“Avant de chercher à connaître le monde, tu ferais mieux d’apprendre ton chemin.” La voix neutre de l’animal brisa le silence qui s’était installé. Le ton était moralisateur, mais un peu amusé. La jeune fille qui marchait à côté de leva les yeux au ciel. “On est pas perdu, je sais parfaitement où on va…” Mensonges. Et le loup le savait parfaitement. Mais il décida de rien dire. Laissant l’humaine diriger. De toute façon elle finira bien par reconnaître la vérité. Un étrange globe terrestre sous le bras de la fille, ils continuèrent leur chemin.
Cela faisait maintenant une demi-heure qu’ils arpentaient les rues du Bronx. Cherchant leur chemin. Ils étaient partis là-bas en début d’après-midi, Noah s’étant mit en tête d’apprendre toutes les capitales du monde. Mais pour cela il lui fallait une carte, ou au moins des livres. Alors elle avait cherché, fait le tour des boutiques, cherchant son bonheur. Et elle était tombée, dans un vieux magasin d’antiquités, sur un magnifique globe terrestre. C’était ça qu’elle voulait. Pas autre chose. Alors elle l’avait acheté. Sous le regard résigné de Cosmos.
Le problème était qu’elle s’était aventuré un peu trop loin dans la ville, et elle avait atterri dans le Bronx. Quartier qu’elle ne connaissait absolument pas. Et déjà qu’elle avait du mal à trouver son chemin en temps normal, cela s’était avéré impossible dans un tel environnement. Alors ils avaient marchés, longtemps, sans succès.
“Bon d’accord. Je suis perdue.” Un sourire se dessina sur le visage du loup gris. Il lui avait bien dit. “C’est bon, je devrais pouvoir flairer nos traces et retrouver notre piste.” La jeune fille maugréa. Il n’aurait pas pu le faire avant ? Ca leur aurait évité de tourner en rond pour rien pendant une demi-heure. Mais non, le loup ne pouvait pas s’empêcher, quand il le jugeait nécessaire, de lui faire la morale ou de lui donner des leçons. Comme s’il voulait lui apprendre la vie. Et même si elle reconnaissait qu’elle en avait peut-être besoin, elle détestait ça.
Dehors, le ciel commence à être de plus en plus gris, si on peut dire ça comme ça. Les nuages sont de plus en plus sombres et s’épaississent pour ne former qu’une unique grande masse grisée. Elle est énorme, elle est lourde la température. Et puis, il y a ces petites gouttes qui commencent à ruisseler le long des murs, le longs des voies, des trottoirs sous formes de petits ruisseaux d’un petit volume. D’un volume de la taille d’un crayon à papier. Tout semble si triste, tout semble éteint sous la pluie, comme si la lumière du soleil s’était totalement éteinte pour déverser les sanglots le longs des voies de la ville.
Il y a lui, et il y a moi. Je sors un parapluie, c’est un petit parapluie noir. J’appuie sur le bouton qui le fait s'éjecter pour l’ouvrir. Etno le prend et se relève du haut de trois mètres. Il est imposant, ce mâle. Il est virulent. Il prend le parapluie, alors que moi je tente de m’occuper du matériel que j’ai dans mon sac à dos comme pour le protéger des gouttelettes pouvant l'âbimer, le torturer. Je n’ai pas besoin de lui parler, il n’a pas besoin de me parler. Notre relation est construite de la sorte. Bien que nous soyons différents, je n’ai pas besoin de toujours tout lui dire. Il prend les devants, et moi je protège ce que je peux. Des fois c’est lui, des fois c’est moi. Etno est le mieux placé avec sa taille pour faire le travail, bien qu’il a du mal à le saisir comme il faut la première fois.
Nous marchons, sur les trottoirs du Bronx. Il n’y a pas grand monde dehors. Seuls quelques passants se dépêchant de rentrer chez eux. Il y a aussi ces personnes qui fument sous les espaces protégés, et puis ceux qui s’en moquent. Il y a ces gens en capuche qui n’arrivent pas à tourner la tête sans avoir le nez dans cette dernière. Il y a ceux qui sont sous leurs parapluies. Et puis, il y a elle. Une jeune fille aux cheveux de jais assise sur le bord sec, sous un bout de toit. Il y a un animae à côté d’elle. Je sens le regard d’Etno posé sur elle, et puis sur moi, alors je me retourne vers lui.
“Oh toi… Je sais très bien ce que tu veux. Je me mets à sourire, espiègle. Je le regarde et le défi d’une certaine façon.
- Je ne vois pas de quoi tu parles… "
Son air est aussi joueur que le miens. Nous nous sommes arrêter sur le trottoir. Il est tellement énorme qu’il en bloque l’accès. Nous ne nous disons rien, et je fini par lui céder. Au fond, des fois, je n’ai pas forcément envie d’aider les autres. Des fois, je ne m’en sens pas capable, comme ce soir là, où toutes les fois où j’ai échoué lamentablement. Mais Etno est là, il est là comme pour me dire de relever, comme pour me dire de me battre pour ce que je suis au fond, au lieu de laisser les choses comme elles sont. Comme une lâche.
