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#Underworld – in the city of Ashes and Dusk (FT. Damoclès)
Invité
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Anonymous
Jeu 13 Juil 2017 - 3:43

"My cons-cience has been poisoned, infected by hate that has broken."
#Loïc Nottet
Poison
Underworld
In the city of ashes and dusk





Tu te souvenais parfaitement de la mort, Lamia.
Elle était là ; tu doutais qu’elle t’ait un jour quitté. Tu entendais son ventre hurler dans la plainte d’une cigarette éteinte.
Elle semblait s’être imprégnée des hommes après la tempête et le vent avait semé leurs entrailles dans la pierre. Tu sentais son odeur autour de toi – odeur de cendre et de terre battue – et ses rires s’enchainaient à ta peau. Tu aurais voulu mourir. Tu n’aurais jamais pu être davantage vivant qu’en cette seconde où tu souffrais.

Tu sentais la mort et tu fulminais, Lamia.
C’était la caresse pieuse des souvenirs sur ta peau, du soleil mourant qui t’avait cueilli dans le creux de tes reins lorsque tu avais poussé la porte de l’immeuble. C’était le fracas de l’avenue, identique à celui que tu avais toujours connu, les danses et les rires qui s’enchainaient dans un tango effaré, les lueurs psychédéliques des néons (plus de rouge que de blanc), le fracas des chantiers et les couleurs du soleil, aussi pâles qu’un doliprane. Tout paraissait se mélanger autour de toi – peut-être était-ce le manque de sommeil. L’ibuprofène crépitait dans tes veines. Tu ne savais plus comment te protéger du monde, mais tu marchais à l’ombre et ton ombre se mêlait lentement à celle de la ville, comme si tu lui appartenais. Comme si tu avais été dépossédé de ta conscience – que tu avais perdu quelque chose de toi.

Tu avais trop chaud, en cette soirée d’été, mais tu avais l’impression que seul ton cœur brûlait. Ta chair demeurait intacte, ta cage thoracique protégeait tes poumons, ta peau dissimulait l’intérieur de toi – et ton cœur brûlait. Tu avais gagné Coney Island après avoir tué deux beasts ; l’une d’elle avait déchiré ton bras droit. La nuit s’était étendue autour de toi, ce soir, mais elle semblait régner sur New-York depuis longtemps ; peut-être depuis trois ans. Mais l’île demeurait déserte, comme toujours – seule l’inquiétude de Rune dessinait encore quelques murmures dans l’obscurité.

(Tu entendais ses mots, ses suppliques pour que tu rentres à l’appartement, mais tu l’ignorais. La colère t’aveuglait. Et tu recherchais encore frénétiquement cette lumière – ce sourire – qui transformait l’ombre en linceul – Athalée dans ses perles de pluie.)

Tu devais tuer aujourd’hui, pour un contrat (tu avais choisi de partir seul et tu te dirigeais vers l’Aquarium.) Tu souffrais, parce que tu connaissais ta cible. L’un de tes hommes que tu pensais mort pendant la Lune Rouge, mais qui se serait réfugié à l’Aquarium depuis plus de deux années, et aurait sécurisé une partie de la zone — une minuscule partie seulement – pour empêcher les touristes d’entrer… et les beasts de le dévorer.

Tu n’aurais pas davantage souffert si tu avais été amoureux de la personne que tu devais traque – si cela avait été Ophélia, l’une de tes conquêtes.

Tu l’avais reconnu lorsque l’agapé t’avait tendu sa photographie. Malgré ses joues de cendre (une expiation), malgré ses cicatrices et le masque qui ornait ses lèvres, malgré son regard mécanique, tu l’avais reconnu.
Et son sourire semblait prêt à briser le monde entier dans une immense cathédrale de silence.

Tu marchais depuis longtemps, Lamia, et tu avais bientôt dépassé le parc d’attraction pour te diriger vers l’entrée de l’Aquarium. Autour de toi il ne restait plus que l’odeur tiède du doliprane, dans les silhouettes déchirées du parc d’attraction, dans l’aube des manèges et l’ombre du rire des enfants, dans les nacelles abandonnées dont le temps avait défait les lacets. Bientôt, tu avais aperçu l’entrée – une double porte encore éclairée par des vasques artificielles mais dont les bleus et les mauves s’étaient ternis, comme si la grève avait lentement capturé les couleurs. Tu t’étais arrêté ; tu avais laissé tes doigts déjà rouges effleurer le chambranle. Il faisait nuit, Lamia, mais tu ne le voyais pas. – tu ne voyais rien. Tu t’étais refugié autour de toi-même et tes lèvres ressemblaient à des esquisses. Rien ne dépassait plus tes souffles impeccables ; tu n’hésitais pas, mais tu songeais un instant au rire d’Athalée avant de pénétrer dans la zone la plus dangereuse de New-York. Ce rire aussi léger que le feulement d’une fleur.

