs consciences, une seule tête, des pensées multiples.

Explique !

Ses yeux plantés dans les tiens. Ce mot, qui doucement, s’insinue, prend possession de ton esprit, Auguste. Tu te perds, un instant, tu ne contrôles rien, tu ne sais pas ce que tu fais. Ta gorge se serre, et tu en as presque peur. Tu as presque peur de ce qu’il se passe. Tes lèvres commencent à s’entrouvrir alors que tu ne contrôles rien. Irae ? c’est toi qui reprend le corps ? Il se passe quoi ? Je ne contrôle plus le corps entier.

[auguste] — On est cinq. C’était la Lune Rouge. On est né de la Lune, elle nous a créés. Au début il n’y avait que Manea et puis je suis apparu dans son esprit, puis Irae, le Silence et Eury, et on partage tous les cinq ce corps.

Doucement, l’emprise sur ton corps se relâche, et tu es de nouveau maître de toi-même.

[manea] Elle a pris notre C O R P S ? Encore une fois. J’ai envie de crier. J’ai envie de. C. R. I. E. R. J’en ai marre. Je veux récupérer, je veux être SEULE. Je veux qu’on me laisse SEULE. Je veux récupérer tout ce que j’avais. Ce CORPS est à moi. Larmes. Sanglots. Elle pleure, au fond des esprits, elle craque, elle devient folle, elle est folle, folle de tout ça.
Elle pleure.
Et les larmes coulent de leurs yeux à tous. Ces beaux yeux bleus d’où s’échappent ces perles de souffrance.





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Dim 23 Avr 2017 - 18:52
La rue est scène de rencontreNoah Miller & Manea
Noah a ordonné. Elle a usé de son pouvoir, bien qu'elle ne l'aime pas.
Elle n'aime pas l'utiliser parce qu'elle à l'impression de forcer les gens, elle à l'impression de leur octroyer leur propre volonté pour leur imposer la sienne. C'est peut-être ce qu'elle fait, d'ailleurs.
Alors elle ne l'utilise qu'en cas de nécessité, quand elle est en danger par exemple, tout en prenant garde de ne pas en abuser.
Mais Noah est capricieuse. Et ce qu'elle déteste plus que son pouvoir, ce de ne pas comprendre.
Elle déteste réfléchir sans aboutir à rien. Être dans le flou, entendre la multitude de questions dans sa tête et être incapable d'y répondre.
Alors elle avait, une fois de plus, ordonné.
Et elle a eu sa réponse.
"On est cinq. C’était la Lune Rouge. On est né de la Lune, elle nous a créés. Au début il n’y avait que Manea et puis je suis apparu dans son esprit, puis Irae, le Silence et Eury, et on partage tous les cinq ce corps."
Son emprise s'est relâchée, doucement. Elle écoute attentivement les mots de la cinquième personne. Celle dont elle ne connait pas encore le nom. Elle en déduit que Manea est celle qui possède le corps. Cette jeune femme aux cheveux bleus. Et puis il y a Irae, Eury et le Silence.
Noah réfléchit. Le Silence, de part son nom, ne doit pas vraiment faire de bruit. Il ne serait donc pas étonnant que les deux autres voix à qui elle a eu à faire soit Irae et Eury.
Mais qui est qui ?
La fille réfléchit, elle survole toutes les possibilités dans son esprit. Et puis elle se souvient d'un poème qu'elle a vu une fois, à l'école, lorsqu'elle étudiant le latin. Ca ne l'avait pas intéressé, tout ce qu'elle avait retenue était deux mots: "Dies Irae", qui signifiait "jour de colère".
Si les noms des 5 personnes qui étaient devant elle reflétaient leur caractère, alors Irae devait être celle qui avait été agressive. Et donc, par élimination, la dernière était soir Manea, soit Eury.
Mais tout cela n'était que des suppositions.
Elle ne pouvait en être certaine. Mais Noah, confiante (ou prétentieuse selon les points de vus), ne doutait pas de son analyse, et estimait qu'elle avait 80 voir 90% de chance d'avoir raison.