Je m’approche de la jeune fille, le sourire aux lèvres. Elle avait l’air d’attendre encore et encore que la pluie s’arrête. Hors, d’après les annonces météorologiques, cela n’était pas près d’arriver. Derrière moi, il a la grande masse poilu tenant fièrement le parapluie du mieux qu’il peut dans ses grandes pattes. Je me baisse vers elle comme pour me mettre à sa taille faisant en sorte que mon sac soit toujours situé sous le parapluie et la regarde. Elle avait l’air perdu, et pas vraiment de ce quartier. J’essuie légèrement les gouttes qui ont pu tomber sur mon visage et l’aborde alors avec ma voix chaleureuse.
“Hey ! Tu ne devrais pas attendre que la pluie s’arrête, cela peut durer des heures tu sais. Tu vas vite attraper froid, il va faire vite nuit…”
Je n’en dis pas plus pour l’instant pour observer ses réactions et tenter de la mettre en confiance. De plus, je sais que des fois, je ne devrai pas me mêler des affaires des autres. Cependant, je reste curieuse et solidaire. J’aime aider mon prochain en quelque sorte quand il le mérite, et cette jeune fille allait plus finir dans de mauvais draps à rester tard le soir ici tantôt que d’être en sécurité. Le bronx n’est qu’une cage rempli de personne ayant la rage, ou étant soumis aux règles absurde de Maxwell.
Perdue sous la pluieNoah Miller & Amber Cox Le temps passait, petit à petit. Mais la pluie elle, ne cessait pas. Au contraire, elle s'intensifiait. Noah poussa un long soupir. Ils allaient, en toute vraisemblance, rester ici pour encore un bon moment. Alors, quitte à rester assise dans la rue, autant transformer le temps perdue en temps utile. La jeune fille attrapa son globe et le fit tourner, avant de planter son doigts au hasard. Turquie. Ankara. Elle recommença. Vietnam. Hanoï. Et ainsi de suite.
"Hey ! Tu ne devrais pas attendre que la pluie s’arrête, cela peut durer des heures tu sais. Tu vas vite attraper froid, il va faire vite nuit…"
Une voix vient la sortir de son petit jeu. Cosmos leva la tête, attentif, et dévisageait l'inconnue qui leur faisait face. Noah elle, releva la tête. Observant d'un air un peu perdue ce qui se passait. A vrai dire, elle ne s'attendait absolument pas à se retrouver en face d'un immense ours qui... Tenait un parapluie ? Ca n'avait aucun sens ! Elle cligna des yeux, plusieurs fois, avant de reprendre ses esprits. Elle réfléchit un instant à ce que la jeune femme penchée vers elle venait de lui dire. Attrapez froid, faire nuit... Oui. Elle était bien d'accord avec elle. "Je sais." Elle marqua une pause. "Mais on s'est perdu." "Tu t'es perdue !" Elle grogna. Jetant un regard froid à Cosmos qui venait de prendre la parole. C'est bon, elle savait. Il n'avait pas besoin d'en rajouter.
L’imposante créature jetait son regard vers le sol pour regarder les trois plus petits. De ses trois mètres il rendait le regard curieux à la jeune fille en maintenant le parapluie coincé entre ses grandes griffes et ses pattes épaisses. Tandis que moi, je regardais la jeune fille qui, perturbée perdrait son dévolue pendant quelques secondes sur l’animae en second plan. Il était peut-être derrière, mais prenait beaucoup de place, alors comment ne pas le voir malgré le fait que j’étais devant ? Le loup, lui me dévisageait, mais je préférais ne pas le regarder franchement dans les yeux. Je ne préférais pas jouer les fortes têtes, pas maintenant. "Je sais."
Finis t-elle par avouer en enchaînant par la suite : "Mais on s'est perdu." "Tu t'es perdue !"
Elle se mit à grogner face à son confrère loup. Cela me fit rire. Non pas que je me moquais, mais on aurait dit qu’elle se prêtait presque au jeu de la meute. Elle ne devait pas venir de la caste des Dué. Les Dué ne se perdent pas, ils doivent faire face à leur environnement hostile et connaissent leur quartier en général. Je ne pouvais pas distinguer son tatouage, et donc son origine, mais je restais un peu sur mes gardes. Tout ce que j'espérais c’est qu’elle ne faisait pas partie d’une des mauvaises castes, sans quoi je la laisserai sûrement la laisser tomber ici. Etno lui, aurait fait la morale, mais peu importe, ce n’est qu’une histoire de rancune. La jeune observe ma chevelure, comme si elle l’intriguait, tandis que moi c’est son regard curieux et observateur qui me perturbe. Je n’ai pas l’impression de pouvoir garder une sorte d’intimité, c’est étrange. Comme si son regard était si intense et observateur que le miens quand je suis dans des climats plus complexes. "Mais ne vous en faite pas, ça va aller. On attends juste que la pluie cesse et on rentrera chez nous..."
