“Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau.”
Arya & Estevan
Une de ces rares fois où il était à l’arène. Ses stocks de nourriture et de thé s’étaient amoindris à en devenir inquiétant, les chats qu’ils nourrissaient se plaignaient par des miaulement assourdissants de leur appétit non rassasié. Il était temps, qu’il y aille, à l’arène. Estevan n’aimait pas cet endroit. Les spectateurs, le bruit, mais plus que ça la violence. Lui-même se laissant aller, lui-même enlevant ses gants, lui-même appuyant cette paume. Il avait toujours du mal à s’y faire, utiliser son pouvoir. Ce n’était pas comme s’il avait le choix. Il entra dans l’arène, aussitôt hué par les spectateurs. On ne l’aimait pas, non. Parce qu’on savait qu’il ne venait absolument pas pour le spectacle ni rien. Qu’il venait juste récupérer de quoi vivre. Qu’il refusait de se battre contre des humains parce qu’il n’était pas comme les autres, ici. Il était imbattable et les Beasts ne tenaient que quelques secondes devant lui, mais psychologiquement il était faible. Il en regardait même pas la foule, jamais, le monde autour n’existait pas. Lui, il venait récupérer de l’argent, et partir.
La Beast venait d’entrer à son tour. Pas forcément agressive, elle ne fut pas de celles qui sautaient sur le premier venu. Elle rugit au public, à Estevan, qui l’observait. Même cette créature immonde, il voudrait ne pas avoir à la tuer. Elle avait peut-être des choses à raconter de sa voix mugissante. Ses grognements suppliaient ou exigeaient peut-être qu’on la laisse sortir. Il esquiva la charge de ‘l’animal’, enlevant son gant. Mais, au moment où il s’apprêtait à mettre un terme à la vie de la créature, tout fut interrompu par un cri. « DES EROS, DES EROS SONT ICI » Mince. Le match était peut-être officiellement interrompu, mais la Beast n’était pas du genre à obéir à un cri. La panique se faisait sentir alors que Estevan ne savait plus où donner de la tête, esquivant juste les attaques du monstre devant. Dans le chaos, il se fit une raison et contre-attaqua. Posant sa paume contre son museau. Une seconde. La bête expose sa douleur dans un hurlement de rage. Deux seconde. Elle gémit. Trois secondes. Elle tombe au sol, tente de poser ses pattes sur son museau sans oser. Quatre seconde. Se décide enfin à éjecter Estevan pour s’éloigner et enfin fuir. Le sang a formé une flaque sur le sol, en plus d’avoir recouvert la main du Dué. Réprimant ce même haut le coeur, il s’était forcé à arrêter de vomir quand on lui avait apprit qu’il ne sera plus payer s’il se laisse aller. Il ne se doutait pas d’avoir été perçu dans ces rares instants de violence dont il pouvait faire preuve. Par quelqu’un qu’il connaissait, qui plus est.
Codage par Emi Burton
Estevan L. Clemens
Arya Pharell
Une vraie tête de mule
Métier : Mercenaire - Eros
Mutation : ~
Lun 12 Fév 2018 - 22:26
"Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau."
Depuis ma dernière escapade au Bronx, une bonne semaine s'était écoulée. J'avais eu le temps de chasser le Dué que j'avais rencontré là-bas de mon esprit à coup de dossiers de dernières minutes à finir, et de rappels à l'ordre acerbes hurlés par mon supérieur. Depuis que Karel avait eu vent de ma précédente mission, à savoir mener mon enquête du côté de la maison d'un certain dénommé Estevan, il me rendait la vie difficile. Par tous les moyens. Jetant mes papiers classés sans raison (les pauvres feuilles volant dans tous les sens), se permettant des remarques insultantes sur mon travail et mon efficacité, remettant en cause toutes mes paroles et épiant mes moindres faits et gestes à la recherche d'une erreur. Un seul faux pas et toute sa colère me retomberait dessus. Bien sur, il ne m'avait pas cru quand j'avais affirmé n'avoir rien découvert de particulier chez ce Dué. Il m'en avait posé des questions, perdant patience à mesure que je niais. Je n'avais rien avoué et son regard furieux ne me quitta plus depuis. Mais je m'en moquais. J'étais une fille difficilement impressionnable, et j'avais un de ces sales caractères qui pouvait me rendre plus têtue et plus muette que jamais. Karel était étroitement lié à Estevan, maintenant j'en avais le coeur net. Mais pour une raison inconnue, l'Eros ne souhaitait absolument pas que je sois dans la confidence. Pourtant, c'était Estevan le fautif dans l'histoire, lui n'avait fait que lui donner son amour non ? Pour l'instant je suis accroupie dans mon bureau, en train de ramasser une nouvelle fois tous mes papiers. J'entends alors des pas précipités dans le couloir. Aïe, j'ai bien peur qu'ils viennent pour moi. La porte s'ouvre à la volée. On entend alors un puissant : "ARYA !" Karel semble être d'humeur nerveuse ce matin. Ca va être encore une fois pour ma pomme... Je me relève en soupirant, et incline respectueusement la tête, tandis que j'attends qu'il me pourrisse comme à son habitude. "Un Eros n'est pas censé se montrer aussi bordélique ! Tu fais honte à notre roi ! Tu devrais me remercier, j'ai dans les mains ta dernière chance de te rattraper. Tâche de ne pas revenir bredouille comme la dernière fois." Il s'avance à grandes enjambées vers moi et un court instant, je crains qu'il me frappe. Mais non, il dépose sans retenu le dossier à mes pieds et quitte la pièce sans demander son reste. Je soupire une nouvelle fois. "Bordélique, nan mais je rêve, c'est lui qui a foutu tout mon travail en l'air." Je m'accroupis alors, et saisit le document avec curiosité. Je me demande quelle nouvelle merde m'attend... Mes yeux relisent plusieurs fois les détails de la mission qu'on attend de moi. Comment Karel peut me foutre un tel dossier au cul, sans rien m'expliquer avant mon départ ? Intercepter et capturer un jouteur dont le nom m'est clairement inconnu, en plein coeur des joutes du Bronx ! C'est de la folie et complètement irrationnel de me laisser y aller seule. Mais que faire ? Il m'a bien fait comprendre que je n'avais pas d'autres choix que d'accepter. Si je voulais améliorer mes rapports avec lui, je devais faire mes preuves. Je ne pensais pas revoir le Bronx si vite...
Une heure après, je franchissais la limite de ce quartier tristement célèbre. Il me paraissait moins effrayant cette fois-ci. Mais je ne devais pas baisser ma garde, les joutes n'étaient pas loin. Nono trottinait derrière moi, peu convaincu lui aussi. "Tu as un plan ? C'est une mission suicide, de foncer dans la gueule du loup comme ça, tu le sais hein...?" Je lui fis bien comprendre que non, je n'avais prévu aucune tactique. Je comptais juste me faufiler discrètement parmi les gradins, pour me faire remarquer à la dernière minute. Si je n'étais pas discrète, je ne pourrais plus ressortir. Une boule au ventre, je discernais devant moi les contours d'une arène...
Les portes des joutes se dressent devant moi. Je ne fais pas marche arrière, et sans trembler, concentrée sur ma tâche, je fais apparaître deux énormes épées en acier massif. Avec ça, je pourrais facilement trancher la chair, même face à des ennemis bien plus colossales que moi. J'ordonne alors à Nono de m'attendre ici et de se cacher le temps que je revienne. A contre coeur, il me laisse partir. En un coup de lame, la porte se fend en deux. Je n'attends pas une seconde de plus. Je me jette dans la gueule du loup... Avant que quiconque ne se rendent compte de mon intrusion, je me glisse entre la foule surexcitée, filant rapide comme l'éclair. Une fois au bord de l'arène centrale, visible par tous et par toutes, je lance d'une voix forte, mes deux épées pointées vers tous ces visages. "JE ME NOMME ARYA, ET EN TANT QU'EROS AU SERVICE DE LA JUSTICE, JE VIENS REMETTRE DE L'ORDRE. JE CHERCHE UN CERTAIN JOUTEUR ; DARWIN LANIKSTER, ET JE LE TRAINERAI AUX PIEDS DE MES SUPERIEURS DE GRE OU DE FORCE !!" A peine avais-je fini de parler qu'on se jetait sur moi. Je les repousse de mes épées, coupe, tranche je ne sais quelle chair, me débat, mais la foule m'étouffe. Si je ne bouge pas, je vais mourir...
