Les cris de la foule surexcitée, enivrée par la fièvre des combats qui se passaient dans l’arène. Sous leurs yeux. La violence presque gratuite entre jouteurs. Tout ça pour quelques billets. Peut-être ressentaient-ils une certaine exaltation à risquer leur vie au sein de l’arène, sous les hurlements des spectateurs désireux de ce spectacle morbide. Une cigarette se consumait entre tes lèvres alors que tu te délectais de ce qui se passait. Il t’arrivait de venir te mélanger à cette foule d’énergumènes pour parier sur ta merveilleuse pouliche. Celle qui avait pour habitude de s’enflammer. Elle te faisait toujours cet effet lorsqu’elle prenait littéralement feu, cette surprise mélangée à un peu de fascination. Tu avais douté d’elle la première fois que tu l’avais vue dans l’arène, tu avais songé que ça n’était qu’un petit poussin, qu’elle allait se faire dévorer par ce prédateur qui se tenait face à elle. La surprise était lisible sur ton visage alors qu’elle avait mit feu à ce jouteur.
Appuyée contre le mur, tu regardais les deux jouteurs entrer sous les acclamations. Tout deux à se regarder dans le blanc des yeux sans agir. La tension était presque palpable. Et puis ils commençaient à se battre. Tu regardais sans mot dire, recrachant un mouton de fumée du poison qui se consumait entre tes babines. Tes orbes terre de Sienne ne se détachaient pas de ce qui se passait, n’en perdait pas une miette. L’ambiance était électrique, entre les supporters du jouteur adverse et ceux de la blonde aux oreilles pointues. L’argent circulait entre les rangs, comme à ton habitude, tu misais sur ta poule aux œufs d’or. Peut-être avais tu parié trop vite cette fois ci. La pile de billet où tu avais misé disparaissait en un claquement de doigt. Tu déglutissais en voyant la somme monstrueuse d’argent qui te glissait entre les doigts.
La blonde qui se trouvait dans l’arène quelques instants plus tôt passait non loin de toi. Visiblement irritée de sa défaite. « Oh chérie, tu es pourtant le cheval sur qui on peut miser habituellement. C’est triste. » Léger haussement d’épaules, une mine dépitée sur ton visage. « Je suis un peu déçue. » Sans doute un peu trop provocatrice ma chère Erin. Alors que tu le savais, tu le savais très bien que la demoiselle avait un tempérament de feu. A quoi joue tu Erin ?
Un combat de plus. Ces temps-ci tu gagnes beaucoup. Tu ne te laisses plus faire comme au début. Tu as pris du poil de la bête et ce n'est pas pour te déplaire. Pareil pour tout ces gens qui sont venus pour miser sur toi. Mais dès que le combat commence tu te rends compte que quelque chose cloche. Tu n'arrives pas à enflammer ton corps. Tu restes froide alors que tu te fait attaquer par l'autre en face de toi. Tu utilises les techniques que tu as apprises depuis que tu es là. Seulement tu te rends compte que tu t'es beaucoup trop reposée sur ton pouvoir. Et tu perds bien vite. Les cris de rage de certains ne fait que renforcer ta colère. Tu n'aimes plus la défaite, ni la honte de mordre la poussière.
Lorsque tu sors, tu espère que personne ne viendra te cracher au visage. Mais comme tu aurais pu t'y attendre, quelques personnes essaye de t'arrêter pour te demander ce qu'il a pu t'arriver. Mais tu fonces tête baissée. Seulement tu captes des mots lancé à ton encontre. Tu lèves la tête et tu adresses un regard courroucé à la jeune femme qui à l'air de vouloir t'énerver un peu plus.
« Si tu me connais, tu crois vraiment que c'est une bonne idée de venir me voir là ? Qui sait, j'ai peut-être envie de prendre une revanche ? »
Tu poses tes poings sur les hanches, pour lui montrer que tu as envie d'en découdre. En vrai, tu as juste envie te t'enterrer chez toi, sous tes couvertures. Tu n'as même pas envie de voir ton Anima, puisque la seule chose qu'il sait faire, c'est te prendre la tête. Comme elle là, apparemment.
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Mer 17 Mai 2017 - 19:15