Je ne savais pas trop quoi dire. Au fond, j’ai de la bonne volonté, cependant je ne peux pas résister au fait qu’elle a peut-être peur de moi, ou même d’Etno. Qui sait ? Il pourrait lui arriver quelque chose à attendre que la pluie ne cesse. Je crois que même si elle est dans une des nations que je n’aime pas, je ne la laisserai pas comme ça. C’est plus fort que moi, car au fond, il pourrait lui arriver quelque chose. Comme à elle ce soir là. Je sais que je peux le regretter au fond, mais c’est comme si ma conscience, mes expériences passées dans les salles rues de Manhattan et l’amour de ma soeur préférait prendre le dessus sur ma haine.
“Tu sais, il risque de pleuvoir encore des heures. Tu pourrais peut-être venir te sécher au moins en attendant que la pluie ne cesse. Amber te ramènera chez toi ensuite si cela te chante, à moins que tu veuilles retrouver ton chemin seule. Ce n’est pas prudent pour le moment de rester là.”
Je me retourne alors vers le plus grand. Il me regarde alors, et hoche les épaules comme s’il n’était pas responsable, encore de la mauvaise foi. Mais je ne lui en veux pas. Je sais qu’il me comprend. Je sais qu’il sait que c’est dur pour moi de la laisser ainsi. Je sais qu’il sait que j’ai vécu des choses difficiles dans la rue. Je sais qu’il sait que je suis bonne dans le fond. Alors je le laisse parler, et finit par soupirer, puis sourire, comme si il me fatiguait. Puis, je crois que c’est surtout parce qu’il en a marre et veut rentrer comme un gros pantouflard.
“Oh la la, monsieur est un gros casanier à ce que je vois, impossible de passer plus d’une journée sans vouloir se vautrer dans le canapé !” Fini-je par lui lancer pour l’embêter. “J’ai l’impression de vivre avec deux larves.”
Je lui lance une petite pique, et la seule manière qu’il trouva de me rétorquer fut de me tirer la langue, simplement. Bingo. Puis je fini par me retourner vers la jeune fille, attendant sa réaction.
Perdue sous la pluieNoah Miller & Amber Cox Et puis l'ours prend la parole. Proposant à la jeune fille perdue de venir se sécher avant que la pluie cesse. Et puis de la raccompagner, chez elle. Noah haussa les épaules. Attendre ici ou ailleurs ça ne changeait pas grand chose. Et puis elle n'avait pas peur d'être mouillée. Ni peur des autres d'ailleurs. Elle ne craignait pas d'être seule perdue dans les ruelles sombres, même si le Bronx avait mauvaise réputation. De toute façon, il y avait Cosmos avec elle. Et puis, elle était tout à fait apte à se défendre seule, même si son physique et son air d'enfant disait le contraire.
Alors elle hausse les épaules. Après tout pourquoi pas. Quitte à attendre, autant attendre au chaud non ? Elle se tourna un instant vers le loup comme pour lui demander mentalement quelle était la meilleure solution. Elle observa encore un peu la jeune femme dont l'ours avait appelé Amber (elle devina qu'il s'agissait sûrement de son prénom). Elle ne semble pas méchante, au contraire. Alors elle décida d'accepter. "D'accord." Elle se releva et attrapa son globe qui devait faire environ deux fois sa tête. Elle se fit la remarque mentale que cette objet était peut être un peu trop encombrant. Mais bon, ça ne faisait rien. Elle trouverai bien une place dans son appart.
Et puis elle se rappela la proposition de l'ours. Il lui avait dit que cette Amber la raccompagnerait chez elle. Or il y avait un léger détail qui posait problème. Noah ne connaissait pas son adresse. Ca pourrait sembler idiot et complètement absurde. Et ça l'était certainement. Surtout quand on connaissait sa capacité à mémoriser et à retenir les informations. Alors comment cela se faisait-il qu'elle ne sache même pas où elle habite ? Alors que même le plus fini des idiots serait capable d'au moins mémoriser ça ? La réponse est simple. Insensée mais simple. Certes, Noah a une incroyable mémoire et est capable de mémoriser quasiment n'importe quoi. Cependant, il y a une condition sur les informations qu'elle pouvaient retenir. Il fallait qu'elle les juge utiles. Si elle jugeait une information inutile ou superflue, elle les rayait simplement de son esprit. Privilégiant d'autres informations plus "importantes". Les autres étaient tout bonnement effacée. Or, Noah a une vision particulière des choses et ne réfléchit pas comme un individu lambda. Son adresse faisant partie des détails "inutiles", elle l'avait oubliée.
Je souris à sa première réponse et me redressa en même temps que la jeune fille en finissant par m’étirer le long de ma relevée. Elle prit son globe terrestre auquel je n’avais pas attention. Qui se balade avec ce genre d’objet dans la rue ? Je m’arrête quelques secondes pour regarder l’objet et reprend alors mon air neutre, souriante. La jeune brune, elle semble plus contrariée, un peu perdue dans ses pensées.
"Merci pour votre proposition, cependant il y a un problème. En fait je ne sais pas où j'habite."