Dans un dernier effort, je me propulse quelques mètres plus loin, et le temps de reprendre mon souffle, je le vois. Estevan. Les mains pleines du sang de sa victime, seul, au centre de l'arène. J'aurais pu fuir, j'aurais pu tenter une nouvelle fois de repousser l'assaut de tous ces Dués déchaînés. Mais je n'ai pas pu. Parce que tout ce que je voyais, la seule chose qui m'importait : c'est que j'avais sous mes yeux, la preuve que j'avais été trahie à nouveau. Comme dans le passé.
Je n'ai plus mes armes, on a du me les arracher, je suis ruée de coups, on me jette d'un bout à l'autre des gradins. Mes côtes se brisent, mon souffle s'affaiblit, le rouge de mon sang coule sur ma peau. On m'insulte, on me frappe encore et encore. Je vais mourir ici, à cause de Karel qui à l'heure qu'il est, doit jubiler de me savoir aux mains de tous ces fous. Je vais mourir ici, sous les yeux de celui même, qui m'a menti à coup de belles paroles, et qui doit maintenant bien rigoler de la situation.
“Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau.”
Arya & Estevan
Le sang de la Beast avait la même couleur que celui d’un humain. C’était écoeurant. Immonde. Il enleva vite sa main de son champs de vision. Ce n’était pas le plus important. Apparemment, une Eros aurait débarqué dans le coin. Une seule. Le chaos se transformera vite en chasse à l’homme. Elle était folle, débarque seule dans un endroit pareil. Estevan ne prête pas réellement attention à cette pagaille, trop occupée par sa victime, avant qu’il n’entende la mercenaire crier d’une voix qui portait facilement. « JE ME NOMME ARYA » Il n’en a pas entendu davantage. Il n’a pas chercher à en entendre davantage. Arya, c’était la fille de l’autre jour. C’était celle qui au détriment de sa mission avait décidé de lui laisser ces fameuses photos. Il la cherche du regard. Il la trouve. Elle le regarde déjà. Elle semble tétanisée par l’allure qu’il a actuellement, Estevan. Avec ce sang couvrant ses mains et le sol. Elle vient de le voir dans sa position de jouteur. Normal que ça lui fasse un choc. Mais pourquoi elle ne bouge plus ? Défends toi !! lui hurle le visage d’Estevan. Elle était bien partie pour, au moins s’en sortir vivante, pourquoi elle ne le quittait plus du regard et mettait de côté ses adversaires ? Evidemment, ce qu’il devait arriver arriva. Entourée par d’autres Dué heureux d’avoir autre chose qu’un spectacle à se mettre sous la dent, ses armes partir à la volée et la voilà maltraitée par une foule entière.
Estevan réagit au quart de tour. Se frayant un chemin dans la foule, il arrive au niveau d’Arya. Il se place devant elle, se prend quelques maigres coups à sa place le temps qu’on se rende compte qu’il est là, puis pose sa main au nez d’une des personnes random de la scène. « Ca devrait aller non, vous vous êtes assez défoulé ? J’ai des informations à tirer d’elle, j’aimerais l’avoir vivante. » Par sur que sans une excuse, les Dué le laisseront protéger une Eros sans s’interposer. Mais avec la crainte du pouvoir d’Estevan et cette espèce d’entraide que l’on pouvait comprendre entre criminels les dissuada. De sa main encore gantée, le blond amena Arya sur son épaule comme s’il portait un vulgaire sac à patate, murmurant à l’oreille de l’Eros discrètement ; « Désolé, c’est pas confortable. Je te porte plus délicatement quand on aura quitté la foule. » Il tend sa main pour détruire le mur de l’arène, se créant un raccourci ainsi. Une fois assez éloigné de ce boucan, il repose Arya pour la reprendre, utilisant ses deux mains cette fois ci, l’une soutenant le cou et l’autre les genoux. Il devait juste atteindre sa maison. Il ne savait même pas si elle était consciente, mais elle avait besoin de soins. Il ne pouvait pas la laisser repartir comme ça.
Elle avait visiblement perdu connaissance en effet. Estevan la porta jusqu’à son lit, commença les premiers soins. Elle n’avait rien d’excessivement grave, mais ça devait être douloureux et elle devait avoir besoin de soins. Il avait toujours ses compétences en médecine, après tout. Il souleva un peu son T-shirt pour tâter ses côtes. Non, il n’était pas gêné. Trop sérieux pour ça, son esprit était trop concentré sur les soins qu’il devait lui donner pour ça. La douleur la réveillera sûrement à un moment ou un autre.
Codage par Emi Burton
Estevan L. Clemens
Arya Pharell
Une vraie tête de mule
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Mar 13 Fév 2018 - 13:20
"Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau."
Mon arrivée imprévue en plein milieu de l'arène avait du ravir toute cette foule. Enfin quelque chose à se mettre sous la dent, et pas n'importe qui : une Eros, venue d'elle-même se jeter dans la gueule du loup ! C'était un jour de fête, une animation exaltante, un jeu des plus excitants. Qui tuerait cette femme le premier ? Voilà qu'on se poussait, qu'on se montait dessus pour atteindre la proie. Elle ne devait pas beaucoup tenir à sa vie celle-là, pour oser les défier sur leur propre territoire. Déjà la foule m'avait submergée, je savais que si je tombais, s'en serait fini de moi. Mais comment tenir debout, désarmée et malmenée à droite et à gauche ? Je tentais de faire réapparaître une épée, une dague, quelque chose me permettant de me défendre, de m'en sortir. J'étais douée pour le maniement des lames, j'aurais pu les planter dans la chair de mes ennemis, histoire de les tenir à distance et de disparaître. Dire que Nono m'attendait dehors, caché tout seul, sûrement terrifié. Je ne pouvais pas mour... Estevan, seul, les mains rouges de sang, au centre de l'arène de combat. Un jouteur venu se battre à mort, sous les yeux fous de ce public acharné. Moi qui avait cru qu'il était différent des autres. Je me sentais atrocement seule, trahie et ridicule. Encore une fois, on m'avait roulée, je devais être une fille bien peu respectable pour fréquenter uniquement des menteurs et des beaux parleurs à la noix. Sur le coup, je n'avais plus foi en rien, je me laissais engloutir par la masse. Je n'étais pas résignée à mourir non, je voulais vivre, prouver au monde que je voulais rester et me battre. Mais quelque chose au fond de moi s'était brisée. Les coups se faisaient de plus en plus violent. J'avais mal, au corps et au cœur.
Mais soudain, tout cesse. Je ne sens plus rien. Est-ce parce que ça y est je suis morte ? Je ne devais pas être très résistante... Arya, toujours aussi faible... Mais quand on meurt, on ne peut plus rien voir n'est-ce pas ? Alors pourquoi j'arrive à entrouvrir les yeux, pourquoi je discerne quelqu'un devant moi, faisant barrage de son corps pour me protéger ? Le temps s'arrête. L'ombre me saisit sans retenu et me jette sur son épaule. Nous quittons les arènes. J'ignorais qu'il existait une porte de ce côté...
La douleur est insupportable, cinglante, mais je ne veux pas montrer ma souffrance. Hors de question de montrer le moindre signe de faiblesse. Même si je ne dois pas être belle à voir. Le brouhaha semble avoir cessé, alors j'ouvre mes yeux une seconde fois. Ces yeux bleus, ces cheveux blonds... Encore lui... Il me fait basculer dans ses bras. Sa chaleur est agréable, mais je ne peux pas oublier ce que j'ai vu. Il me dégoûte profondément... Mais je n'ai pas la force de protester, je me demande bien ce qu'il compte faire de moi maintenant... Foutue mission...
Ma tête retombe lourdement contre son torse, mes nombreuses blessures ont raison de moi, et je perds connaissance.
~~~
AIE. AIEAIEAIE. QUI QUI ME FAIT MAL COMME CA LA OH. CONNARD. Je pousse une faible plainte et entrouvre mes paupières. Il ne me faut pas plus d'une seconde pour me rendre compte du malaise de la situation. Estevan est en train de me tâter sous mon T-Shirt, juste en-dessous de ma poitrine. Ni une ni deux, je pousse un cri. "SALE PERVERRRRRS !" Seulement à force de m'agiter dans tous les sens, mes blessures me lancent soudain plus violemment, et je ne peux retenir un gémissement, mon visage se tordant de douleur. Je repousse son bras. "A-Abruti... Je ne veux pas de ton aide." Je n'ai plus envie de croiser le bleu de ses yeux, je veux oublier son odeur enivrante, je ne veux plus rien avoir à faire avec Estevan Clemens.
“Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau.”
Arya & Estevan
Trop concentré pour se rendre compte d'autre chose que de l'état de ce corps. Trop concentré pour penser à l'image qu'Arya devait avoir de lui. Il l'a posé, est allé chercher sa trousse de premier soin, s'est lavé les mains, les a désinfectées. Levant les yeux de l'eau teintant rouge. Quittant son statut de jouteur pour enfiler celui d'un médecin, quelques instants. Avec ses quelques connaissances. Alors, oui, il a soulevé son T-shirt, légèrement, oui, il lui faisait mal, et c'était presque volontaire – comment pouvait-il soigner une côte s'il ne savait pas laquelle était blessée ? Il la réveillerait sûrement, mais il doit avouer qu'il a oublié l'idée qu'il faisait du mal, étant donné qu'il faisait ça pou soigner. Comme quoi, tout est psychologique. Il lève un instant les yeux quand elle gémit, mais doit avouer ne pas être prêt à ce qu'elle crie de la sorte. S'il capte des paroles qui l'auraient embarrassées dans un autre contexte,, il était trop concentré pour faire autre chose que de siffler entre ses dents. « Tais toi, tu vas aggraver ton cas. » De ces rares fois où il ne se résignait pas, où il ne baissait pas juste les yeux. C'était rare pour lui ce côté autoritaire, mais ça arrive. Il ne rigole pas avec les blessures. Il n'a jamais rigolé sur l'idée de la douleur, et encore moins depuis cet incident. "A-Abruti... Je ne veux pas de ton aide." Il la regarde, elle vient de dégager sa main. Il la regarde intensément, prend le temps de s'arrêter, pour la regarder avec des yeux qui ne laissaient pas place à une réponse. La discussion était close. « Je ne te demande pas ton avis. » Il s'excusera après d'avoir été désagréable, mais pour le moment ce n'était pas l'important. « Restes tranquille », il fait, alors qu'il continue. Il détecte la côte douloureuse, se mord l'intérieur de la joue. « Tu as une côte fêlée, elle est pas totalement cassée donc ce n'est pas bien dangereux. Et t’as prit un violent coup à la tête aussi, tu auras des vertiges un moment… Et le reste, ce ne sont que de faibles hématomes, ça partira vite. Tu t’en es plutôt bien sortie... » Il s’assit finalement sur sa chaise de bureau, soupira un grand coup. Depuis qu’il avait vu qu’il n’y avait rien de grave, il était bien plus soulagé. « Désolé d’avoir été désagréable, j’étais stressé. »
Il inspire profondément. Reprend cet espèce de sourire, mais bien différent de la dernière fois, ce dernier est nerveux sur les bords, un peu mal et crispé, même s’il se veut naturel comme habituellement. Il a eu le temps d’oublier qu’elle l’a vu tuer, il a eu peur pour elle. « Tu m’as fait peur… L’arène n’est pas un endroit où tu devrais être seule, peu importe ta force. En plus des Dué, des Beasts auraient pu te tomber dessus. » Il se leva. Il était épuisé. Ce combat, puis avoir porté Arya jusque chez lui, la soigner, tout ça, ça fatiguer. Moralement aussi, il était épuisé. « Tu veux un thé ? Tu va devoir te reposer ici quelques temps, rentrer dans cet état serait trop dangereux. »
Codage par Emi Burton
Estevan L. Clemens
Arya Pharell
Une vraie tête de mule
Métier : Mercenaire - Eros
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Mar 13 Fév 2018 - 23:39
"Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau."
Je n'aimais pas l'idée de dépendre de quelqu'un. D'être redevable d'une quelconque manière, ou de devoir placer ma confiance envers autrui malgré moi. Je n'avais pas choisi d'être sauvée par Estevan, il était bien la dernière personne sur Terre en qui j'avais envie de croire. J'avais peut-être pris des coups à la tête, mais je n'oubliais pas pour autant ce que j'avais vu. Les images n'étaient pas très claires, mais la scène restait intacte : ce sang rouge sur ses mains... Tuant devant cette foule monstrueuse, leur offrant le spectacle auquel ils étaient venus assister. Dégoûtant. Répugnant. Il savait très bien que je l'avais vu, nos regards s'étaient croisés et c'est à cet instant que mon corps s'était figée soudainement, laissant le temps aux Dués d'avaler les derniers mètres nous séparant... Et pourtant, il avait le culot de me porter secours, et d'en plus m'emmener dans son lit pour me soigner tout en se permettant de balader ses mains sous mon T-Shirt. Non mais oh ! Seulement alors que je repousse sa main, il cesse tout mouvement et se tourne vers moi. Je gigote dans tous les sens. "Je ne te demande pas ton avis. Reste tranquille." Son ton est froid et autoritaire. Son regard tout autant. Je DETESTE qu'on me donne des ordres ou qu'on se prenne de haut. Mais je n'insiste pas, car dans un sens, je sais qu'il a raison. Je sais qu'il veut m'aider, m’ausculter. Sauf qu'il ne comprend pas qu'en cet instant, je préférais largement rentrer chez moi en rampant ? "Tu as une côte fêlée, elle est pas totalement cassée donc ce n'est pas bien dangereux. Et t’as prit un violent coup à la tête aussi, tu auras des vertiges un moment… Et le reste, ce ne sont que de faibles hématomes, ça partira vite. Tu t’en es plutôt bien sortie..." Après ses observations, il souffle un bon coup et semble se détendre. Il marmonne des excuses, accusant le stress. Mais je ne les entends pas. Je ne veux plus rien entendre venant de lui... Tous ces mots sans valeur, toutes ces paroles en l'air... " Tu m’as fait peur… L’arène n’est pas un endroit où tu devrais être seule, peu importe ta force. En plus des Dué, des Beasts auraient pu te tomber dessus." Je me mords la lèvre. Patience Arya, il va bien se rendre compte que quelque chose cloche. Qu'il ne peut pas agir normalement après ce que j'ai découvert. "Tu veux un thé ? Tu va devoir te reposer ici quelques temps, rentrer dans cet état serait trop dangereux." Je craque. Les larmes me montent aux yeux lorsqu'il évoque le thé. Je me remémore la semaine dernière, notre après-midi en face à face, cette sensation de réconfort tandis que nous parlions, tasses chaudes à la main... C'est trop pour moi. "C'est fou non. Poète, jouteur, menteur et maintenant médecin. J'en ai oublié ?" Je me force à ne pas pleurer. Mais c'est difficile, mes blessures m'affaiblissent mentalement, je me sens trahie, fatiguée et lasse. "Je m'en suis plutôt bien sortie hein. Tu trouves ? Parce que je m'en serais encore mieux sortie si tu n'avais pas été là. Je veux dire, pas là du tout." Comme s'il ne comprenait pas, j'insiste alors. "Dans cette foutue arène." Puis je pointe ses gants du menton. "Quelle délicatesse d'avoir pris soin de garder tes gants pour m'examiner. Histoire que je n'explose pas comme tes précédentes victimes." Je baisse vite la tête. Et s'il révélait sa vraie nature, s'il me touchait de rage, mains nus ? Tant pis, j'avais dit ce que j'avais à dire. A force d'avoir parlé, mon souffle se coupa, je reposais alors ma tête sur l'oreiller. Les mots : "trop faible" résonnaient à mes oreilles.
