Mutation : Origami - Donne vie à des créations de papier
Dim 2 Avr 2017 - 22:09
solaceANANKÉ" Tu pourrais lui demander. "
Si ton ego n'était pas aussi terrible.
Elle ne l'ajouta pas mais elle n'en avait pas besoin. Peut-être que cette histoire de télépathie avec les anima n'était pas totalement fausse, en définitive. Parce que Kyong avait beau essayer de le ménager pour aujourd'hui, Yong-sun captait très bien le fond de sa pensée. Elle prenait des gants, et il avait horreur de ça. Parce qu'il n'était pas en verre, il n'allait pas tomber en morceaux à la moindre secousse de sa part.
Non, il y avait plus de chances qu'il explose.
Un bombe à retardement plus qu'un objet fragile. Ca n'avait rien de nouveau.
Le brun se laissa retomber sur son matelas dans un grondement de frustration, emmêlant ses mains dans ses cheveux noirs. Ouais, il devrait lui demander. Il devrait mais oh, il n'avait pas envie d'avoir cette conversation. Il n'avait pas envie d'arriver avec son air fermé habituel et de lâcher un truc comme 'est-ce que tu fais un peu attention quand même ?' parce que soudainement il avait la trouille. Parce que soudainement il se demandait si un de ces quatre il allait pas trébucher et pas se relever, une connerie du genre. Parce qu'il avait lowkey fait des cauchemars, aussi, et était assez fragile pour que ça ne le laisse pas tout à fait indifférent. Mais ça il n'en parlerait clairement pas.
Non, c'était ridicule. Et être ridicule faisait partie des nombreuses choses qu'il préférait éviter.
Bien sûr, Kyong lui avait déjà dit: " C'est pas ridicule, c'est une bonne chose même, fais un effort. " " Grandis un peu "
Facile à dire.
L'étudiant jeta un regard ennuyé à son anima et la chassa d'un mouvement de la main. Quand il avait une idée en tête, difficile de la sortir, ça non plus n'avait rien de nouveau. Et ça fonctionnait tout aussi bien avec ce qu'il aurait préféré pouvoir laisser couler. Il finit par se redresser sur le bord du lit, passant en revue ses options. Non, il n'allait vraiment pas poser la question à Ryû.
Mais il allait quand même falloir faire quelque-chose.
Se levant avant de perdre la volonté de le faire, il quitta sa chambre puis l'appartement en refermant la porte derrière lui. Ca ne faisait pas très longtemps qu'il la connaissait, et peut-être que c'était un peu naïf de s'être attaché à cette étrange femme qui débarquait généralement avec un bandeau sur les yeux, mais peut-être qu'il se fichait pas mal de la prudence à ce stade. Ananké était stable, compréhensive à la manière d'une soeur aînée qu'il n'avait jamais eue, et ça ne serait pas la première fois qu'il passerait la voir au milieu de rien. Pour voir si elle n'avait pas des conseils (elle en avait), pour voir si lui parler n'était pas un peu rassurant (ça l'était) et s'il ne s'en sortait pas ne serait-ce qu'un peu plus tranquille.
" Ananké ?, fit-il, entrant sans frapper comme il le faisait souvent, T'as 2 minutes ? " demanda-t-il en refermant la porte
Kyong réussit à se faufiler tout juste avant s'être bloquée dehors et piailla de mécontentement mais il s'appliqua à ne pas lui adresser un regard. Enfin, peut être qu'il en faisait pas ça exprès. Peut-être qu'il était un peu plus intéressé parce qu'il avait sous les yeux. Enfin, plus perplexe, surtout.
C'était comme cet exercice dans les livres pour enfants Relier les points
Sauf qu'il n'arrivait pas à relier les points.
" ... Tout va bien ? " essaya-t-il, à défaut d'avoir quoi que ce soit de mieux en tête
“L'expérience ne nous offre au premier coup d’oeil qu'un chaos suivi d'un autre chaos.”
Je sais bien, que ce monde n'est pas beau et que je ne suis pas B E L L E non plus. Je n'ai pas la suffisance de croire que mon chemin, mes A C T I O N S sont justes alors que je travaille clairement pour cet homme, ce R O I qui demande à ce que l'on tue pour lui, mais pas en son N O M.