Comment ne peut-on pas savoir où l’on habite ? Ce n’est pas possible. Il faudrait vraiment avoir un problème de mémoire pour ne pas retenir ce genre de chose. Je n’ai jamais vu ça. C’est étonnant, embêtant. Je ne sais quoi dire, je ne sais quoi faire.. Je regarde Etno, ne comprenant pas. Lui hausse les épaules et reste tout aussi perturbé que moi par la remarque de la jeune fille. Je veux bien que quelqu’un n’ait pas le sens de l’orientation, cependant c’est un peu plus embêtant. A t-elle des problèmes de mémoire comme Dory dans Némo ? Dois-je sortir une référence idiote pour faire des mots en plus ?
"Enfin, oui et non. J'habite dans le Queens. Je vois à peu près comment est mon quartier mais je serais incapable de vous dire mon adresse exacte."
Je plisse les yeux et penche alors la tête. Je ne comprends toujours pas. Mais après tout pourquoi pas ? Il y a tellement de personnes étranges, de personnes originales que j’ai beau cherché, je ne vois pas. Je ne trouve pas. Autant laisser tomber. D’un côté, cela me rassure. Nous allons nous dire vous et moi que c’est parce qu’elle habite là depuis peu. Ca serait cohérent. Ca se tient.
“C’est… Assez original ! Je ne m’attendais pas à ça à vrai dire. Tu pourrais visualiser ta maison avec une vue aérienne peut-être ?... Nous pourrions utiliser des outils internet pour la retrouver. Il y a toujours une solution, je ne m’inquiète pas pour toi. Et puis s’il le faut je passerai du temps pour t’aider. Il y a peut-être des commerces, un style architectural qui te permettrait de te repérer aussi…”
J’essaie de réfléchir à une solution en énumérant un tas de choses me sortant de la tête. J’enchaîne les possibilités. Je n’oserai pas lui demander d’appeler quelqu’un. Je préfère rester dans l’ombre et ne pas me faire remarquer pas ces fameux Eros. Je n’ai pas envie que l’on trouve tous les appareils se cachant chez moi. Même si celle-ci le découvre, elle est sur mon territoire, et ne peut s’échapper. Dans tous les cas, elle n’a pas l’air bien offensive, je ne pense pas me retrouver face à une adversaire, mais sait-on jamais.
“Je crois que l’on a une carte à la maison.” Ajouta Etno. “Sûrement ! Dans tous les cas, il vaut mieux en discuter chez moi. Ne t’en fais pas, on te permettra te retrouver ton chemin.”
Perdue sous la pluieNoah Miller & Amber Cox La femme aux cheveux de feu semble surprise suite aux confessions de la brune. Ce qui, en tout vraisemblance, n'est pas étonnant. Elle lui demande si elle serait capable de visualiser sa maison grâce à une vue aérienne, ou bien si elle connaissait des détails, des commerces, des bâtiments qui permettrait de la repérer. Noah réfléchit, longtemps. Pour la vue aérienne, cela semblait compliquée. Comment reconnaître sa maison par vue aérienne si l'on ne l'a jamais vu d'en haut ? Et Noah ne volait pas. C'était donc impossible. Par contre, pour les bâtiments... ça c'était une autre histoire. Même si Noah était incapable de retenir son adresse, elle était tout de même capable de rentrée chez elle. Toute la nuance était là. Elle se repérait grâce à des marqueurs, des éléments du décors qui lui étaient familiers, et qui lui permettait de savoir où elle était. Par exemple, son université, la boulangerie du coin à deux rues de chez elles, une rue remplie de boutiques, les fenêtres bleues d'une maison... Il y avait une multitudes de petits détails dont les gens n'accordaient aucune importance, mais qui pourtant permettait de créer un environnement rassurant pour chacun.
Et puis l'ours parla. Annonçant qu'il y avait une carte chez eux. Noah songea qu'elle aurait elle aussi peut-être besoin d'une carte chez elle, mais n'en était pas sûr. Alors elle préféra se garder de tout commentaire. De toute façon, la dénommée Amber l’emmenait chez elle. Pour l'instant, c'était la seule chose à retenir. Elle la suivit donc, sans spécialement poser de question, et sans craindre les gouttes de pluies qui tombaient de plus belle. Elle jeta un coup d'oeil au loup. Elle le connaissait bien, et vu son air, il n'avait qu'une envie, c'était de filer d'ici et de profiter un peu de sa liberté. Elle lui indiqua d'une signe de tête qu'il pouvait partir s'il le souhaitait, et qu'elle pouvait se débrouiller sans lui. La bête posa son regard d'or sur la jeune fille, il avait l'air de lui dire que si elle avait le moindre problème, il suffisait de l'appeler. Noah se demandait bien comment est-ce qu'elle était censé l'appeler alors qu'il pouvait être à des kilomètres d'elle, mais bon. Après tout pourquoi pas. Cosmos avait toujours été là quand elle avait eu besoin de lui. Comme s'il veillait sur elle.
Le loup se mit à filer. La jeune fille venait alors avec nous sous le grand parapluie noir en direction de mon lieu de vie.