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Arya & Estevan
« C'est fou non. Poète, jouteur, menteur et maintenant médecin. J'en ai oublié ? » Il se crispe. Se souvenant seulement maintenant pourquoi elle était silencieuse. Pas qu’il avait oublié, plus qu’il avait… mit de côté l’information, le temps de la soigner, parce que ce n’était pas important pour le moment. Maintenant, ça le devenait. Menteur ? Peut-être pas. Il ne lui avait jamais rien dit, mais, il lui avait caché tant de choses. En même temps, aurait-il pu, dû tout dire à une inconnue ? C’était leur première rencontre, à l’époque. « J’ai fais des études de médecine, je suis loin d’être un expert. » Il rectifia un sourire gêné aux lèvres. Esquivant un peu le but principal des paroles de Arya. « Je m'en suis plutôt bien sortie hein. Tu trouves ? Parce que je m'en serais encore mieux sortie si tu n'avais pas été là. Je veux dire, pas là du tout. Dans cette foutue arène. » Il mit du temps à comprendre qu’elle faisait référence au moment où elle s’est figé en l’apercevant. Elle a été distraite et on ne doit pas être distraite pendant un combat, encore moins quand on est seul contre la foule. « Désolé de t’avoir distrait à ce moment là. » Il soupire. « Mais, » il cherche quelque chose à dire, mais il s’est déjà exprimé. Il n’aime ni disputer ni donner des leçons, comme s’il était apte à en donner. Alors il s’arrête dans sa prise de parole, un peu inconfortable à la situation. Il se tait finalement jusqu’à ce qu’elle reprenne la parole. « Quelle délicatesse d'avoir pris soin de garder tes gants pour m'examiner. Histoire que je n'explose pas comme tes précédentes victimes. » Ah, encore ces gants. Loin du fou rire de la dernière fois, cette fois ci, il sait de quoi elle parle, et où elle veut en venir. Mais il ne se défendra pas. Oui, il a tué, et oui, il tue dans cette arène. Que des Beasts, certes, mais c’est un détail, non ? C’était tellement étrange, ça ne collait tellement pas à sa personnalité. Mais comment vivre, sinon, hm ? Il avait commencé à planter de quoi se nourrir dehors mais l’argent n’était pas quelque chose dont on pouvait complètement se passer. Il se résigne, regarde ses paumes gantées, et affirme. « Tu as remarqué, du coup ? Oui, c’est ça. Mes paumes annihilent la matière quand je les presse sur quelque chose. » Ou quelqu’un. Il le pensa sans oser le prononcer. « Je devine ce que tu dois te dire en ce moment. Je m’en excuse. J’aurais aimé ne pas être vu dans cette position. On en parlera plus tard, d’accord ? Evite de penser à ça et repose toi. Il faut que tu reprennes des forces. »
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Estevan L. Clemens
Arya Pharell
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Jeu 15 Fév 2018 - 9:49
"Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau."
"J’ai fais des études de médecine, je suis loin d’être un expert." S'il essaye de se moquer de moi, ce n'est franchement pas intelligent de sa part. Mais il semble n'y avoir aucun sarcasme dans sa voix. En temps normal il m’est difficile de me décoincer, alors en plus énervée, c’est mission impossible. "Désolée de t’avoir distrait à ce moment-là. Mais... " Il ne parvient pas à finir sa phrase. Oui, il doit se dire que je suis débile, que j'ai mis ma vie en danger inutilement et que j'aurais du me ressaisir. Il n'aurait pas été obligé d'intervenir. Mais on ne peut pas revenir sur nos actes... J'ai envie de le remercier, vraiment, mais... Je n'y arrive pas, ce sentiment de trahison m'obsède. "Tu as remarqué, du coup ? Oui, c’est ça. Mes paumes annihilent la matière quand je les presse sur quelque chose." Le fameux pouvoir destructeur d'Estevan Clemens. Célèbre pour sa capacité de destruction impressionnante. Contenu par une simple paire de gant. Ca parait fou. "Je devine ce que tu dois te dire en ce moment. Je m’en excuse. J’aurais aimé ne pas être vu dans cette position. On en parlera plus tard, d’accord ? Evite de penser à ça et repose toi. Il faut que tu reprennes des forces." En reparler plus tard ? Je ne sais pas si c'est une bonne idée... Bien sur ça m'avait surprise, de le recroiser là, dans cet attroupement de Dués. Je ne sais pas ce que j'avais espéré, qu'il ne soit pas comme tous les autres ? Qu'il reste en lui assez d'humanité pour ne pas s'abaisser à ôter la vie d'autrui ? J'avais été sensible à ses sourires, ses belles paroles, je n'avais pas imaginé qu'ils appartenaient à un simple criminel... dans un sens j'avais juste été déçue... mais pour l'instant je n'ai pas la force de m'énerver ou de faire la fière. Je suis fatiguée et malgré les apparences, j'ai eu très très peur. Un long silence s'installe, je suis perdue dans mes pensées. "J-j'ai cru que j'allais mourir." Ma voix se brise, mes nerfs se relâchent et me font monter les larmes aux yeux. je ne peux pas jouer ce rôle de fille indifférente éternellement. Tant pis s'il me voit dans cet état, j'ai besoin d'exprimer toute cette peur. "Je... Je veux voir Nono... Je l'ai laissé tout seul, je..." Nono a toujours été une source de réconfort pour moi, une sorte de gros nounours à câliner, une peluche réconfortante. J'ai l'air d'une enfant, fragilisée par les événements. Mais tant pis, je sanglote doucement, intérieurement consciente que si Estevan n'était pas intervenu, je ne serais plus en vie à l'heure qu'il est.
“Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau.”
Arya & Estevan
« J-j'ai cru que j'allais mourir. » Il l’imaginait bien. Ca devait être… Immonde. D’être pris dans une foule meurtrière pareille. Les jouteurs étaient encore plus effrayant que les Beasts, parce qu’ils avaient conscience qu’en face d’eux il y avait un humain, mais, à cause d’un tatouage, ils se comportent comme si devant eux se trouvaient la personnification de l’ennemi juré. Pourtant, une Eros n’était jamais plus qu’une mercenaire, elle n’était pas aux commandes. Les gens avaient parfois tendance à oublier qu’en face d’eux il y avait des personnages avec des histoires, des passés, une raison d’être là. Les Dués avaient tous quelque chose à raconter, comme tout autres humains, on avait tous en ce monde une histoire. Estevan aimait imaginer, et écrire ces histoires. Il aimait raconter chaque personne, il aimerait pouvoir rassembler tout ce que l’humanité avait à raconter. Il n’en voudrait à personne parce qu’il était persuadé que chacun avait quelque chose à dire, une justification. Pas forcément une histoire, ça peut être simplement un sentiment, la moindre chose ? Il n’était autrui, il ne pouvait pas comprendre tout le monde, comme tout le monde ne pouvait pas le comprendre. Debout, il caressa légèrement les cheveux de Arya d’un geste se voulant réconfortant. Le geste était léger parce qu’il n’était pas si affirmé, et parce qu’il y avait cette paume, mais il lui sourit doucement. « Ca va aller, c’est fini, d’accord ? Tu es en sécurité ici. » Arriverait-il à être rassurant après ce qu’elle a vu ? Bonne question. Mais ses paroles sont sincères. « Je... Je veux voir Nono... Je l'ai laissé tout seul, je... » Ow. Estevan fronça un peu les sourcils, se tournant vers Mnémosye. Le regard qui lui adressa fut porteur de sa requête, et déjà son anima hocha de la tête, et partit vite. « Elle va le chercher, s’il n’a pas bougé, il ne devrait pas être difficile à retrouver, Mnémosyne connaît un peu toutes les cachettes aux alentours de l’arène. Elle sera de retour d’ici une demi heure, trois quart d’heure au maximum. » Il parla en se rendant compte un peu tard qu’elle s’était mise à sangloter. Sa surprise ne dura qu’une milliseconde, c’était normal, de craquer, elle avait du avoir tellement peur. Il s’assoit de nouveau, la regarde doucement. « Ca va aller, » répéta-t-il, « tout va bien maintenant. » je suis là. Il ressentait comme le besoin de la prendre dans ses bras pour la consoler. Mais cette scène lui en rappelait une autre qui lui donna froid dans le dos. Il s’efforça à balayer l’image de son esprit, et se dit que de toute façon, il ne pouvait pas la consoler de la sorte. Ils ne s’étaient vus que deux fois, dans d’assez mauvaises circonstances. Il était un meurtrier à ses yeux et l’arène avait du confirmer ça. Il se contenta de prendre un mouchoir sur son bureau, et de lui tendre avec un sourire mélancolique à la Estevan. « Tu peux pleurer, si tu le souhaites. Ne te retiens pas, il n’y a que moi ici. » Elle avait l’impression de détester ça, pleurer, ou même montrer une autre facette d’elle que cette femme forte.
Codage par Emi Burton
Estevan L. Clemens
Arya Pharell
Une vraie tête de mule
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Sam 17 Fév 2018 - 23:09
"Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau."