Errance précaire. Déstabilisation mentale. Perte de contrôle. Arrêt cardiaque de l'humanité. Dans ce monde aux allures de l'Enfer, tu aurais pu être tout ceci, Ananké. Mais Narcisse a choisie de se battre, elle a choisie de naître, de devenir réalité pour protéger la jeune femme innocente qui existait avant elle. Elle a décidée de prendre vie pour vous protéger, pour vous sauver de la cupidité et la bêtise humaine, de la trahison et l'horreur de cet univers. Narcisse est forte, sans scrupule, sans états-d'âmes. Une lame aiguisée, un œil acéré et le sang qui repeint ses mains, la chair qui habille sa robe préférée. Démon, entité malsaine, rage du genre humain. Un symbole de liberté, mais aussi de la Mort en personne. Alors les orbes rouge comme le sang se promènent, un sabre à la main, un sniper dans l'autre. La mission n'était pas aussi aisée que prévu finalement. Un tir manqué, une alerte retentissante, un homme influant bien caché, protégé. Pourtant, tu as tout trucidé sans respect, oubliant de penser pour ne pas arrêter la main monstrueuse que représente cette femme. Deux entités en une, tu es un complexe, un mur, une barrière qui tente de préserver l'innocence, le bien. Pour survivre, pour pouvoir rire encore demain. Châtier au nom d'un Roi qui n'en a que les allures et les mots bien formulés, ce n'est qu'un rat qui se voile derrière un sourire erroné, une voix rassurante pour rallier les autres à ses « causes », pathétique. C'est ainsi que tu observes en silence ce monde pourri jusqu'à la moelle. Ecoeuré que tu es, Narcisse, mais également Ananké. Un point sur lequel le bien et la nécessité se rejoint. Dans les ruelles putrides tu songes à tout ceci, arrivant finalement jusqu'à l'antre d'un blanc bien trop immaculé pour ton image noircie. Alors d'un coup de pied, tu ouvres cette porte après l'avoir déverrouillée, posant ton arme sur la table basse et tu t'assois sur ton canapé. Blanc, blanc, si blanc et toi si rouge, rouge, couverte de sang de la tête au pied. Un mouchoir sort subitement du tiroir sous la table, essayant les traces. Et dans ce silence de plomb alors que Somnifère est allongé en face de toi, fatigué, un bruit, une porte qui s'ouvre et une voix.
Yong... tu ne devrais pas te trouver là à cet I N S T A N T, tu ne devrais pas me voir comme ça lorsque je suis au plus B A S de mon humanité. Pourtant c'est de ma faute pour t'avoir dis de toujours E N T R E R quand bon te semble pour venir me trouver, me parler, te C O N F I E R.
La surprise. Un poil d'inquiétude, rapidement tu te lèves, le fixant sans un mot, le sabre en main. « Yong-sun... qu'est-ce que... » cette phrase n'a étrangement pas de fin, parce que la faute te revient entièrement. Une seconde le souvenir, ce souvenir de lui avoir dit de venir quand bon lui semblait. Lentement les orbes se ferment, désolés, ennuyés, perturbés. C'est ta faute s'il assiste à un tel spectacle à présent. Tes orbes d'un rouge sang se posent sur lui, c'est la première fois qu'il doit les voir ainsi. « Prend place sur le fauteuil, laisse-moi le temps de me doucher et de mettre mes lentilles... Je vais t'expliquer... Je te rassure ce n'est.... pas mon sang. » tu songes un instant que cela ne doit pas le rassurer pour un sou probablement, bien au contraire alors que tu te détournes subitement, attrapant au passage ton sniper pour le ranger à sa place ainsi que ton sabre. « Ne pars pas... d'accord ? Tu peux te servir dans le frigo si tu veux quelque chose. » une voix douce, la même que d'ordinaire alors qu'Ananké revient, faisant disparaître Narcisse peu à peu. Et tu t'en vas rapidement prendre une douche, te changer également et tu espères qu'il soit toujours là quand tu reviens dix minutes plus tard dans ton vieux jogging. « Yong-sun... tu avais besoin de quoi ? » que tu dis tout en descendant tes escaliers, n'essayant pas le moins du monde de changer de sujet, mais peut-être que ses problèmes avaient plus d'importance que ton apparence.