Ce n’est pas un grand lieu de vie. Il est tout à fait modeste, je n’ai pas besoin de beaucoup de place. Etno préfère dormir dans le canapé, moi dans mon lit, et Tarte lui préfère rester près de la cuisine. Je n’ai pas le luxe d’avoir un appartement haut de gamme. Les habitations sont elles même ici assez anciennes. Il y a des rénovations de bâtisse pour les plus riches d’entre nous, cependant cela peut rester mal vu par les autres castes. Au plus nous avons d’argent, au plus notre activité risque de ne pas être licite, et au plus nous avons des chances de nous faire prendre en fonction de notre habitation. De plus, les habitations les plus précaires appartiennent aux Philias. Ceux-ci se font aussi vite remarquer à cause de ce type d’habitations peut entretenues. Autant avoir une habitation moyenne, banale, afin de ne pas se faire remarquer.
Et puis elle se met à discuter un peu avec nous. Sociable la jeune fille. J’apprécie le fait qu’elle ne soit pas réservée et qu’elle tente de faire connaissance. Je souris alors et lui répondit.
"Tu t'appelles Amber c'est ça ? Et toi, tu t'appelles comment ?" “Oui, moi c’est Amber, enchantée.”
“Je m’appelle Etno.” Répondit à son tour l’animae. Je n’ai aucune idée d’où vient ce nom. Néanmoins, il est plutôt amusant. Je l’apprécie, et je crois que lui aussi. Du moins, il n’a pas l’air de le gêner. "Moi c'est Noah."
Elle se coupa quelques secondes pour relancer une question.
"D'où vous venez ?"
Question assez compliquée. J’ai beaucoup bougé durant ma vie avec le travail de mon père quand j’étais plus jeune. Puis j’ai du aussi partir environ 2 ans pour aller en école de journalisme. Je suis revenue ensuite dans la ville où se trouvait ma famille, jusqu’à ce fameux soir.
“Je suis née d'abord à Denver, et j’y suis restée 4 ans. Puis ensuite je me suis beaucoup déplacée dans le pays à cause du travail de mon père. Je suis allée à Manhattan pendant 3 ans, à la Nouvelle Orléan durant deux années, je suis venue ensuite ici pendant 6 ans, je suis repartie à Los Angeles Deux ans, et je suis revenue là depuis..."
“Et toi Noah, tu viens d’où ?”
Je suppose qu’Etno n’avait pas besoin de répondre à la question. Etno regarde beaucoup la jeune fille d’ailleurs. Je le vois se promener plutôt contenté de la situation. Il aime bien rencontrer des personnes tout comme moi, malgré le fait qu’il soit casanier.
Faut que je commence à faire la demande de logement
Antide Alves
Invité
Invité
Jeu 20 Avr 2017 - 22:27
Perdue sous la pluieNoah Miller & Amber Cox L'ours révéla son nom: Etno. Ainsi, elle avait à faire à Etno et Amber. Elle grava ces deux noms dans sa mémoire, se promettant de ne pas les oublier.
"Je suis née d'abord à Denver, et j’y suis restée 4 ans. Puis ensuite je me suis beaucoup déplacée dans le pays à cause du travail de mon père. Je suis allée à Manhattan pendant 5 ans, à la Nouvelle Orléan durant deux années, je suis venue ensuite ici pendant 7 ans, je suis repartie à Los Angeles pour mes études, et enfin me revoilà depuis environ un an."
Noah ne pu s'empêcher de sourire en entendant la réponse de la rousse. Elle avait répondu à la bonne question. Elle avait vraiment comprit le sens de ses paroles. La majorité des gens, quand on leur posait cette question, se contentait de répondre "Le Bronx", ou "Brooklyn", ou encore "Quelques part dans Manhattan". Tout cela sans saisir réellement le sens de ses paroles. Quand elle demandait ça, ce n'était pas pour savoir dans quel quartier la personne venait. Ca, elle s'en fichait un peu. Noah mémorisa les noms des villes qu'Amber lui avait donné. Les cherchant sur le globe (elle n'avait jamais été très intéressée par la géographie). La jeune femme avait tout de même beaucoup voyagé ! "J'ai toujours vécu à New York. Enfin j'ai aménagé ici quand j'avais 10/12 ans. Avant je vivais à Londres."
Noah afficha un sourire mélancolique. Elle n'avait jamais vraiment aimé se rappeler du passé, de sa famille, de sa mère, sa soeur et de son père. Leur divorce ne lui avait jamais posé vraiment de problème. C'était triste certes, mais c'était la vie. Et partir loin de sa mère et sa soeur n'avait jamais posé de problème à la jeune fille. A vrai dire, les relations humaines et elle... ce n'était clairement pas son point fort. Elle se demanda alors ce qu'était devenu sa famille, restée à Londres. Elle pensa à sa mère, puis à sa soeur. Son coeur se serra.