"J’ai fais des études de médecine, je suis loin d’être un expert." S'il essaye de se moquer de moi, ce n'est franchement pas intelligent de sa part. Mais il semble n'y avoir aucun sarcasme dans sa voix. En temps normal il m’est difficile de me décoincer, alors en plus énervée, c’est mission impossible. « Désolée de t’avoir distrait à ce moment-là. Mais... » Il ne parvient pas à finir sa phrase. Et je ne compte pas l’aider à se justifier. Je suis peut-être un peu excessive mais... j'estime que c'est une réaction normale ? Puis je lui parle de Nono, qui doit en ce moment même se morfondre tout seul, ignorant même si je suis encore en vie... Je m'en veux. " Elle va le chercher, s’il n’a pas bougé, il ne devrait pas être difficile à retrouver, Mnémosyne connaît un peu toutes les cachettes aux alentours de l’arène. Elle sera de retour d’ici une demi heure, trois quart d’heure au maximum." Cette information me console un petit peu, mais je ne peux m'empêcher d'être inquiète. S'il lui était arrivé quelque chose, je m'en voudrais pour le reste de ma vie. Je suis encore en état de choc... D'ailleurs voilà que je pleure, comme une enfant, inconsolable, mon corps tremble malgré moi... Comment Estevan arrivera-t-il à me prendre au sérieux après m'avoir vu dans ce genre d'état ? Je m'en veux de craquer maintenant, devant lui, d'exposer ma faiblesse... Mais je ne peux pas faire autrement. "Ca va aller, tout va bien maintenant." Il me caresse doucement les cheveux. Etrangement, son geste me rassure, m'apaise. Personne n'avait jamais prêté attention à ce que je pouvais ressentir. Quelqu'un là pour moi, m'offrant un simple geste de réconfort, me faisant comprendre sans une parole, que je n'étais pas seule, et qu'on entendait ma douleur. Je lui en suis reconnaissant pour ça. Mais il semble hésitant, sûrement mal-à-l'aise ne sachant comme réagir face à mon animosité. Alors il se contente de me ramener un mouchoir. Ca tombe bien, moi non plus je ne sais pas comment réagir. Je ne sais pas comment je dois lui parler, ce que je dois ou pas le laisser faire... A ce moment j'ai juste besoin d'un peu de compassion, d'une présence restant à mes côtés.
Je repense à la catastrophe de tout à l'heure, et me remémore un détail qui me blesse un peu, même si je le savais déjà. "J'aurais peut-être mieux fait de mourir, ça aurait bien arrangé Karel. Et puis j'ai foiré ma mission, encore, je n'ai pas la force de retourner là-bas. J'ai peur de ce qu'ils me feront." Je me tourne vers Estevan, je parle comme si je l'avais toujours connu, je lui confie mes pensées les plus intimes... Je lui avoue que non, je ne suis pas une mercenaire modèle, non mon supérieur joue les connards avec moi, et oui je risque de tout perdre. Et si jamais je perdais tout, il ne me resterait plus rien. "Karel sait. Il sait que j'ai découvert votre relation. Et depuis, il ne me lâche pas. Je ne sais pas si j'ai encore la force de lui résister..." J'ai sûrement l'air d'un petit animal blessé et perdu.
Je dois me reprendre, je n'ai pas fait tout ce chemin pour finir comme ça... Je ne veux pas qu'il sache... Je ne dois pas craquer au point de révéler mes secrets les plus enfouies... Jamais.
“Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau.”
Arya & Estevan
« J'aurais peut-être mieux fait de mourir, ça aurait bien arrangé Karel. Et puis j'ai foiré ma mission, encore, je n'ai pas la force de retourner là-bas. J'ai peur de ce qu'ils me feront. Karel sait. Il sait que j'ai découvert votre relation. Et depuis, il ne me lâche pas. Je ne sais pas si j'ai encore la force de lui résister... » Ah, c’était vrai qu’elle le côtoyait quotidiennement. Il se gratte l’arrière de la tête, un peu gêné. Il n’est pas surpris, mais l’information a comme quelque chose qui ne pas. Rien ne devrait l’étonner de la part de Karel depuis ce qu’il s’est passé entre eux, mais, ça ne colle pas non plus, Karel n’est pas aussi inhumain. « Je ne pense pas. Karel est nerveux, surtout en ce moment, la pensée de m’avoir dans la nature doit l’insupporter. Il ne le formulera pas mais je pense qu’il s’inquiète en quelque sorte pour toi, en ce moment. Il ne sait pas communiquer, ça ne m’étonnerait pas que ce soit un malentendu, je le vois mal t’envoyer ici seule. Il ne veut de mal à personne, il peut te sembler assez mauvais, mais il ne l’est pas. » Qui était-il pour défendre son ancien mari ? Il se posait sincèrement la question. Mais il ne savait pas, ce n’était pas comme si c’était dans le genre de Karel d’être détestable. Souvent, il est juste nerveux, et quand il est nerveux, c’est quand il est mal. Estevan n’aimait pas l’idée de le mettre aussi mal, ça le dérangeait. « Engueule le un bon coup, oublie les grades, juste fais lui comprendre ce qu’il se passe. Je n’ai jamais su le faire, mais, ça le calmera. » Presque, jamais su le faire. Mais la seule fois où il avait levé la main sur lui, montant un ton plein de colère et de reproches, il s’était arrêté.
Il la regarde, sourit doucement, comme à son habitude. Il a l’impression d’être, son ami ? Ou en tout cas, quelqu’un de très proche. Ca faisait longtemps qu’il ne s’était pas laissé cette impression. La présence de Arya ne le dérangeait pas, et même malgré le fait qu’elle soit une Eros, qu’elle l’est vu à l’arène, il avait l’impression d’être à l’aise avec elle. Voir quelqu’un s’ouvrir mettait en confiance, aussi. « Dans un sens, c’est de ma faute s’il est comme ça, excuse moi. Mais… Ecoute, si tu ne te sens pas d’y retourner maintenant, tu peux rester ici. C’est étrange comme proposition, mais sache juste que ça ne me dérange pas. Ma porte t’est ouverte. » Il réfléchissait sincèrement à un autre moyen de l’aider, mais ne trouvait pas.
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Estevan L. Clemens
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Ven 23 Fév 2018 - 12:26
"Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau."
J'avais peur. J'avais une multitude de raisons d'avoir peur. Je craignais la colère de Karel, la furie sanglante des Dués de tout à l'heure, j'étais effrayée à l'idée qu'Estevan ne soit pas celui que je m'étais décrit, et terrifiée de me faire trahir à nouveau. Mon corps en tremblait, mes yeux en pleuraient. N'avais-je pas déjà assez souffert ? M'infliger de nouvelles douleurs était-il indispensable ? Je n'avais plus foi en rien, mon existence me paraissait atrocement vide. Je devais me ressaisir, mais comment me remotiver cette fois ? Les choses étaient censées s'arranger, j'avais tout fait pour ; j'avais refait ma vie. Je n'avais pas le droit de tout lâcher à nouveau. Alors je ne quittais pas le regard bleu de mon sauveur. Soutenir ses iris azur m'aidaient à garder la tête hors de l'eau. Pour l'instant c'était tout ce que je pouvais faire.
A la mention du nom "Karel", l'expression d'Estevan semblait tout à coup pensive. "Je ne pense pas. Karel est nerveux, surtout en ce moment, la pensée de m’avoir dans la nature doit l’insupporter. Il ne le formulera pas mais je pense qu’il s’inquiète en quelque sorte pour toi, en ce moment. Il ne sait pas communiquer, ça ne m’étonnerait pas que ce soit un malentendu, je le vois mal t’envoyer ici seule. Il ne veut de mal à personne, il peut te sembler assez mauvais, mais il ne l’est pas." Je n'étais absolument pas de cet avis. Il se permettait de le défendre simplement par affection, et ça me blessait. "Engueule le un bon coup, oublie les grades, juste fais lui comprendre ce qu’il se passe. Je n’ai jamais su le faire, mais, ça le calmera." Oublier les grades hein ? Et à quel prix ? Jusqu'à où étais-je prête à mettre ma carrière en péril ? "Ici tu peux te rebeller contre le monde entier, de toute façon il n'y aucun enjeu. Pour une mercenaire comme moi c'est différent. Je ne prendrais pas le risque de défier Karel, le prix à payer serait bien trop élevé. Tout ce que je retiens c'est qu'il n'a pas su mettre son affection pour toi de côté, et qu'au final c'est moi qui est morflé." Ce n'était pas un reproche, mais je ne comptais pas excuser mon supérieur à la noix. Ma vie n'avait peut-être pas une grande valeur, je voulais bien l'entendre, mais ce n'était pas à lui de décider du moment où me l'ôter.
