Tu t’apprêtes à aller encaisser tes gains, Saeri’i.
Tu te tâtes un instant ; l’idée de re-parier te fait doucement sourire ; douter. Tu pourrais doubler l’argent que tu viens de gagner ; ou tu pourrais tout perdre, tel Icare, la cire brûlant le bout de tes doigts avares.
— « Excusez-moi ? »
Une voix douce ; glacée te sort de tes pensées. Devant toi se trouve une demoiselle embetée, ses longs cheveux sombres ondulent le long de ses épaules dénudées. Une panthère rôde à tes pieds, envoyant quelques
trèfles se glissent contre ta peau d’Adam, accompagnant les images d’une
Wisteria paniquée. La petite méduse agite ses tentacules au-dessus de toi, tel un nuage semi-transparent couvert de verdure. Elle te bombarde d’images sans s’arrêter ; marathon de pensées. Alors que tes yeux vairons se glissent dans leurs comparses vertes comme des prés, la jeune fille reprend ;
— « Est-ce-que vous pouvez m'aider ? »
Une question bien compliquée.
Une question à laquelle tu pourrais répondre ; ou simplement ignorer.
Après tout, tu ne connais pas cette inconnue qui vient de t’aborder, tu ne l’as même jamais croisée. Une lourde
pivoine se dévoile sur le haut de ton crâne ; tel un chapeau huppé, alors que tes iris glissent le long de sa figure dissimulée. Quelques
centaurées bleutées viennent fleurir le long de tes tempes ; t’offrant un début de barbe fleurie. Tu lui offres un sourire sympathique ; encore sous la joie et l’euphorie de ta victoire passée. Tu t’appuies contre la rambarde que tu venais de quitter, un sourire charmeur ; peu moqueur ; au coin de tes lèvres abimées ;
glorieuses avancées sur tes avant-bras ainsi dévoilés.
— « Tout dépend de ce que vous allez me demander. » réponds-tu, nonchalant.
Tu ressens l’inquiétude de ta petite méduse ; sidérée ; qui te lance quelques images spontanées de sa surveillance de la panthère langoureuse à tes pieds. Tu n’es pas vraiment concerné, après-tout, la demoiselle vient te déranger pour te demander de l’aider ; son anima n’attaquera pas. Du moins pas pour le moment, pas pour l’instant. La foule rugit à tes côtés alors qu’un nouveau gagnant vient d’être couronné ; qu’un nouveau perdant vient d’être sanctifié. Une personne vient te bousculer ; la vague de joie et de victoire ; dizaines de
crocus et
d’amaryllis de tes clavicules jusqu’à tes côtes te donne le vertige ; trop de sensations en une seule fournée. Ton sourire se fait plus crispé alors que tu proposes ;
— « Et si l’on allait ailleurs pour discuter ? »
Index floral
Trèfle - Incertitude
Pivoine - Confusion
Centaurées bleues - Attention
Gloires du matin - Amusement
Crocus dorés - Joie
Amaryllis - Victoire
Accueil
Mar 13 Nov 2018 - 22:56
Nova progressait, avançait. Discrètement. Personne ne la voyait, les gens bien trop occupés à regarder le match qui se déroulait, à hurler leur joie ou leur mécontentement. Elle était en chasse ; son appareil photo rangé. Elle cherchait quelqu'un. Elle cherchait une quelconque information. Berlioz était juste derrière elle. Elle jetait quelques regards vers le match. Il y allait toujours avoir des gagnants et des perdants ; la pire perte serait celle de la vie pour un des deux participants, pour les autres, ça serait quelques deniers. Nova se refusait à participer à parier. Elle pourrait avoir de la chance avec Félix, mais très peu pour elle. Elle préférait observer les Hommes devenir fou après avoir perdu.