Elle me sourit. Je ne compris pas vraiment pourquoi. Je lui ai répondu simplement, je me disais bien qu’elle comprenait déjà que j’habitais dans le Bronx, dans cette ville depuis au moins quelques temps déjà. Et puis cela me ramène au fait que mon père m’a faite beaucoup bougée, j’ai du me forcer à toujours m’intégrer là où j’allai, tout comme mes soeurs. J’ai rencontré du monde, j’ai rencontré des personnes de toutes origines, j’ai rencontré ces gens de toutes les couleurs, avec pleins d’idéaux, avec pleins de défauts. Tous ces gens que j’ai vu, je ne sais pas ce qu’ils sont devenus, et pourtant nous étions amis, camarades, complices, rivaux, ennemis, coups d’un soir, amoureux... Je me dis parfois que je suis un peu nostalgique de ces années. Je repense parfois à eux par association d’idées, et je me demande ce qu’ils sont devenus après ce fameux soir, juste par curiosité, mais je n’irai jamais chercher la vérité.
"J'ai toujours vécu à New York. Enfin j'ai aménagé ici quand j'avais 10/12 ans. Avant je vivais à Londres."
“C’est comment Londres ?” Demanda Etno.
Il n’avait jamais vu autre chose que cette ville. Il était curieux, il aurait aimé partir, voyagé, voir autre chose que cette ville qui n’est qu’une cage. Il préfère s’enfermer plutôt que de voir la société s’enfoncer dans ce système de caste. Il regarde ce qu’il se passe et que cela finira en guerre civile. Je trouve que c’est un peu le cas, avec les Eros qui viennent légèrement nous casser les pieds sans cesse. Il est plus pessimiste que moi, au fond. J’essaie de me dire qu’un jour tout cela s’arrêtera, que Maxwell se rendra compte de sa profonde connerie, qu’il sera rendra compte que tout cela à rien n’aboutie.
Je savais à quoi il pensait. Il me regarda alors d’un regard assez triste. Nous aimions la liberté de pouvoir aller où bon nous semble. Nous aimions le fait de pouvoir bouger, faire des rencontres. Nous nous ressemblions sur ce point, ne pas être atteint par des ficelles nous stabilisant comme un insecte dans la toile d’une araignée.
“Noah, personne ne t’attend chez toi ?”
Demandai-je. Après tout, je n’avais envie que des personnes s'inquiètent de sa pseudo disparition. Je n’avais pas envie que des Eros viennent la chercher chez moi et que l’on m’accuse de quoi que ce soit. Je n’avais pas envie de porter cela sur mes épaules. La jeune fille en plus de cela me regarde, et je me demande ce qu’elle pense de moi. Mon tatouage est relativement assez visible. Aura t-elle confiance en moi malgré ma caste ? Les dué ne sont pas des démons, je ne suis pas un démon. Je me bats seulement pour mes convictions, je me bats seulement pour la justice, et pour elle. Pour elle, qui n’a pas demandé cela, qui n’a rien demandé ce soir là. Je me bats pour elle, pour sa vie à elle. On m’a privé de ma soeur, on m’a privé d’un peu de bonheur. J’exprime juste ma rancoeur, je crache le venin qui s’est glissé dans mes veines depuis déjà trop de temps. Je ne sais pas si elle peut comprendre, alors je ne préfère pas en parler tant que je ne connais pas ses idées, ses pensées.
Perdue sous la pluieNoah Miller & Amber Cox "C’est comment Londres ?"
La question de l'ours plongea Noah dans une réflexion plus ou moins intense. Des bribes de souvenirs remontèrent dans son esprit. Ca commençait à faire longtemps qu'elle avait quitté le Royaume-Uni pour venir en Amérique, elle et son père. Londres était pour elle synonyme d'enfance. Et enfance était synonyme d'école. Noah détestait cette période. A vrai dire, elle détestait son enfance. Les moqueries à l'école, la solitude, ses parents... C'était une époque sombre, et le fait d'aménager à New York avait été pour elle synonyme de nouveau souffle. Notamment lorsqu'elle été entrée à l'université. Dommage que la Lune Rouge soit venue perturber cet équilibre qui venait à peine de s'installer. "C'est gris et rouge." C'est tout ce qu'elle trouva à répondre sur le coup. Plutôt que se remémorer ses émotions, elle s'était concentré sur le visuel. Les paysages, la ville, les bâtiments... Et gris et rouge convenait parfaitement. Les nombreux bâtiments de pierre et les taxis, les bus, les boutiques colorées qui cassait avec la froideur de la ville. Et puis l'agitation, le brouhaha constant de la population qui déambulait dans la ville. Mais aussi les parcs, leur grandes étendues d'herbes et leur jardins fleuris...ça c'était beau. "Et vert aussi."
Mais bon, il n'y avait pas que la beauté visuelle qui comptait, mais aussi les souvenirs et sentiments qui y était rattachés. Et quitte à choisir, Noah préférait largement être ici que dans sa ville d'enfance. Elle se demanda tout de même comment les choses avaient évolué là-bas. Et partout ailleurs dans le monde d'ailleurs. C'était quand même triste que l'on soit incapable de communiquer avec l’extérieur. A croire que les murailles étaient plus là pour nous séquestrer que pour nous protéger. "Mais je préfère tout de même New York. Enfin, avant la Lune Rouge du moins. Maintenant je ne sais pas." Elle marqua une pause. Puis osa formuler sa question à voix haute, regardant Amber. "Tu penses quoi de la zone de confinement, toi ?"