Et puis quelque chose la stoppa dans son auto-évaluation. Doucement, tout doucement, des larmes apparurent dans les yeux bleus de la fille. Dans leur yeux bleus.
Elles coulèrent, sans bruit, sans mots. Elle coulèrent juste.
Et là Noah s'en voulut. Elle s'en voulut de l'avoir forcer à lui expliquer, elle s'en voulut de ce qui leur était arrivé. Elle s'en voulut. Comme si les larmes de Manea l'avait ramener à la réalité et l'avait touché en plein coeur.
Alors elle fit quelque chose qui ne lui ressemblait pas. Elle qui avait toujours été si réservée, elle qui n'aimait pas tant que ça les contacts humains, elle qui n'était pas à l'aise avec les relations humaine.
Parce qu'elle avait beau être tout cela, elle était empathique.
Très empathique.
Elle s’avança, doucement, sans bruit. Se planta devant la femme qui pleurait et, tout doucement, la prit dans ses bras. La serra contre elle.
Elle murmura dans un souffle.
"Je suis désolée."
Et elle l'était. Sincèrement.
Elle était désolée, même si elle ne savait pas exactement pourquoi.
Peut-être qu'elle s'excusait pour lui avoir imposé sa volonté. Peut-être qu'elle s'excusait pour ce qui lui était arrivé. Peut-être qu'elle s'excusait pour la Lune Rouge. Peut-être qu'elle s'excusait pour tout les malheurs du monde.
Ou bien pour tout cela à la fois.
Cela n'avait pas d'importance.
Seule comptait la sincérité. Et elle était sincère.
Elle était désolée.

Elles restèrent comme ça un long moment. Noah ne se détacha pas, bien qu'elle eu ai eut l'envie. Ce n'était pas à elle de marquer la fin de leur étreinte, parce que ce n'était pas à elle d'être réconforter. Donc ce n'était pas à elle de décider quand le réconfort n'était plus nécessaire.
Alors elle attendit, patiente.
Humaine.
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Sam 6 Mai 2017 - 18:46
ft. noah

[manea] envie de M O U R I R. elle est là, elle s’insinue en toi, elle est là, a toujours été là. Elle est née, elle a vécu, elle est apparue. Et elle te rend F O L L E, comme toujours. Elle me rend folle. Je ne suis pas folle. Je ne suis pas folle. Je ne suis pas folle. Je n’ai jamais été folle. Arrêtez. Arrêtez de tous me dire ça. Je suis perdue. Perdue. Perdue. Pourquoi est-ce que vous êtes là ? Je ne veux pas de vous, je ne vous aime pas. Je ne vous connais pas. C’est mon corps. MON. C O R P S. Tu pries, tu hurles, tu cries, tu pleures. Des sanglots qui s’envolent, dans le néant d’un corps trop vide de qui tu es. Il ne t’appartient pas ; il ne t’appartient plus.

[silence] Il a compris. Il a rapidement compris. Il comprend si rapidement. Et ses yeux se plissent. Il comprend bien ce qu’il se passe ; ce pouvoir qu’elle possède, utile, sans doute. Chose sûre. Il hoche la tête dans un bourdonnement significatif. Personne ne le comprend lui. Incompris qu’il est, silencieux et mystère qu’il représente. Il se contente de laisser les choses passer.

[irae] Je vais la niquer. Je vous assure que je vais l’exploser. Je me contiens là. JE ME CONTIENS. [eury] la vie de ma mère j’me contiens sur la vie de ma mère j’vous dis je me contiens gneugneugneu. [irae] TU VEUX QUOI LA GAMINE LA ? JE VAIS TE FAIRE GOUTER LE SOL TU VAS VOIR.

[eury] Je me demande comment elle a fait. C’est son pouvoir ? C’est forcément son pouvoir. C’est toujours les pouvoirs, ces choses un peu étranges. Nous aussi on en a un. Enfin. On en est un, ou alors on est le résultat d’un pouvoir, je sais pas trop en fait. C’est pas bien important de toutes façons, si ? je veux dire, c’est peut-être bête, mais on s’en fiche de savoir d’où l’on vient, du moment qu’on est là ? Moi je les aime bien les autres, même s’il y a cette chieu-… s’il y a Irae qui s’énerve pour un rien.  Ahem. IL FAIT BEAU HEIN ?

[auguste] Tu es là, le corps qui t’appartient, et tu la fixes, les larmes qui coulent le long de ton visage. Tu ne comprends pas d’où elles viennent. Doucement tu les essuies du bout de tes doigts, geste de douceur, geste de tendresse envers celle qui est au fond de toi, au fond de vous. Celle qui se démène, celle qui se débat avec elle-même et qui souffre. Peut-être que les autres ne font que le voir. Mais toi tu le sens, tu le sens. Tu sens la douleur qui s’empare d’elle à chaque instant, tu sens cette colère incompréhensible, ce désir du silence et du vide. Tu la sens, tu la vois presque, cette folie qui règne autour de son âme, elle est folle, folle de tout ça. Folle de toutes ces choses qu’elle ne peut plus contrôler, de ses doigts qui ne plient plus à sa volonté, parce que le corps ne lui est que très peu autorisé ; comprenez, elle a déjà voulu arrêter tout ça. Comprenez, elle a déjà voulu faire taire toutes ces voix, faire taire toutes ces choses.
Je suis désolée..
Doux écho, sans doute insuffisant face à la détresse de la propriétaire.