Rune demeurait silencieuse – elle s’était blottie dans ta nuque et sa présence, contre ta peau, te semblait plus vivante que celle de l’obscurité. Tu sentais son cœur battre entre tes vertèbres. Battre en toi, dans ce petit creux où tu pensais qu’il ne restait rien. Lentement, la salamandre avait murmuré :

— Tu es certain de vouloir le faire ?

Tu n’avais pas répondu, Lamia, mais une conscience sourde consumait tes reins. Derrière toi, les camélias fleurissaient sur l’océan et tu te souvenais sans t’en empêcher de la Lune Rouge. Ce soir-là, tes cicatrices étaient devenues sanctuaires et les nuages déposaient des lampées de sel sur ta peau. Tu te rappelais de cet instant où tu t’étais réfugié avec tes hommes sur la grève, et où vous aviez combattu les beasts avant que tu ne leur ordonnes de rentrer chez eux. La neige paralysait tes cils et tu n’avais pensé qu’à Athalée. Athalée seulement, dans le précipice d’un mécanisme qui tourne et qui s’érode, dans l’éclosion de la mort et de la chute, Athalée dans ce manque du corps, l’absence, la chute simultanée du passé et du futur. Athalée dans tout ce qui avait un jour été toi.

(Puisque, lorsqu’un proche disparaît, ce n’est pas seulement la promesse du futur qui disparaît. Tu aurais aussi dû supporter ce passé qui fleurit et qui explose, qui déverses ses lippes et ses langes sur l’esprit du vivant ; ce passé que tu avais enterré par lâcheté – parce que tout semblerait plus difficile sans elle mais plus facile sans le souvenir d’elle)

Alors voilà ; la plupart de tes hommes étaient morts ce soir-là, dont Smitt. Parce que tu les avais abandonnés. Parce que vous tentiez de protéger ceux qui vous étaient chers, mais que aviez échoué.  Tu n’avais jamais retrouvé son corps – les restes calcinés de sa femme et de ses deux enfants t’avaient suffi. Mais il était vivant ; il était devenu un terroriste recherché après la Lune Rouge.

Il était vivant, oui.
Et tu t’apprêtais à le tuer – comme si tu te tuais toi-même.
Eros contre dué ; ancien ami, collègue. Tu te sentais trahi, Lamia.

Tes poings se serrent comme si tu voulais briser ta propre peau, et c’est un torrent de flammes et de lames qui vient lentement illuminer tes mèches siennes. D’un geste vif, tu avais tiré la porte vers toi et, dissimulé par le feulement de la nuit, tu étais entré dans l’Aquarium. Le lierre avait peu à peu envahi les plafonds d’obsidienne bleuté, et tu percevais – à la lueur d’un petit feu au creux de tes mains – le panneau d’affichage déchiré au 21 décembre. Autour de toi, tout paraissait blanc. Ecorché – exempt de vie. Dénudé – souvenirs avortés. Déchiré – beast éventrée. Tu t’étais lentement avancé entre les ruines. Tu avais la sensation de marcher dans le vide, mais le vide lui-même paraissait plus consistant que ton corps – peut-être ta colère avait-elle dévoré ta chair, ce soir.

Parfum de pluie.
C’était la mort que tu ressentais tout autour de toi, dans l’odeur d’agrumes et d’herbe séchée. Tes pas crissaient sur le verre pilé et tu observais les vitrines brisées où pourrissaient lentement des branches artificielles.

Tu avais aperçu le beasts lorsque tu avais atteint la première vitre intacte.
Un requin, pâle et boursouflé, qui semblait contenir en lui tout ce que le cauchemar avait un jour fait des hommes. Un squelette nu sous une peau sacrifiée dont l’épiderme permet de cacher les perversités et les malformations, les muscles atrophiés. Son aileron pendait nu sous une gangue de chair et son crâne portait des tatouages étranges de chair et de peau. D’une voix étrange, tu observes encore la beast puis tu murmures :

— Salut, toi. Tu vas m’aider à détruire ce lieu.
— Sois prudent, s’il te plait…

Un sourire étire tes lèvres pour toute réponse. Tu songeais à Smitt. Tu voulais le détruire – autant que tu te détruirais toi-même. Est-ce que ton feu pourrait brûler les vitres, ou est-ce qu’il pourrait te brûler toi ?