Noah avait toujours été discrète niveau opinion politique. Le genre de personne qui ne faisait pas de vague. Qui acceptait les choses comme elles étaient et qui se laissait porter par le vent. Ou plutôt elle ne témoignait strictement aucun intérêt pour tout ce qui était politique. Jugeant qu'il y avait des choses plus importantes que ça dans sa vie. Jusqu'à ce qu'elle se rende compte que cette soit disant politique impactait sa vie, justement.
Elle parle de Londres, elle parle de cette grande ville que je n’ai connu. Je suis toujours restée sur le sol américain, bien que je sois allée en vacance dans certains pays européens. Etno reste attentif, , forcément. il n’a jamais vu autre chose que les couleurs et l’ambiance terne pré Lune Rouge. Elle énumère simplement des couleurs, mais cela soit plaire à l’Ours qui aime connaître l'aperçut des autres, et d’une certaine manière celui-ci est original. Moi j’écoute, je ne dis rien et reste dans mes pensée en me disant que certainement, je ne pourrai jamais voyager, que je ne pourrai jamais quitter cet endroit, privée de ma liberté. “C’est bizarre alors.” "Mais je préfère tout de même New York. Enfin, avant la Lune Rouge du moins. Maintenant je ne sais pas." Puis elle enchaina sur. "Tu penses quoi de la zone de confinement, toi ?"
Elle me regarde moi. Je ne sais pas si je dois répondre franchement ou mentir. Elle se doute bien que les habitants du Bronx ne sont pas tellement d’accord avec le gouvernement de Maxwell, elle se doute bien que je ne suis pas vraiment d’accord avec cela, que je ne veux pas de cette mise en place. Je me doute bien que certaines villes dans le monde ou même le pays doivent avoir un meilleur climat politique que le nôtre. Je pense que je serai mieux ailleurs que dans une ville ou je ressasse sans cesse mes démons, ou je vois partout les souvenirs de cette nuit. Je serai mieux dans une ville où je pourrai oublier, ou je pourrai comme passer à autre chose, et enfin laisser tomber le passé pour tout recommencer. J’aimerai pouvoir juste oublier, et recommencer une partie à 0, mais la vie n’est pas un simple jeu. Lorsqu’on commence la partie, on doit aller jusqu’au bout, jusqu’à notre dernier souffle.
“Tu sais, je ne sais pas si tu sais à qui tu parles Noah. Je ne sais pas si tu as vu mon tatouage. Tu devrais te douter de ma réponse… Je pense que nous laisser enfermés ici n’est pas une bonne idée. Tu vois, j’ai juste l’impression qu’on est des bêtes qui se battent pour un peu de liberté, pour un peu de justice et d’égalité. Maxwell nous offre un monde centré sur lui même qui de jours en jours risque de lui exploser en plein visage. Mais ce n’est que ma vision des choses…”
Je soupire. Je ne sais pas si c’est une bonne idée de parler de ça avec une fille d’une autre caste. Après tout, je ne sais pas si elle comprendra mes idéaux. Elle ne sait même pas qui je suis, pourquoi je me bats. Je reste assez sérieuse dans mes propos pour bien les accrocher de ma voix chaleureuse. Je ne fais que des critiques simples sur un ton assez neutre en donnant simplement mon impression sur la vie ici. J’ai l’impression que les Sourgê parfois restent aveugles et n'essaient pas de voir les choses telles qu’elles sont. J’ai l’impression qu’ils restent la tête dans le sol comme des autruches, bêtement à attendre de tuer le temps.
"Non."
Au fond je trouve ça triste qu’une jeune fille comme ça soit seule, mais à son âge j’étais tout autant seule dans mon studio pour faire ma formation de journaliste. J’aidais un journal à faire des enquêtes et articles comme stagiaire. J’avais de bonnes qualifications et j’avais déjà fais quelques stages pour eux durant mes études au lycée.
"Enfin, j'ai juste un cactus."
Je la regarde, Etno se met à se retenir de rire, et moi je souris. Nous nous regardons amusés. C’est mignon. Mon sourire reste coincé sur ma face et me ramène vers une plus douce réalité. Moi je n’ai qu’un chat et quelques plantes c’est vrai. Pour la reprendre sur ses mots et continuer sur cet humour je la relance sur une blague de bas étages.
“ Il va sûrement être en colère que tu rentres aussi tardivement, son humeur risque d’être piquante…” Je me mets à sourire sachant que ma blague reste nulle, mais ça fait du bien. A la radio je ne peux pas m’amuser à dire n’importe quoi, il faut tout de même que je travaille mes propos. “Amber… T’oses encore faire ce genre de blagues ?!”
“Dis l’animae qui me met de la mayonnaise dans les chaussures… Et puis d'habitudes je dois garder son sérieux là où tu sais !"”