Pourquoi souriait-il lui ? Il m'offrit un visage si éclatant, que je percevais à travers mes larmes. Il semblait sincèrement prêter attention à ce que je pouvais ressentir. Pourquoi avais-je des papillons dans le ventre ? Pourquoi avais-je cessé de parler, de penser ? Parce que tous mes sens convergeaient vers un même centre d'intérêt: Estevan. "Dans un sens, c’est de ma faute s’il est comme ça, excuse moi. Mais… Ecoute, si tu ne te sens pas d’y retourner maintenant, tu peux rester ici. C’est étrange comme proposition, mais sache juste que ça ne me dérange pas. Ma porte t’est ouverte." Etait-ce une proposition que l'on suggérait à une inconnue ? Etrangement j'avais plus l'impression qu'il parlait à... une amie ? Pouvais-je me considérer comme tel ? Le voulais-je ? Après tout je ne lui pardonnais rien encore. Mais je n'étais pas en mesure de laisser parler mon caractère de cochon. "J'ai toujours du mal à te cerner toi. Tes réactions m'intriguent... J'accepte à condition que tu ne balades plus ta main sur moi, car poète ou pas j'aime pas les pervers !" C'est alors qu'un événement très gênant se produisit. Je virais immédiatement au rouge tomate. Mon ventre émit un gargouillis sonore des plus stupéfiant. Moi-même j'ignorais que j'étais capable de tels extrêmes. "J-je crois que je ne sais plus trop à quand remonte mon dernier repas haha...." Pitié qu'il ne se moque pas de moi ! On commençait à... bien s'entendre ?
“Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau.”
Arya & Estevan
« Ici tu peux te rebeller contre le monde entier, de toute façon il n'y aucun enjeu. Pour une mercenaire comme moi c'est différent. Je ne prendrais pas le risque de défier Karel, le prix à payer serait bien trop élevé. Tout ce que je retiens c'est qu'il n'a pas su mettre son affection pour toi de côté, et qu'au final c'est moi qui est morflé. » Elle n’avait pas tort. Elle avait même loin d’avoir tort. Du haut d’un statut de Dué qu’il avait beau détesté, Estevan n’avait rien à craindre cependant. Il n’avait presque rien à perdre, il n’avait pas de boulot, pas de revenus réguliers, rien. Pourtant, Estevan maintenait son idée. « J’imagine bien, » soupira-t-il. « Mais alors, au moins fais attention. Karel n’est pas dangereux, mais ça lui arrive de le devenir. » Il en avait pour preuve cette longue période où il revenait, un alcool dangereux dans le sens, une liqueur violente dans les veines. Il se souvient des coups qu’il recevait. Ca semble lointain. Aucun coup n’avait été assez violent pour réellement traumatiser Estevan, il n’en gardait pas de souvenirs qui le crisperaient. Mais il se rappellera toujours du visage d’Elly quand elle voyait Karel entrer, quand il était accompagné de cette odeur qui débarquait tel un signal d’alarme. Estevan lui souriait à chaque fois en lui disant que c’était l’heure d’aller dormir, mais on ne pouvait dormir quand on entendait les coups et des mots trop durs dans la pièce d’à côté. Le Dué s’en voulait pour ça, surtout. En plus d’avoir offert la mort à sa fille, il n’a pas été capable de lui offrir une famille digne de ce nom. « Il est compliqué, un peu. Je reste d’avis que tu devrais sincèrement lui parler, un de ces jours. S’il n’entend pas tes reproches, il n’y fera jamais attention. »
Parler de Karel le mettait un peu mal à l’aise. Ce prénom portait beaucoup trop de souvenirs en deux syllabes, c’en était effrayant. Donc il changea de sujet, proposant à Arya de rester un peu plus longtemps ici. « J'ai toujours du mal à te cerner toi. Tes réactions m'intriguent... J'accepte à condition que tu ne balades plus ta main sur moi, car poète ou pas j'aime pas les pervers ! » Ah, cet incident là. Si la première fois, il était trop absorbé par l’état des côtes de la jeune fille pour entendre ce genre de mot, là, ça devenait plus gênant. « Ah, ça….. ça ne se reproduira plus. » Une chance pour lui d’avoir suivi les cours de soins d’urgence. Quitte à se résigner à faire médecin, il s’était dit qu’il ferait sûrement médecin militaire, donc les soins avec trois fois rien, il s’y connaissait un peu. Après, c’est sur que c’était paaaaaas forcément agréable. Mais bon, il allait pas continuellement se laisser faire. Il était certes le genre de garçon à s’excuser un peu trop, tout ça, mais, c’était parce qu’ils étaient partis d’un mauvais pied. Sinon… « Sauf si tu bouges trop, évidemment, et que ça relance. » Son doux sourire fit un peu taquin, sur cette phrase là, puis il rigola doucement, sans la moindre trace de moquerie, quand le ventre de Arya fit de ces bruits pas très glamour quand on a pas mangé depuis un moment. « C’est pas bien de sauter des repas ~ » toujours avec un sourire amusé. « Attends moi » Il s’apprêta à sortir de la chambre pour chercher de quoi manger, quand… « Ah, zut. » si c’était pas Estevan, ce serait un ‘merde’ qui serait sorti. « Ah, je crois qu’il n’y a plus rien à manger ici... » C’était pas pour rien qu’il était allé à l’arène. Au final d’ailleurs, à cause de la pagaille, il a tué pour rien, et est revenu avec une bouche en plus à nourrir. « J’ai de la salade, deux carotte et quelques plants de fraises. Excuse moi, ce sera loin d’être copieux. » Oui, il faisait son petit potager, mais lui aussi était quelque peu vide, il n’était pas fort en jardinage. Tant pis, il ne mangera pas cette fois ci. « Je vais préparer tout ça, puis » il regarda l’heure. Il était sûrement un peu trop tard pour l’arène. Quoique ? Oui, mais avait-il envie d’y retourner ? Pas tellement. De toute, il devra, demain à l’aube avant qu’Arya se réveille, ou cette nuit, c’était une obligation. « Arf, désolé, demain ce sera, meilleur, j’espère. » Il se gratta l’arrière de la tête.
Codage par Emi Burton
Estevan L. Clemens
Arya Pharell
Une vraie tête de mule
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Dim 25 Fév 2018 - 23:52
"Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau."
