Valens Radzmayer est un homme simple et plutôt particulier à la fois. Au niveau de son mode de vie, il ne sera pas celui qui cherchera à obtenir luxe et richesses, sachant apprécier les choses qu’il possède à leur juste valeur. Il aime prendre la vie avec légèreté et s’entend généralement bien avec ceux qui l’abordent, étant plutôt charismatique et jovial. Il est du genre farceur et plutôt extraverti, se plaisant à attirer l’attention autour de lui. En passant du temps avec Valens on peut parfois penser qu’il lui manque un boulon ou deux peut-être plus, mais c’est ce qui fait son charme. Il vit son existence telle une grande pièce théâtre prenant parfois le rôle de personnages dans son quotidien. Ainsi, pour courtiser une jolie jeune femme qu’il trouve attirante il est tout à fait envisageable que Zoro prenne la relève pour venir offrir quelques mots doux à la belle en question. Valens a une personnalité un brin narcissique, n’en manquant pas une pour placer une remarque allant en sa faveur, mais le fait généralement sur un ton plaisantin. D’un naturel persévérant, il ne baissera que rarement les bras, poursuivant ses efforts jusqu’à atteindre ses objectifs. Cette persévérance peut cependant s’avérer être un mal à son égard, devenant obstiné pour certains sujets. Autre caractéristique de Valens, il est plutôt rêveur, chose qui se marie bien avec sa persévérance. Il lui arrive donc d’avoir la tête dans les nuages à se créer des projets, à entretenir de vieux rêves et à tout simplement laisser aller son imagination. Son côté rêveur en fait aussi une personne un peu distraite, perdant parfois le fil des choses, mais de brefs moments seulement. Pour finir, il a un certain niveau d’éducation, ayant fréquenté l’université à Berlin grâce au fait que ses parents avaient les moyens de l’y envoyer.

En plein spectacle, Munich
Les applaudissements, la hauteur inquiétante et les cris d’euphorie de la foule créaient un climat oppressant autour de Valens. Le jeune garçon à la chevelure ébène, perché à plusieurs mètres en hauteur, ne semblait pas à l’aise avec la situation. Il parcourait l’assemblée d’un regard fuyant, l’angoisse parcourant son corps en de désagréables frissons. L’agitation de la foule ne parvenait en de sourds sons aux oreilles de Valens, figé. Quelques bruits plus distinctifs parvinrent à se démarquer du brouhaha causé par les spectateurs. Un son pure offrant un certain sentiment de sécurité. Les sons ambiants devinrent claires aux oreilles du garçon. Son regard se redressa vers le son qui s’était distingué du reste, la voix rassurante de son paternel. Son père se balançait avec grâce, accroché aux trapèzes ballants, tendant les bras vers le petit Valens. Lorsqu’il se rapprocha du gamin, le temps fut comme ralenti pour le jeune, entendant seulement :
« Vas-y fiston, j’ai confiance en toi. ». Le jeune à la crinière ébène serra la mâchoire et les poings sous ce stress intense. Une fraction de seconde écoulée, il prit son élan, redressa les bras et sauta dans le vide. C’était l’absence de filet qui l’avait terrorisé, mais son père avait toujours été en mesure de faire ressortir le courage de ce petit garçon. Alors que la gravité appliquait déjà ses effets sur le corps de Valens, ses mains furent rattrapées par celles d’Hermann qui adressa par la suite un sourire plein de fierté à son fils en riant de satisfaction. Le public fit claquer toutes ses pairs de mains face au saut du garçon, ce qui encouragea les deux acrobates dans leurs manoeuvres.

« Magnifique Valens! Tu as réussi mon fils! »
« J’y suis arrivé papa! » répondit Valens, pas peu fier de lui.