Je le regarde alors et lève les yeux au ciel en souriant. Puis je me retourne vers la jeune fille l’observant. Je me doute bien qu’elle est ici seule pour les études. "Tu vois Noah, ne laisse jamais un pot de mayonnaise à ton animae..."
Perdue sous la pluieNoah Miller & Amber Cox Amber semblait hésiter à lui répondre. Comme si elle ne s'avait comment s'y prendre, comment aborder le sujet. Et puis finalement, elle se lance. "Tu sais, je ne sais pas si tu sais à qui tu parles Noah. Je ne sais pas si tu as vu mon tatouage. Tu devrais te douter de ma réponse… Je pense que nous laisser enfermés ici n’est pas une bonne idée. Tu vois, j’ai juste l’impression qu’on est des bêtes qui se battent pour un peu de liberté, pour un peu de justice et d’égalité. Maxwell nous offre un monde centré sur lui même qui de jours en jours risque de lui exploser en plein visage. Mais ce n’est que ma vision des choses…" Noah l'écoute attentivement, impassible. Elle laisse ses mots couler, elle s'imprègne d'eux, elle les mémorise, les analyses. Elle cherche à comprendre, elle cherche à décoder. Approcher une autre vision des choses, nouvelle. Elle prend du recul, réalisant alors qu'elle n'est pas la seule. Elle n'est pas la seule à penser, à réfléchir, à avoir une opinion. Tout le monde à sa propre vision des choses, sa propre vérité. Unique. "D'accord." C'est tout ce qu'elle murmura, pour l'instant. Elle continue de réfléchir. Mentalement. Mais elle n'a pas envie d'en parler pour l'instant. Pas envie de débattre. Pas encore. Il faut que ça mûrisse. Que ça germe petit à petit.
De toute manière Amber était une Dué. Noah l'avait compris rapidement, que ce soit grâce au quartier où elle vivait ou bien grâce à son tatouage. Alors son avis ne l'étonna pas. Elle s'attendait à quelque chose du genre. Ce qui l'étonna le plus, c'était à quel point ses mots lui parlaient. Comme si elle comprenait réellement le sens de ses paroles. Elle se promit d'un réfléchir un jour. Longtemps et sérieusement. Pour mettre aux clairs toutes ces questions qu'elle se posait au sujet de la société, de Maxwell et de la ville.
La discussion s'était portée sur le cactus de Noah. Cette dernière rit à la blague d'Amber qu'elle trouvait plutôt bien pensée. Facile, mais efficace. Malgré ce qu'Etno pouvait dire. "Pas mal, la blague ! Je lui met 7/10. C'est facile, mais plutôt efficace. Mais je suis sûre que tu peux faire mieux !" La brune avait la fâcheuse manie de noter les blagues des autres, et les siennes aussi d'ailleurs. Cette mini compétition, ce mini défi, ça la poussait à en faire encore plus. Et des toujours plus drôles (ou idiotes, après réflexion). En tout cas ça la faisait rire, et c'était l'essentiel. "Ne t'en fais pas, je n'oublierai pas ton précieux conseil. Même si je ne suis pas sûr que Cosmos soit du genre à jouer avec de la mayonnaise..." Vu le caractère du loup, cela l'étonnait fortement. D'habitude, c'était plutôt elle qui faisait des bêtises, et Cosmos qui la reprenait, moralisateur. Souvent avec une pointe d'amusement dans le regard, mais moralisateur tout de même. Alors non, Noah n'avait strictement rien à craindre du loup armé de mayonnaise. De toute manière, elle n'avait même pas cet aliment chez elle, alors il n'y avait aucun risque !
“Qu’un 7/10 ?! Je vaux bien plus qu’un 7/10 ! Tu n’as encore rien vu, rien entendu.”
Je fais un clin d’oeil prenant ça comme un défi. J’aime le défi, j’aime le journalisme et la concurrence que nous avons entre nous. Trouver les informations en premier, c’est vraiment le combat que je faisais avant. Là actuellement, c’est m’amuser à critiquer la société, prévenir les Dué et les Philias, et leur apporter du soutient à travers ma radio.
Je rigole alors. Je trouve ça un peu dommage, le loup de tout à l’heure avait l’air un peu sérieux. Etno et moi sommes plus décontractés pour ce genre de chose, à nous faire des petites plaisanteries comme un frère et une soeur bien que nous restions différents. “C’est dommage… ça fait toujours un peu d’animation !”
Je sens qu’il fait de plus en plus humide et m’inquiète un peu dans le fond pour mon matériel et décide d'accélérer légèrement le pas jusqu’à arriver devant chez moi. C’est une bâtisse plutôt ancienne, on pourrait dire qu’elle date des années 80 ou 90. Pourtant, elle semble bien entretenue. Je fais signe à la jeune fille et à Etno et ouvre la porte du palier du Rez de Chaussée pour les faire entrer rapidement et aller finalement jusqu’à chez moi quittant les pleurs du ciel pluvieux.
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Lun 17 Avr 2017 - 16:28
![Perdue sous la pluie - Ft. Amber [Terminé] Tylych10](https://i.servimg.com/u/f58/17/54/71/64/tylych10.jpg)