Mes mains moites dansaient sur mes jambes. Je frottais, nerveusement, ces parcelles de mon corps meurtris par les coups reçues. Infligés par des abrutis se croyant tout permis. Mais quand je voyais la misère dans laquelle vivait Estevan, et le peu de reconnaissance dont on faisait preuve envers les Dués, j'avais tout de même un pincement au coeur. J'avais été leur victime, en échange de combien des leurs ? Je n'ignorais nullement qu'une multitude de mutants etc, pourrissaient dans des cellules sombres. Je participais à ces interventions morbides. Mais mon point de vue s'arrêtait là. Je n'avais pas à choisir mon camp, je n'étais ni pour ou contre, j'étais avec. J'étais debout. Déjà incapable de me protéger moi-même. On m'avait lâchement ignoré quand j'avais eu besoin d'aide, quand on me battait, quand on s'acharnait sur moi des heures durant. Tout le monde ferma les yeux, je n'avais aucune oreille à laquelle chuchoter mes maux qui me tordaient le ventre. J'avais perdu la notion de me battre pour quelqu'un. Les causes à défendre ne m'intéressaient plus. Je ne vivais que pour moi, et c'était déjà compliqué. "J'imagine bien. Mais alors, au moins fais attention. Karel n’est pas dangereux, mais ça lui arrive de le devenir. Il est compliqué, un peu. Je reste d’avis que tu devrais sincèrement lui parler, un de ces jours. S’il n’entend pas tes reproches, il n’y fera jamais attention." Un rire nerveux s'échappa malgré moi du fond de ma gorge, sans que je parvienne à le contrôler. Je me redressais un peu, grimaçant par ce simple geste. "Ah bah ton crush doit être sincèrement atteint pour ne pas se rendre compte du danger dans lequel il fout son élève, en l'envoyant tête la première dans le Bronx, seule. Ah non pardon, carrément dans les arènes ! En lui hurlant que si elle rentrait encore les mains vides, ce n'était même pas la peine qu'elle revienne." Je virais au rouge, à force de m'énerver. Mais je baissais d'un ton. Après tout, peu importe ce qu'en pensait Estevan, il ne faisait pas parti de cette partie là de ma vie. Il n'avait pas à se soucier des conséquences de mes actes, ou du fait qu'il me faudrait bien rentrer un jour et affronter le courroux de mon bourreau. Alors qu'il en pense ce qu'il voulait, c'était sur moi que ça retomberait au final. Suite à l'épisode quelque peu gênant avec mon ventre capricieux, Estevan sourit, visiblement amusé. "C’est pas bien de sauter des repas ~ Attends moi." Mais il réapparaît assez vite. "J’ai de la salade, deux carotte et quelques plants de fraises. Excuse moi, ce sera loin d’être copieux. Je vais préparer tout ça." Il avait beau me réprimander, lui non plus ne semblait pas manger à sa faim. Nous avions un point commun. Hormis le fait que moi, eh bien c'était par choix. Et non, je ne me sentais pas honteuse de ne pas me nourrir alors que j'en avais les moyens, qui sont les gens pour juger sans savoir ? C'est si facile de se faire un avis d'après des idées reçues débiles. Je ne voulais pas retrouver ce corps que j'avais fui, et ça que j'ai été pauvre ou pas. Mais là j'avais atteint mes limites. Depuis cette semaine d'enfer que j'avais menée, je n'avais pas le souvenir d'avoir grignoté autre chose que quelques pommes tout en sirotant un verre d'eau. Estevan par contre, semblait simplement ne pas avoir les moyens d'améliorer ce style de vie, ou de garnir mieux ses assiettes. Et ça m'intriguait. Je n'aimais pas prendre les gens en pitié, car je savais pertinemment que c'est la chose la plus insupportable, de sentir des hypocrites qui vous plaignent à en mourir, en sachant qu'il ne chercherons jamais à creuser plus loin que ceux qui sautent aux yeux. Alors je me contentais d'observer. Il n'avait rien. Pourtant il souriait. Qu'est-ce qui clochait chez moi ? Estevan semblait avoir tout compris à la vie, et moi je restais à la case départ. "Arf, désolé, demain ce sera, meilleur, j’espère." Confia-t-il en se grattant l'arrière de la tête. Je ne sais pas, il y avait comme un truc pas net qui suivait ses paroles insouciantes. Je n'arrivais pas à saisir quoi, mais j'eu soudain peur. Je chassais cette crainte de ma tête, et accepta avec enthousiasme la maigre potée de légumes qu'il plaça devant moi. "BON APPETIT !!!!!!!!!!!!!!" Je me jetais sur la soupe. Je la bus à même l'assiette, ignorant les couverts. Tout en m'essuyant les contours de la bouche, je lançais. "Par contre, c'est la dernière fois que je mange au lit ! J'suis pas en sucre, comment je vais faire dans ce monde de brutes si j'peux même pas poser mes fesses sur une chaise ?" Une fois mon repas achevé, je poussais un long soupir, bien rassasié. Je le refoulais, mais j'aimais tant manger ! Je lui rendis le petit bol, en le remerciant une énième fois. Il avait pris soin de moi et je lui en était reconnaissant. Alors qu'il allait quitter la pièce, je le retins par... des mots. "Estevan. J'ai eu du mal à croire que se soit bien toi, au centre de cette arène. Pour l'instant, je ne veux même pas à savoir à qui appartenait ce sang sur tes mains ou les raisons pour laquelle tu te battais là-bas. Mais s'il te-plait, n'y retourne pas. Tu n'as pas besoin d'aller combattre parce que c'est ce que font tous les Dués. Ne joue pas à l'assassin qu'on t'accuse d'être. Sois plus fort que ça. J'ai voulu croire en toi, je ne sais plus trop quoi penser maintenant, mais je ne veux pas que tu t'enfonces dans une chose que tu ne contrôles pas. Je t'en prie il doit y avoir d'autres moyens. Rassure-moi, dis moi que je n'ai pas simplement ouvert mon coeur, que j'avais jusqu'à maintenant gardé impénétrable tant d'années, à un simple jouteur en manque de victimes, qui a tout simplement fini par abandonner ? Avant tu avais une famille, tu étais heureux et bien équilibré. Tu avais une vie enviable et je sais de quoi je parle. Tu n'as pas le droit de te rabaisser à une existence pareille."
“Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau.”
Arya & Estevan
« Ah bah ton crush... » Il doit avouer ne pas avoir écouté la suite. Ce n’était même pas volontaire, il a fait un espèce de… Blocage sur le mot. Si seulement Karel n’aurait été qu’un crush, il n’en serait pas là aujourd’hui. Lui non plus. Oui, s’ils n’étaient pas aussi loin, voire, s’ils ne s’étaient jamais rencontrés, ça aurait arrangé tant de choses dans leurs vies. Leur amour avait été une erreur, du début à la fin. Il vira ces idées de son esprit, Arya avait finit de parler, il était désolé de ne pas l’avoir écoutée jusqu’au bout, mais voyait bien qu’elle semblait énervée. « Je ne veux pas te mettre dans cet état, nous devrions arrêter là cette conversation, au moins pour le moment, hm ? » Il avait peur que ça la relance si elle donnait trop d’énergie dans ses émotions. Mieux valait opter pour la carte de la sécurité.
Il partit donc faire à manger, enfin, soyons honnête, « faire » à « manger », quand on avait trois légumes fraichement cueillis, bon. C’était mieux que rien, et puis, on pouvait toujours se dire que même si la quantité était minime, la qualité était assez bonne ? Pas comme si Estevan négligeait son espèce de potager, il espérait même vivre presque complètement de ça d’ici quelques mois. Pour le moment, il nourrit Arya avec l’entièreté de la soupe, il n’était pas la priorité vu l’état de la jeune femme, et puis… Et puis comme à chaque fois, l’arène lui coupait l’appétit pour les deux, trois jours qui en suivaient. C’était Mnémosyne qui le forçait à manger, dans ces cas là, sinon, c’était juste pas possible. Les jours qui suivaient l’arène, il les passait à écrire, souvent, et à rester dans son lit en ne dormant qu’à moitié, son esprit trop occupé par des images qu’il transformait encore et encore en lettres. Mais bon, ce n’était pas comme s’il avait le choix. Il était déjà en train de penser, quand est-ce qu’il aura le temps d’y aller et de revenir sans qu’on ne remarque son absence. « "Par contre, c'est la dernière fois que je mange au lit ! J'suis pas en sucre, comment je vais faire dans ce monde de brutes si j'peux même pas poser mes fesses sur une chaise ? » Il rigola, Arya avait une énergie et une capacité à se remettre de ses émotions assez remarquable, quand on y pensait. Il aimait bien sa façon de ne pas mâcher ses mots, son côté direct, et il aimait quand elle était honnête avec ce qu’elle ressentait. « Concentre toi sur le fait de ne plus avoir mal, d’abord. Je ne te laisserai pas te lever tant que ça te fera encore mal. » Il leva un sourcil, marqua un sourire. « Ah, et, je sais voir que ça fait mal. » Pas besoin de tenter de le lui cacher. Il récupéra le bol, s’apprêta à le ranger dans la cuisine après l’avoir lavé. Il allait quitter la pièce, mais, il ne la quitta pas. « Estevan. J'ai eu du mal à croire que se soit bien toi, au centre de cette arène. Pour l'instant, je ne veux même pas à savoir à qui appartenait ce sang sur tes mains ou les raisons pour laquelle tu te battais là-bas. » Il aurait pu l’arrêter là. Lui dire qu’il avait tué une Beast, rien d’autre. Mais une fois encore ce serait se donner des excuses qu’il ne méritait pas. Il avait quand même ôté une vie, et avait du sang sur les mains. C’était l’essentiel sûrement.