Caïn est une personne mystérieuse, ou plutôt distante en tant qu’humain. Il ne parle rarement aux gens et encore moins à ses ennemis, il aura même le réflexe de grogner quand quelque chose lui déplaît. Mais il a tendance à garder le silence. Caïn a un regard blasé, difficile à lire. Il peut être heureux ou triste, son faciès change rarement, à moins qu’on lui balance quelque chose dans la figure ou qu’il comprend qu’il se fait roulé dessus à cause de ses comportements d’animal.

Il est  plutôt instinctif mais réfléchi. Si un danger se prépare, sa première mission sera de sauver les personnages qui lui sont chères et de trouver une solution au problème.  Caïn aime travailler en meute tout comme en solitaire pour certaines choses. Depuis la lune rouge, il est passé de faible garçon instable à un homme fort et dominant, faisant des chiens de son quartier les membres de son clan. Il gère donc tout son territoire avec beaucoup d’entrain et de fierté et sait se montrer juste avec les animaux qui viennent à ses côtés.  Toutefois, Caïn est prêt à sacrifier sa vie pour protéger les siens, tel doit être l’alpha d’une meute.


Caïn était à l’époque un enfant qui devait se débrouiller seul du fait que sa mère ne s’occupait pas réellement de lui. Mais il savait survivre et avait hérité de l’intelligence de son père bien qu’à cause de sa vie insalubre, le garçon montrait des signes de nervosités et d’énervements soudains. Caïn était quand même téméraire et a tenté de s’en sortir de sa condition en trouvant de l’aide auprès de son paternel. Malgré les soins de celui-ci, le garçon savait qu’il ne sera jamais apprécier par les gens et se refermait un peu plus jusqu’à tomber dans la dépression. Aujourd’hui, il a appris de ses erreurs et est solidaire avec ses camarades à quatre pattes. Toutefois, il ne fera jamais entièrement confiance à un bipède mais respectera les choix de la personne.


Caïn est toutefois un être vivant et tout comme eux, possède beaucoup de défauts. Il craint les dangers qui pourraient mettre sa vie et ceux des autres en péril et son passé peut souvent refaire surface, se trouvant alors démuni de tout courage. Caïn se montre très sympathique avec les gens pauvres, voyant en eux l’enfant qu’il était et est prêt à tendre la patte en cas de besoin. Il est souvent soucieux à la santé des autres et se retrouve souvent dans une situation problématique quand il propose à tous les animaux errants de Brooklyn de dormir chez lui quand il y a de l’orage ou de la neige. Caïn sait qu’un jour, à force d’aider les gens, il tombera sur la mauvais personne qui lui causera sa perte.


Malgré sa bonté, Caïn est aussi une brute. En tant que mâle dominant, enfin... son côté animal, l'oblige à montrer sa force et qu'il en est le chef. Même en dehors de son territoire, il peut ressentir la puissance qu'ont les autres et obligera les plus faibles à se plier à sa volonté alors qu'une personne étant plus concentré sur sa vie pourra donner des ordres à Caïn sans que se soit vraiment dirigé vers lui. Il pourra s'asseoir, se coucher ou autres, montrant alors qu'il est soumis à son "supérieur" mais le regrettera quelques temps après. Caïn se trouvera faible alors que c'était son instinct animal qui l'a obligé à se soumettre. Il cherchera par tout les moyens de retrouver sa place de dominant.

La plupart du temps, les histoires sont plutôt banales, héroïques ou tragiques. Pour certains, rare ils étaient, jamais elles n’auraient dû exister. Et Caïn était l’un des leurs, fils d’une prostituée, jamais désiré, inexistant aux yeux d’un père, enfant orphelin sans vraiment l’être. Dès son plus jeune âge, il comprit vite qu’il n’avait pas l’intention désiré comparer aux autres de son âge. Sa mère rentrait tard le soir ou la plupart du temps, le matin. Et son toit n’était qu’une petite pièce avec une cuisine, Caïn était donc obligé de dormir sur le petit canapé et il était malheureux. Pas de cette condition de vie, mais de devoir subir les scènes peu catholiques de sa mère et ses clients. De son triste destin, il ne pouvait demander de l’aide, sa génitrice n’était d’autre qu’une sans papier, une immigrée. Et combien il cherchait de l’aide pour sortir de ce supplice.



