Tornade d’un temps nouveau ; vent du changement qui arrive dans son appartement, avec ses cheveux sombres et ses accusations.

 

Fentes assassines ; les regards se font fusillades alors que les lèvres s’agitent ; gourmandes et insatiables.


 

Étincelles ; peau contre peau ; souffle brûlant le long de la nuque. Son sourire se fait carnassier, les frissons parcourent son dos pour échouer au creux de des reins.

Lèvres joueuses ; elles se courbent — charmantes ; charmeuses. Elles se délient avant se s’échapper, les regards se font brûlants, incandescents.

Soie noire qui glisse entre les doigts ; soupire exalté ; sourire béat au bout des lèvres.

Chaton aux griffes acérées ; il se fait joueur ; il se fait fauve alors que la matière résiste à ses pattes affamées.

Vallée ciselée ; cette ligne noire fait tache ; elle se détache, glissant lentement, si doucement, dévoilant ainsi des contrées inexplorées.

Perles argentées qui se dévoilent ; délicieusement arquées, elles attirent un regard affamé.

Doigts qui glissent ; qui frémissent. Ils s’aventurent ; se perdent entre ces épis déliés ; dans cette forêt noire ; fils de jais.

Dos arqué ; lèvre ourlées en un sourire amusé ; la tension montre — tourbillon, s’emballe pour s’envoler —Pétales de Camélia sur le canapé.

Dans un autre monde, lors d'une autre vie les oiseaux gazouilleraient à la fenêtre, heureux de célébrer cette nouvelle journée ; ce soleil enfin levé. Dans un autre monde, lors d'une autre vie, Ryūnosuke n'aurait pas fini, éjecté d'un capané, son hermine définitivement traumatisé. Il se serait réveillé ankylosé, abimé, ses hanches marquées, ses cuisses parsemées de morsures à moitié entamées.

Il sent son corps tomber. Tumb.  
Il se réveille en sursaut, ses cheveux éparpillés, sa barbe ayant un peu poussé. Il voit une jambe — fort bien formée se rétracter sur le canapé. Et son cerveau embrumé fait peu à peu les connexion pour saisir la situation. Sans plus tarder, il se relève, ignorant les courbatures qui lui indiquent avec une clareté déconcertante les évènements de la nuit passée.
De toute sa splendide nudité, ainsi dévoilée, sa Quenouille qui pend entre ses cuisses constellées. Il grogne.

— « Ilias .... T'es vraiment un enculé. »

Dans un autre monde, lors d'une autre vie Ryū aurait pu grogner, mal baisé. Mais à croire qu'Ilias avait bien fait son boulot la nuit passée. Alors Ryūnosuke se contente de sourire ; un sourire charmant, un sourire plein de dents.

— « Maybe the first round wasn't that good. » dit-il, haussant les épaules.

Il sent pourtant le regard d'Ilias tomber ; le dévorer. Et il sent un frisson remonter le long de sa colonne fatiguée. Il est vrai qu'il ne se fait plus si jeune, mais il n'a jamais refusé un second desert lorsqu'il est proposé. Sa quenouille se fait intéressée, venant rencontrer cette main si gentiement disposée.

— « Mais pour être sur, il faudrait vérifier » finit-il amusé.

Y'a rien à dire.
Ryū est vraiment de meilleure humeur quand il s'est fait enculer.