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Fureur de vivre, douceur de mourir
C. Merope Darwin
Faiseuse d'Hommes
C. Merope Darwin
Métier : Accoucheuse - Couturière/Brodeuse
Mutation : Bénédiction de Theía - Yeux rouges.
Faiseuse d'Hommes
Dim 9 Déc 2018 - 1:45
Un soir, sans un bruit notable.
Un soit, comme Merope en connaissait des centaines.
Qui se suivait bien gentillement, sans une ombre de doute.

Une main à ses lèvres, une autre sur ce morceau de tissus froissé qu'elle tenait à la main. Elle voulait pas faire de folies, pas se faire mal à sa santé chancelante. Une vérité sans doute, un mensonge peut-être ? Elle voulait le rendre fier, le propriétaire de cette veste mouchetée de sang et de sueur. Frotter, récurer, laver. Et recoudre, renforcer, parfaire. C'était son devoir et son ordre, sa nature la plus profonde. Donner lui de la boue, elle voudra vous rendre de l'or.

Merope était stupide, à sourire ainsi. Devant ce tissu sale. Il devait passer le chercher après tout. Fenrir. Ce mot la rendait stupide, ce mot la rendait mièvre. À sourire comme une lycéenne, à sentir ses doigts tremblants. C'était stupide, parce que cela ne mènerai à rien. C'était là sa plus grande vertue. De savoir où le rêve devait se conclure. Car, Fenrir n'aimait pas comme elle aurai voulu être aimer. Fenrir ne pourrait pas et elle ne voulait pas le forcer. Le dompter comme on dresserai un mauvais chat. Alors, elle le regarde. Le secret qui pend sur ses lèvres en lui souriant de son mieux.

Il lui laissait encore des vêtements, des traces et des souvenirs d'une bataille passée. Et, elle était toujours là. Là pour lui, là sans rien attendre. Ni merci, ni pardon, ni au revoir. Elle était là, à ne pas sursauter quand il était là, dans son salon. Elle était là, à ne pas trembler quand elle le voyait. Fenrir, c'était stupide d'avoir un petit bondissement dans le ventre à son nom. Désespérée créature. Désespérante femme. Elle se grondait ainsi, entre ses dents closes.

La porte bougeait doucement, le regard était alerte. Mais rien, un silence. Le travail était fini. Elle ne bougeait toujours pas. Le monde rayé brillait autour de Merope. Si pleins de failles. Si beau. Elle savait qu'il allait venir, elle le sentait. Tout au fond de ses tripes, si proche de l'enfant, elle le savait. C'était une mutation curieuse, mais un don précieux. Tout était sûr en elle. De ses longs doigts à ses cris d’encouragements.

Puis, un pas lourd. Une respiration sûre. Un cœur qui s'accelere. Chaque pas est un supplice, s'éternisant. Un mensonge à tenir, avoir l'air occupée en étant fébrile. Un calme de tempête furieuse. Puis, la porte a claqué. Elle aurai pu avoir peur, mais la lune brillait entre ses cheveux bruns, de cette fenêtre lointaine. Et elle l'a accueillie, comme tout les soirs. Toutes les nuits où il venait.

-Bienvenue.

Elle touchait son ouvrage, de ses doigts. Fière et glorieuse de son travail réussi.

-Je viens de finir de la recoudre et de la renforcer. Ça te protégera pareil mais, elle tiendra mieux. Tu viendras moins me voir ainsi.

Un rire doux-amer, plus amer que doux. Plus doux à l'écoute, un mensonge soyeux. Pourtant, ses états d'âmes semblait de rien valoir. Quand il était sale. Son sens s'activait et elle voyait. Des blessures comme des parures, des secrets qui hurlait. Il était abîmé, déchire comme un jouet manié par un enfant mécontent.

-Par Zeus…

Première phrase, sonorité vulgaire. Mais vérité sincère.