Mutation : Origami - Donne vie à des créations de papier
Ven 14 Avr 2017 - 10:12
solaceANANKÉIl le nierait si on le lui faisait remarquer, mais le brun avait eut un léger mouvement de recul en la voyant se lever.
Ses yeux sombres passèrent rapidement des tâches de sang au sabre qu'elle avait à la main, et tandis que Kyong battait des ailes en signe d'alerte, il se demandait s'il ne s'était pas planté de porte. Ce n'était pourtant pas faute de venir souvent. Mais lorsqu'il croisa ces iris rouges fixés sur lui, le doute ne persista pas longtemps. C'était bien elle. Aucun élément ne collait avec ce qu'il connaissait mais c'était bien Ananké.
Réalisant qu'il avait sans doute l'air stupidement effrayé, yeux écarquillés et sourcils haussés à l'appui, l'étudiant ne tarda pas à détourner le regard tandis qu'elle commençait une question sans jamais la finir. Lui aussi avait des questions à vrai dire, mais ce n'est que lorsqu'elle regarda ailleurs qu'il retrouva sa voix.
" .. Tes yeux ? " ce n'était même pas une question complète
Il ne faisait décidément pas dans la cohérence, aujourd'hui.
Comme si elle avait malgré tout suivi où il voulait en venir, son interlocutrice lui indiqua de s'assoir et d'attendre qu'elle revienne avec ses lentilles, ajoutant à sa confusion en précisant que ce n'était pas son sang. En soi c'était rassurant, vu la quantité qu'il y en avait, mais le brun ne pouvait pas s'empêcher de se demander: celui de qui, alors ? Elle rangeait des armes qu'il ne l'aurait jamais soupçonnée d'avoir et lorsque de sa voix douce Ananké lui intima de ne pas partir il faillit reculer.
Kyong, quant à elle, était déjà posée sur un bras du fauteuil, comme pour l'inviter à suivre. Curieux comme d'eux deux, c'était généralement lui qui se comportait comme un animal.
Une bête entre trouillarde et agressive qui montre les dents par principe et s'enfuit quand la situation la dépasse. Mais lorsque la jeune femme disparut vraisemblablement vers la salle de bains, il alla s'assoir là où son anima l'attendait. S'affaler, plus précisément. Ignorant que la kétoupa le reprenait sur ses manières, Yong-sun fixait le plafond d'un air plutôt vide. Son problème initial lui était à moitié sorti de la tête, emmêlé dans des informations dont il une savait pas quoi faire et pas mal de confusion.
Si bien que lorsqu'elle vint, demandant de quoi il avait besoin comme si de rien n'était, il partir a quart de tour. Son intention première était d'aller vers la porte jusqu'à qu'il se dise que merde, il n'avait jamais été le moins diplomate du monde de toutes façons. Allant se planter devant Ananké, il fit tout juste l'effort de ne pas jurer mais son regard en disait certainement long.
" Je m'en rappelle pas, c'est sans importance. Toi, tu as besoin de quoi, plutôt ? Que j'appelle de l'aide ? T'es sûre que t'es pas blessée, qu'est-ce qui t'est arrivé ? , commença-t-il avant de s'interrompre brusquement, le 'tu m'as fait peur' restant coincé dans sa gorge, .. J'espère que je viens pas de faire tomber ta couverture d'agent secret. " finit-il par lâcher avec un rire sans réel humour
Il lui adressa un sourire en coin, enfermant l'inquiétude derrière des sarcasmes. C'était toujours plus facile d'en revenir à ça. Ca lui donnerait toujours l'air moins idiot que s'il se mettait à paniquer avec l'inquiétude. Même si dans le fond il doutait que ça soit convainquant, n'ayant jamais été très habile pour mentir. Encore moins pour donner l'impression qu'il n'était pas en colère lorsqu'il l'était.
Et dans un coin de son esprit, il ne pouvait empêcher l'idée de germer. Est-ce que c'était son job, à elle aussi ? Est-ce qu'il lui avait fallu autant de temps pour remarquer un truc pareil ? ..Est-ce qu'elle était plus prudente que Ryû, au moins ? Parce qu'il mentirait en disant n'avoir jamais croisé quelqu'un d'important à ses yeux couvert de sang. Qui ne lui appartenait pas.