Le père et le fils poursuivirent, accordant un spectacle de choix aux spectateurs, de grands sourires aux lèvres. Une charmante femme à la chevelure flamboyante se joignit par la suite aux deux têtes ébènes dans leurs cascades aériennes. La famille Radzmayer avait gagné ses galons depuis longtemps dans le domaine du spectacle et ils étaient bien connus dans Munich, beaucoup se déplaçaient pour venir admirer leurs représentations qui vendaient toujours du rêve. Valera, la mère, relâcha son fils vers la plateforme située en hauteur sur laquelle Valens se trouvait au début. De nouveaux claquements de mains se firent entendre face à cette réussite. Les trois semblaient prendre un moyen plaisir à faire ce qu’ils faisaient, c’était une réelle passion. Le sourire jusqu’aux oreilles, Valens gardait son regard vers ses parents. Le décor plongea soudain dans les ténèbres et les cordes qui soutenaient le couple lâchèrent, laissant tomber les amants.Valens laissa apparaître une mine terrorisée en criant d’effroi.

Appartement de Valens, New-York
Valens se réveilla en sursaut dans son appartement du Queens, le souffle haletant, le front perlé de sueur, se redressant d’un coup. Sa résidence, loin d’être inconfortable, était plongée dans l’ombre de la nuit. Seuls de minces filaments de la lumière de la lune éclairaient l’intérieur. L’astre lunaire, perché dans le ciel, devait annoncer les coups minuits de son éclat rouge sang. En grattant sa barbe de trois jours, Valens se laissa retomber sur le dos, détournant le regard sur son côté droit. Tendant la main vers un cadre situé sur sa table de chevet, il vint en caresser la vitre, derrière laquelle se trouvait une photo. Trois personnes, un homme aux cheveux sombres, une femme à la chevelure rousse et un enfant possédant la même crinière que son père, Valens plus jeune. Quelques années auparavant, Hermann et Valera eurent un accident de voiture, laissant un orphelin sur cette terre. Bien qu’il ne faisait plus souvent ce rêve, Valens en était toujours un peu marqué. Il poussa ses couvertures sur son plancher, d’un geste las du pied, puis se redressa. Il s’avança vers sa fenêtre, l’ouvrant pour laisser un courant d’air se créer à l’intérieur. Appuyant ses mains contre le rebord, il ferma les yeux, redressant la tête. Sa poitrine fut réchauffée un bref instant lorsqu’il pensa à Hermann et Valera. Puis d’un coup puissant, il se hissa par la fenêtre et sauta, tête vers le bas. De nombreux étages le séparaient du sol du Queens. En allongeant les bras en parallèle avec ses épaules, on vit disparaître la forme humanoïde pour laisser place à un petit oiseau, un moineau à première vue. Ayä, l'anima de Valens était couchée dans son panier, mais regardait Valens d'un air attentif. Quand quelque chose le tracassait, elle le savait. Mais dans ces occasions elle était parfaitement consciente que son humain n'avait besoin que d'évacuer un peu, or elle le laissait faire, mais redoublait sa garde une fois à son retour. La mystérieuse lune sanglante, c’est ce qu’elle avait apporté à Valens, le pouvoir de devenir autre chose, des animaux. Il n’était certes, pas en mesure de se transformer en ce qu’il souhaitait comme bon lui semble, mais avec un investissement considérable, il finissait par y parvenir.

La petite créature à plumes se laissait planer sur les vagues d’air qui sifflaient dans New-York, se manifestant par son gazouilli singulier. C’est ainsi que Valens décompressait. Il se jetait par sa fenêtre et prenait son envol, ressentant une liberté et une sensation comme on ne retrouvait nul part. Cette capacité, Valens la voyait comme un don. Bien que cela l’intriguait et l’effrayait beaucoup à ses débuts, il finit par apprivoiser son pouvoir et l’aimer. Certes, il n’était pas le seul à avoir été touché par ces étranges phénomènes et les choses avaient bien changées depuis l’apparition de cette lune rouge. Politique, environnement, services, plus rien n’était pareil. Maintenant, il fallait poursuivre et rester vigilant, même si Maxwell était parvenu à remettre de l’ordre dans New-York, en espérant que le prix n’en soit pas trop élevé. L’homme à la chevelure sombre avait vingt-neuf ans. Il avait quitté son Allemagne natale deux ans après le décès de sa famille pour rejoindre New-York où il trouva un emploi comme prof de sport, chose qui lui plaisait particulièrement. Aujourd’hui, il faut essayer de continuer, malgré tout. Peut-être les choses redeviendront-elles comme avant? Seul le temps peut savoir.