[manea] moi aussi je suis désolée. D E S O L E E. Désolée de tout ça. Désolée de ne pas me contrôler, désolée de pleurer les nuits entières. Désolée d’avoir envie de crier à chaque instant. Désolée. Désolée. Désolée. Désolée. Désolée. Désolée. Désolée. Désolée. Désolée. Mais personne ne me comprend. Personne ne pense à moi. Sauf lui. MAIS IL EST SILENCIEUX.

[eury] Laissez moi lui sourire.

[silence] Elle reprend le corps et sourit à cette femme. Ce n’est pas grave, dit-elle. Mais elle ne voit pas à quel point c’est grave, pour d’autres. Elle ne voit pas à quel point elle la brise avec ces paroles. C’est grave. C’est grave Eury. Mais tu ne le sais pas. Sourire. Elle sourit et se dégage doucement des bras de cette inconnue.

[eury] — comment est-ce que tu t’appelles ? voix enfantine.



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Anonymous
Sam 13 Mai 2017 - 17:10
La rue est scène de rencontreNoah Miller & Manea
Doucement, la femme aux cheveux bleues de dégage de son étreinte. Souriante. Sourire qui contraste parfaitement avec les larmes qui ont coulé plus tôt. Tout comme cette voix enfantine qui sort de sa bouche. Tout semble si absurde. Tout semble complètement fou.
Mais la folie n'a jamais dérangée Noah.
"Comment est-ce que tu t'appelles ?"
Noah lui sourit doucement en retour.
"Je m'appelle Noah. Noah Miller."
D'habitude, elle ne donnait que son prénom et pas son nom de famille. Elle n'aimait pas trop donner son nom complet, par mesure de prudence.
Mais Noah avait le sentiment que la situation requérait une totale honnêteté de sa part. Elle décida donc d'être totalement transparente et de dire les choses comme elles étaient. Il y avait déjà une trop grande part de mystère chez la comédienne pour qu'elle se permette d'en rajouter une couche avec elle.
"Et vous ? Il y a Eury, Irae, Manea et Le Silence, si j'ai bien tout suivi. Mais qui est le dernier ?"
Elle savait déjà le nom de quatre personnes sur cinq. Irae, Eury, Manea et Le Silence.Mais elle voulait savoir qui ils étaient. Tous. A commencer par leur prénom.
Elle se demanda aussi qui lui parlait. Par déduction, c'était soit Eury soit Manea. Elle se souvenait du ton et de la manière de parler d'Irae, qui n'avait pas cette voix aussi enfantine et enthousiaste. Quand au Silence... il ne devait sans doute rien dire.

Noah observa autour d'elle, la rue était quasiment déserte, à part quelques passants qui devaient rentrer chez eux. Vu l'heure qu'il était.
Elle remarqua un banc juste à côté d'elle et décida de s'y installer. Laissant les cinq autres décider s'ils voulaient la rejoindre ou non.
Elle observait la rue, et surtout le ciel. C'était un beau soir. Il y avait peu de nuages dans le ciel et il faisait bon. Parfait pour observer les étoiles.
Dommage que la Lune Rouge venaient gâcher la beauté du paysage.
"La Lune Rouge hein..."
Elle murmurait pour elle même. Dans un soupire nostalgique.
Puis, elle retrouva sa bonne humeur habituelle. Elle se tourna vers Manea et lui sourit.
Elle se rendit compte qu'elle avait envie de leur parler. Envie de les connaitre. Mais en même temps, elle ne savait pas quoi leur dire. Elle ne savait pas comment commencer une conversation quelconque. Déjà qu'elle avait du mal de base, vu qu'elle était un peu différente.
Et puis finalement, elle se lança. Elle parla. Il le fallait, de toute façon. Parler pour adoucir les mœurs, parler connaître l'autre, parler pour combattre la nuit.
"Vous êtes comédiens du coup ? Ou bien vous faites autre chose ? Moi je suis étudiante à l'université de St John. En mathématique et en physique."
Ses mots étaient maladroits. Hésitants. Mais au moins ils étaient sincères.
Noah ne savait pas trop quoi dire, alors elle parlait d'elle même. C'était plus simple. Et en même temps, elle n'avait pas grand chose à dire.
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