-Tu es blessé. Je dois te soigner.

Un ordre simple, un ordre logique. Déjà sortie de sa transe de bois et de fer, prête à bondir. Malgré tout et pour lui. Stupide, Stupide et logique Merope.
C. Merope Darwin
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Fenrir
eros
Fenrir
Métier : Mercenaire.
Mutation : Aucune mutation.
eros
Dim 9 Déc 2018 - 14:39
Chaque parcelle de l'univers avait perdu son goût depuis déjà des lustres, mais à présent qu'il traînait derrière lui cet immense bloc de fer, clamant amèrement l'appel de sa lame comme la réponse à tous les maux du monde.
Un loup enragé, solitaire, un déchet renforcé par l'attrayante puanteur de la mort. Son cœur pétrifié avait trouvé refuge dans l'immolation des sentiments pour n'en laisser que des cendres vides de sens, extirpés des préceptes si bien écrits de sa défunte mère.
Son œil torve détaillait le monde tâché à l'hémoglobine.
Son cœur battait l'interminable rythme que même sa blessure ouverte ne pouvait faire vaciller. Il laissait planer le silence de la marche, son épée grattant le sol dans un crissement désagréable.
Fenrir appréciait la solitude comme la boisson venimeuse d'une existence damnée.

Sa main rude passa dans ses cheveux d'ébène, son visage parsemé des cicatrices appréciant les alentours désolées.
Équipé de grosses chaussures, il piétina quelques cadavres de Beast dont il s'était occupé dans la matinée ; et les giclements de cette hémoglobine dégoûtante le laissaient de marbre, n'éveillant en lui rien d'autre qu'une haine grandissante envers un monde parent de telles horreurs.

Fenrir n'avait rien contre ces monstres en particulier, mais c'est avec la même rigueur froide qu'il s'en débarrassait - à coups d'épée, le visage presque étincelant, les sentiments étouffés. Il n'y avait nulle part autre qu'au milieu de cette désolation qu'il se sentait à sa place, embrassant avec confort le délice des vies qu'il venait de prendre.
Il appréciait la noirceur grandissante d'un cœur impossible à sauver - et pourtant, il ne parvenait pas à effacer la pointe de tristesse qui se dessinait au fond de ses yeux bestiaux.

Il ne prit pas la peine de passer par chez lui : il se dirigea vers Brooklyn Heights, dans une maison familière où il avait déposé sa cape d'obsidienne. C'est avec ce vêtement qu'il se voilait loin du monde, et bien qu'habillé de cette même teinte sombre, il se sentait à nu, les bras sous le vent frais, une partie de son large dos à découvert où pendait sa gigantesque épée.
Il ne prit pas la peine de frapper, s'engouffrant, à l'aube d'un nouveau jour, sous une lune écarlate et pourtant étoilée, à lui offrir ses délicates attention. « Merci de tes efforts. »
Il ne s'attarda pas sur une quelconque affection, son regard ne se promena pas sur le corps qu'il avait pourtant découvert une fois, qu'il estimait déjà de trop.

L'attache était indéniable, et il se battait pour en déliait les futurs effets - il la perdait, dans un futur qui ne serait jamais que trop proche et dont il regrettait la portée. Son regard ne descendit pas dans la contemplation de son œuvre, d'un enfant annoncé ; et il se contenta de le détourner en réponse à cette bonté submergeante face à laquelle il était presque démuni.
« Ce n'est pas nécessaire. Je vais me remettre. »
Il amorça un geste pour se relever mais sa hanche touchée y coupa court, le faisant vaciller. Il se rattrapa à une petite table qui s'écroula sous son pied, laissant tomber de nombreuses affaires dont il ignorait la nature.
Son œil recouvert d'un filtre rouge de douleur, il serra les dents, cherchant à retrouver sa respiration.
Ses torts le faisaient ployer, le laissant à la merci de cet amour à portée.
Fenrir
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