« Mais s'il te-plait, n'y retourne pas. » Elle avait deviné qu’il comptait y aller dès qu’elle avait le dos tourné ? Il avait été si transparent que ça ? Il l’avait laissé présager ? Arf. « Tu n'as pas besoin d'aller combattre parce que c'est ce que font tous les Dués. Ne joue pas à l'assassin qu'on t'accuse d'être. Sois plus fort que ça. J'ai voulu croire en toi, je ne sais plus trop quoi penser maintenant, mais je ne veux pas que tu t'enfonces dans une chose que tu ne contrôles pas. Je t'en prie il doit y avoir d'autres moyens. Rassure-moi, dis moi que je n'ai pas simplement ouvert mon coeur, que j'avais jusqu'à maintenant gardé impénétrable tant d'années, à un simple jouteur en manque de victimes, qui a tout simplement fini par abandonner ? Avant tu avais une famille, tu étais heureux et bien équilibré. Tu avais une vie enviable et je sais de quoi je parle. Tu n'as pas le droit de te rabaisser à une existence pareille. » Il l’écouta au final sans dire un mot. Même après qu’elle eût finit de parler, il resta là, il était déjà dos à elle, il ne se retourna pas. Il voyait où elle voulait en venir, il était d’accord. Il ne devrait pas aller à l’arène. S’il le pouvait, il aurait préféré nier l’existence même de cet endroit. Il détestait tout là bas, réellement. Mais ce n’était pas comme s’il avait le choix. Il était désolé qu’elle ai ouvert son coeur à un simple jouteur. Elle méritait sûrement mieux. « Tu ne devrais pas te soucier de ça. » Il ne se retournait pas mais on devinait ce même sourire qui se voulait rassurant, sur ses lèvres. « Concentres toi sur ta santé. » Il aurait peut-être du s’arrêter là, il avait pensé s’arrêter là, mais il a continué à parler, sans trop savoir pourquoi. Il prit un air plus grave. « Mais, ne m’idéalise pas. Ne te fais pas d’illusions, tu n’en seras que blessée. Je suis l’assassin de ma fille, je suis jouteur dans cette arène. Ce sont des étiquettes qui me définissent, malgré tout. » Des étiquettes, oui. C’était simple, les étiquettes, ça se résumait à quelques mots, on n’avait pas l’histoire dernière. C’était un résumé poussé à l’extrême. « J’en suis arrivé là. » Il soupira. Son sourire revint, il se retourna enfin pour l’offrir à Arya. « Tu ne devrais pas te préoccuper de moi comme ça. Penses à ton propre bien, accepte le repos que je t’offre, ne te poses pas plus de questions que ça, profites en juste, d’accord ? »
Codage par Emi Burton
Estevan L. Clemens
Arya Pharell
Une vraie tête de mule
Métier : Mercenaire - Eros
Mutation : ~
Jeu 8 Mar 2018 - 22:58
"Tu étais un cauchemar vêtu comme un rêve, un désastre emballé comme un cadeau."
Amorphe sur mes draps, mes membres douloureux me rendaient faible. L'hospitalité d'Estevan m'avait sauvé la vie, ça ne faisait aucun doute. Le destin était malicieux. Un malin qui semblait avoir tout programmé, m'ayant une semaine auparavant fait croiser la route de ce Dué en particulier, parmi tant d'autres. C'était LUI qu'on m'avait demandé d'aller espionner, c'était LUI qui m'avait découvert, c'était avec LUI que j'avais tissé quelques liens qui, je pensais, ne me mènerait à rien. Je m'étais complètement trompée, car sept jours plus tard, voilà que ce même interlocuteur à qui j'avais fait mes adieux, volait à ma rescousse. Il fallait croire que mon heure n'avait pas encore sonné, on avait décidé que je devais survivre. Une force divine ou simplement un coup de chance. Le premier choix semblait plus poétique, mais je ne croyais pas en grand chose, alors je ne pouvais que remercier le jeune garçon devant moi. Tout était contradictoire dans ma tête, d'un côté mon coeur comptait s'ouvrir à lui pour son courage, et de l'autre il m'hurlait de rester sur mes gardes, me rappelant le dégoût éprouvé à la vue de tout ce sang. Je n'arrivais toujours pas à accepter le fait que ce visage d'ange appartenait à un tueur d'enfant. Mais voilà que comme s'il lisait en moi, Estevan me répondit, tout en me tournant le dos. Comme si affronter mon regard était trop difficile. Et en effet faire face à son air innocent, emprunt de gentillesse, n'aurait fait que me compresser davantage la poitrine. "Tu ne devrais pas te soucier de ça. Concentre-toi sur ta santé." Et si encore il s'était arrêté là -et pendant un instant je crus que c'était le cas-, seulement il ajouta plus durement. "Mais, ne m’idéalise pas. Ne te fais pas d’illusions, tu n’en seras que blessée. Je suis l’assassin de ma fille, je suis jouteur dans cette arène. Ce sont des étiquettes qui me définissent, malgré tout." L'entendre de sa bouche faisait encore plus mal. Je me sentais débile, à insister, à m'inventer une fin heureuse. L'happy end de mes rêves ne mènerait à rien, la réalité était plus dure que cela. Je n'avais jamais été une sainte, un exemple pour personne. Je n'étais pas la gentille fille qui tentait de sauver le héros désespéré. Je ne savais absolument pas comment jouer ce rôle, je tentais déjà de m'aider moi-même au quotidien, et la tâche n'était pas moindre. "Tu ne devrais pas te préoccuper de moi comme ça. Penses à ton propre bien, accepte le repos que je t’offre, ne te poses pas plus de questions que ça, profites en juste, d’accord ?" Pendant une longue minute de silence, je restais muette. Il s'était enfin tourné vers moi. Nous nous dévisagions, et cet échange de regard intense semblait durer une éternité. Cette fois je ne me laissais pas noyer par le bleu de ses yeux. je savais maintenant que l'ange devant moi n'était pas si pur que ça. Que devais-je faire ? "Oui je devrais penser à moi, me reposer, profiter de ce lit, de cette soupe. Et quand tout ira mieux, je repartirais, on se dira au revoir pour de bon cette fois. Et je ne remettrais plus jamais les pieds dans ce quartier qui a failli me coûter la vie de justesse." J'hochais la tête comme si c'était une évidence. Ne pouvais-je me montrer raisonnable rien qu'une fois ? C'était ridicule d'insister. Mais à force de me tourmenter l'esprit, n'était-ce pas la preuve qu'au fond, je pensais toute autre chose ? N'étais-je pas en train de gagner du temps en espérant que mon esprit raisonne mon coeur ? "Le hic, c'est que premièrement, prendre soin de moi, je sais pas faire." Je ne me rappelais même plus la dernière fois que j'avais osé croiser mon reflet dans un miroir. Ce manque de confiance en moi m'empoisonnait à petit feu. Lentement, il agissait en moi comme une bombe à retardement. Combien de temps arriverais-je encore à me détester ? "Deuxièmement, je ne te demande pas ton avis. Je m'inquiète pour toi quand je veux. J'ai un caractère assez têtu que tu n'as peut-être pas encore remarqué, mais j'écoute rarement les conseils, à mes risques et péril d'ailleurs." Il semblait m'écouter attentivement, alors malgré le manque d'assurance qui montait en moi, je m'obligeais à poursuivre. "Et puis même s'ils ne sont pas nombreux, j'ai décidé de protéger les gens qui comptent pour moi. Je ferais tout pour t'empêcher d'y retourner. Je peux apprendre à faire pousser des légumes, ou... Si je pars en te laissant derrière moi, je vais me sentir plus seule que jamais. Et des regrets j'en ai déjà assez sur le coeur, je crois que j'ai atteint ma dose maximale."
Soudain, une profonde fatigue m'envahit. La douleur entre mes côtés m'arracha un petit râle. Il fallait que je me repose, même si l'idée de devoir couper court à cette conversation m'énervait. "Je crois que je vais dormir un peu. I-il doit être tard nan ?" Je lui rendis le bol vide et m'enfonçait sous les couvertures. La pièce plongée dans l'obscurité, mes paupières enfin closes, je tombais peu à peu dans un sommeil profond. Juste avant de laisser mon esprit s'échapper, je murmurais quelques derniers mots, tel un petit chuchotement. "Je peux te faire confiance à toi hein ?" M'étant déjà fait trahir par l'homme que j'aimais il y avait quelques années, suivis de près par la quasi totalité de mon entourage, sans omettre mes propres parents, je me méfiais pas mal des gens. Mais avant d'avoir pu me poser davantage de questions, j'abaissais mes dernières défenses. Dans le lit même d'un meurtrier. Aux côtés de ce jouteur aux mains rouges. Et surtout. Sur le point de m'endormir chez mon tout premier ami.