“L'expérience ne nous offre au premier coup d’oeil qu'un chaos suivi d'un autre chaos.”
Une seconde, je me demande ce qui est le mieux à faire à P R E S E N T que tu te tiens là, dans mon salon après avoir vu tout ce S A N G sur moi. Je me demande surtout ce que je peux D I R E.
Silence. Observation. Et Nefertis qui soudainement sort de la chambre pour rejoindre tes côtés. Ce grand Doberman qui erre souvent avec toi, sauf en mission. Tu ne veux pas le voir mourir dans d'atroces souffrances si les choses se passaient mal. Lentement, une main vient caresser le haut de sa tête gentiment, un sourire collé sur tes lippes. Bref et rapide, tu laisses le temps à Yong de s'adresser à toi, le fixant sans un mot. Et sa voix finie enfin par passer ses lèvres scellées jusqu'alors. La confusion. L'incompréhension. Le doute. La peur peut-être également. Il y a un peu de tout ceci chez lui. Dans l'intonation de sa voix les bribes de malaise s'envolent si aisément qu'un claquement de doigt. Son inquiétude à ton égard, te surprends. Hurler. Crier que tu es un monstre. Te haïr pour les mensonges. Virulent et violent. C'est cela qui aurait été légitime de sa part. Légitime, mais il n'en fais rien et tu souris d'une douceur qui ne sied pas à ton regard ensanglanté. « Calme-toi Yong, je vais bien, d'accord ? » lentement, ta main saisit la sienne alors qu'il se tient non loin. Chaleureuse et amicale, tu fais signes à ton invité de s'asseoir. « Je vais faire un peu de café caramel, tu en veux ? » détournement de sujet un instant, tu laisses les secondes s'écouler pour qu'il puisse se calmer, souffler. Faire partir cette peur qu'il a eu de te voir ainsi. « Nefertis, viens manger ! » les croquettes s'écoulent dans une assiette qui se pose au sol. La machine à café fait un boucan, proche de la mort, mais elle fonctionne toujours. Et quelques minutes plus tard, tu te tiens à nouveau devant lui. Posant une tasse sous ses yeux. « Je suis comme ton père, une Éros. »
Je décide de faire part de la vérité pour que tu puisses S A V O I R ce qu'il en est, pour que cette peur que tu ressens à cet I N S T A N T puisse se calmer avec le temps que tu puisses ensuite me regarder F R A N C H E M E N T.
Une gorgée. Silence mesuré. Et les orbes bleutés à présent qui s'ancrent dans les siens. « C'est pour cela que je connais ton père. Parce que nous sommes collègues au départ. Même si maintenant nous sommes amis. » le temps a passé, les années se sont écoulées, le monde a changé. Les choix devaient être pris et tu as choisie de prendre cette voie, par nécessité, par vengeance. « J'avais une mission aujourd'hui qui a plutôt mal tournée... dirons-nous, mais je vais bien. Alors ne t'en fais pas pour moi, je ne suis pas blessée. Quelques coupures ici et là, mais rien de grave. » un sourire, fin et discret et nouvelle gorgée pour faire passer le silence entre tes mots et tes pensées. « Je suis désolée... peut-être que j'aurai dû te le dire bien avant, mais... je n'avais pas l'impression que tu me faisais encore assez confiance pour endurer la vérité. Et je ne voulais pas t'effrayer aussi. » parce que les orbes rouges comme la Lune ne sont en rien rassurant pour les plus jeunes. Les orbes ensanglantés ne donnent pas envie de s'approcher, de faire confiance. Tu es comme une bête. Similaire à un Beast peut-être. « J'espère que tu ne m'en veux pas trop ? Et que tu n'as pas eu trop peur du sang et... de mes yeux aussi ? » une main passe lentement dans ta crinière cendrée, décolorée, qui est morte avec elle. Morte avec la jeune femme que tu étais. « La Lune Rouge a eu... quelques effets indésirables sur moi, plus que beaucoup d'autres. Comme mes cheveux gris/blancs et... mes yeux rouges. » sûrement lié à ton pouvoir d'une façon ou d'une autre, tu ne sais plus, tu ne sais guère. Et tu n'en a cure à vrai dire aujourd'hui.
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