Caïn ferma le livre qu’il avait sur ses genoux avant de regarder par la fenêtre de la petite pièce. Il venait de finir de lire un bouquin sur la médecine qu’il avait volé dans une librairie. Le jeune garçon à la chevelure blanche se demanda s’il devait se rendre chez le voisin afin qu’il lui donne quelques cours privés sur le vocabulaire, certains mots scientifiques lui étaient encore compliqués à comprendre. Il se leva de sa petite taille avant de poser ses mains sur le rebord de la fenêtre puis souffla sur la vitre gelé. Il se mit alors de son doigt de faire quelques arabesques ressemblant à des lettres et les murmura.

C…A…I…N

Le garçon se laissa glisser sur le sol avant que son regard se pose sur l’horloge de la pièce. Il ne savait pas lire l’heure mais il avait la net impression que sa mère ne rentrera pas ce soir, la nuit tombait peu à peu. Mais Caïn était fier, il lisait avec beaucoup de faciliter malgré ses faibles connaissances en écriture. S’appuyant sur ses genoux, il rampa sur le parquet afin de ramasser quelques cahiers et son livre puis se releva.  Portant ses cours dans ses frêles bras, il ouvrit la porte de sa maison et y jeta quelques coups d’œil furtif. Caïn voulait à tout prix éviter les enfants de son quartier car sa mère était mal vue et ils n’hésitaient pas à l’embêter avec ça. Voyant que la voix était libre, le garçon descendit les escaliers à vive allure pour rejoindre la porte d’entrée du voisin. C’était un jeune homme plutôt sympathique, étudiant en médecine et il était l’idole du garçon. C’était cette personne qui lui avait appris à lire, à écrire, c’était comme un grand frère.


Il regarda l’homme, debout sur le seuil d’entrée d’un bel appartement. Il attendit un moment, gêné de s’être montrer ainsi devant quelqu’un qu’il ne connaissait pas, mais Caïn en était sûr ; cet homme était son père. Et celui-ci était du même avis à cause du comportement de l’enfant. Il soupira avant de se retourner, une main sur le visage. Le géniteur ne savait pas quoi faire.

Bon, écoute Caïn. C’était une erreur de coucher avec ta mère… Surtout que je suis déjà marié mais je veux bien t’aider à t’en sortir. Je te paye des  études et un loyer… à une condition ! Tu ne reviens plus ici, je ne veux pas que ma famille sache que tu existes.

Le garçon baissa les yeux, il comprenait totalement mais il était tout de même triste de savoir que ses parents ne voulaient pas de lui. C’était comme un poignard qui s’enfonçait dans son cœur et chaque rappel faisait en sorte que la lame avance de centimètre à centimètre. Jusqu’à maintenant, une seule personne s’était occupée de lui comme un membre de sa famille mais il était parti… Ce cher voisin qu’il ne reverra plus. Caïn ferma les yeux afin de bien enregistrer le message de son père et hocha la tête avant de partir.


Caïn était debout devant une petite tombe ou rien n’était inscrit mais il savait qui était enterré ici, dans une petite forêt enneigée. Il porta la main un son gauche, devenu aveugle par cette personne. Le garçon resta un moment avant de se retourner comme si de rien n’était, en vérité, il n’avait presque aucun regret pour sa mère qui était six pieds sous terre désormais. Elle ne s’était pratiquement jamais occupée de lui et l’avait même frappé à cause de l’alcool et la drogue.  Caïn savait qu’elle n’était pas elle-même à ce moment mais cela ne changer rien à la situation. Il l’avait enterrée dans ces lieux abandonnés sans aucune mémoire… rien.

Soudain, le sol semblait trembler sous ses pieds, des bruits au loin lui venaient. Caïn leva les yeux au ciel, la nuit avait changée, prise d’une teinte rouge. Il fut pris d’une peur soudaine à ce changement ou la lune n’était autre qu’un astre sanglant et se mit à courir dans tous les sens avant de se diriger vers sa maison que son père lui avait offert. Caïn avait réussi à retourner en ville mais tout d’un coup, il s’écrasa sur le sol, se mêlant les pieds entre ses mains et roula sur le sol.

Il se mit à japper de douleur, sentant que quelque chose l’empêcher d’avancer, coincé entre un poteau et un mur. Puis Caïn ouvrit les yeux, surpris. Il avait jappé ? Le garçon tenta de tourner sa tête vers son corps car ses doigts n’arrivaient plus à s’agripper au sol et se rendit compte qu’il était couvert de poils argentés. Et ses mains ! Il avait des longues griffes noires dont les phalanges étaient très courtes. Quelque chose n’allait pas avec son corps, vraiment pas. Une montée d’adrénaline lui parcourut toute l’échine et réussit à bouger le poteau qui le coinçait afin de se libérer.