(Et, derrière ton calme douloureux, il y avait un mélange d’organes à reconstruire, un être en attente, les échos d’une pluie qui avait lentement effacé tes derniers souvenirs. Tu ne voulais pas montrer au monde que tu souffrais, mais l’expiation déchirait tes gestes. En une valse de silence, de non-dits ; de faux-semblant.)

En silence, tu balances ton poing enflammé dans la vitre. Tu souriais comme un fou – et si tu devais mourir, tu mourrais avec lui.



© Shalynia – #RP 1

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Damoclès
Daddy Cool
Damoclès
Métier : Leader des Eros
Mutation : Modification du réel
Daddy Cool
Mer 2 Aoû 2017 - 23:40


#UNDERWORLD
Les yeux fermés, il essayait d'ignorer, ignorer les voix, ignorer les murmures et les caresses sur son visage. Sa tête tourne et son esprit divague alors que le monde autour de lui semble se moquer. Ce monde qui le torture et le traumatise. Il ferme les yeux pour ne pas voir les plaies, le sang qui le recouvre, il les garde fermés pour ne pas ressentir la douleur de ses propres souvenirs qui pourtant sont là, partout autour de lui. Ils susurrent, ils veulent qu'il se rappelle et qu'il souffre, encore et toujours jusqu'à ce qu'il craque, jusqu'à ce qu'il devienne fou. Encore.

Eros …

Il ouvre ses yeux vides et épuisés puis observe le sol près de lui. Il n'y a rien. Absolument rien. Elle n'est plus là. Elle ne l'a jamais été. Pourtant il l'a ressent, parfois. Avant que son esprit ne s'éveille et que seule son absence persiste. Cette partie de lui aujourd'hui détruite. Alors le manque se transforme en une maladie, elle le hante, lui rappelant par des sensations désagréables ce qui lui manque, ce qu'il a perdu. Comme si son dos le grattait, cette zone inatteignable qui l'irriterait et le rendrait dingue car incapable de se soulager. C'était toujours comme ça. Continuellement. Alors parfois il s'abandonnait à la facilité. Il suffisait de laisser l'illusion reprendre place. Laisser le mensonge combler le creux dans sa vie. Ce n'était qu'un mensonge. Comme si ses bras étaient maintenant assez long pour se gratter, faire disparaître cette sensation désagréable en y enfonçant ses ongles, rougir sa peau jusqu'à faire taire ce qui le rend dingue. C'était si bon.

Damoclès

Il referme les yeux, tout ceci n'est qu'une illusion, une illusion fabriqué par son propre esprit qui cherche à le faire chuter.

Damoclès !

Ses yeux rouges s'ouvrent, à peine cette fois et il la voit. Petite chose à peine visible face aux brumes qui envahissent son esprit. Rune. Impossible qu'il ait pu la créer. Il voudrait presque la toucher pour être sûr qu'elle est réelle, mais il le sait, on ne touche pas l'anima d'un autre. L'anima qui représente la partie la plus saine d'une personne, celle qui comble le vide d'une âme triste et seule. La sienne par exemple.

Rune …

Sa voix est un murmure et il tend la main vers la salamandre comme si elle n'était pas vraiment là.

Qu'est-ce … Où est Lamia ?

Il observe, il relève les yeux, la curiosité et l'inquiétude remplaçant la fatigue dans ses yeux. Il savait très bien que tout ceci, que cet état que le faisait tanguer entre la folie et la dépression n'était dû qu'à une seule et unique chose : son pouvoir. La seule chose qui pouvait encore le soulager et qui le détruisait à la fois. Une poison salvateur qui peu à peu aurait sa peau.

En train de jouer avec des Beasts.

Ses sourcils se foncent et une lumière semble s'allumer dans ses paupières rubis, comme s'il s'éveillait enfin d'une transe qui n'a que trop durée.

J'imagine que si tu es là, c'est qu'il a besoin d'aide ?

Il referma les yeux une fois de plus et lorsqu'il les ouvrit cette fois-ci. Il n'y avait plus de trace de fatigue, plus une seule lueur de folie non plus. Il ne pouvait pas se montrer dans cet état lorsque Lamia avait besoin de lui. Il ne pouvait tout simplement pas l'abandonner. Pas après tout ça. Sans un mot de plus, il tendit sa veste en direction de Rune afin qu'elle monte et s'accroche à lui.

Les voix disparaissaient. Les caresses cessèrent. Il quittait enfin son antre pour rejoindre le monde. Ce monde qui le torture. Ce monde qui le détruit. Ce monde qui n'est pas le sien. Mais il ferait tout pour son bras droit.
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Damoclès
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