Caïn tomba sur le sol dans un bruit sourd se mordant un bout de la langue. Il se releva avec peine et continua à avancer jusqu’à sa maison, la tête lui tournait affreusement. Le garçon était juste à côté, il voyait déjà la porte et étrangement, quelqu’un l’attendait juste sur le seuil. Il n’était pas humain, ça ressemblait à un chien. La vision de Caïn se troubla, il leva le regard vers un miroir de circulation et y vit son reflet. Il n’était plus humain. Il poussa une longue plainte qui ne ressemblait pas à celui d’un homme et alla s’écraser sur le béton, les yeux clos.


Caïn était debout sur un muret de son quartier, fixant les horizons. Quelques passants le regardaient de travers avant de rire derrière leurs mains. Mais l’ouïe fine de l’homme, s’il était encore, pouvait parfaitement comprendre ce que certains disaient. Regarde ce chien, il se comporte comme un chat ou quoi ? Caïn bougea une de ses oreilles avant que son nez détecte deux odeurs extrêmement fortes s’approcher de lui, elles se rapprochaient beaucoup de lui, ce qui voulait dire qu’ils étaient dans sa famille, sa meute. Il se releva sur ses quatre pattes avant de sauter sur le béton fissuré et alla rejoindre les deux personnes qui venaient d’apparaître dans la rue. Ils saluèrent Caïn d’un signe de tête avant que l’un d’eux s’approche de lui.

Étranger cherche bagarre. Lui vouloir territoire toi. Rendez-vous ce soir, jardin d’enfants.

Caïn hocha de la tête, comprenant le message. Quelqu’un tentait de piétiner son endroit, prendre sa place de dominant. Il grogna un coup avant que les deux chiens qui se trouvaient devant lui se baissèrent en signe de soumission avant de le suivre dans la maison juste à côté du muret. À l’intérieur, une louve du nom de Nokomis les attendait. Caïn changea de forme à ce moment, de loup à humain. Il se regarda un moment dans le miroir du couloir, il avait changé depuis ses trois dernières années. Mais il s’était habitué à ses nouveaux hormones, enfin pas tous. Ce n’était pas comme si ce matin, il avait reçu la raclé de sa vie par une fille dont l’odeur était très attirante et forte, comme du piment. Comme si c’était de sa faute si elle était en chaleur… Enfin, Nokomis l’avait remis à sa place après l’avoir mordu à la jambe comme punition.


Il grogna en sentant les dents de son adversaire s’enfoncer dans sa chair, Caïn tentait de tourner la tête pour atteindre l’échine de son rival afin de l’attraper pour le faire lâcher mais rien à faire. Le loup d’argent n’avait qu’une solution, il se laissa tomber sur le sol, entraînant le chien qui se trouvait sur lui et roula sur le sol, l’écrasant de tout son poids. La bête jappa de douleur mais le combat n’était pas fini. Voilà depuis plusieurs minutes qu’ils se battaient, l’un protégeait son territoire pendant que l’autre tentait de faire tomber le dominant. Caïn montra ses dents avant que l’ennemi tente une nouvelle charge, il pouvait sentir le liquide chaud couler entre ses poils, la viande vivante sous ses coups de patte. Puis il réussit à attraper la queue de son adversaire et tira de toutes ses forces.

Un craquement, le goût d’acier emplit toute sa gueule et un giclement brûlant atterrit dans ses yeux. Caïn recula, gardant le membre de son ennemi dans sa gueule alors que celui-ci gémit d’une plainte aïgue dans la nuit. Il se retourna vers le loup afin de l’insulter puis disparu dans les broussailles, laissant une traînée brunâtre derrière lui. Caïn ouvrit alors la gueule, laissant tomber une queue ensanglantée à ses pattes. Tous les chiens de son quartier qui avaient participé au spectacle aboyèrent pour féliciter la victoire de leur chef. Le loup remua la queue, jappant de fierté tout en bombant son torse.

Avant que des hurlements se firent dans la nuit. Caïn releva la tête, arrêtant de faire son beau mâle dominant et écouta attentivement. Un message de la part des chiens de son territoire… et en dehors. Il pencha la tête de côté afin de mieux écouter. Était-ce le gouvernement ? Ou autre chose ? Normalement, Caïn préférait être en dehors de toute politique et s’occuper de son territoire. Mais il devait aider ses camarades. Il rejeta la tête vers l’astre blanche avant de hurler à son tour, entraînant sa meute dans un chant au clair de lune.