Un soir, sans un bruit notable.
Un soit, comme Merope en connaissait des centaines.
Qui se suivait bien gentillement, sans une ombre de doute.
Une main à ses lèvres, une autre sur ce morceau de tissus froissé qu'elle tenait à la main. Elle voulait pas faire de folies, pas se faire mal à sa santé chancelante. Une vérité sans doute, un mensonge peut-être ? Elle voulait le rendre fier, le propriétaire de cette veste mouchetée de sang et de sueur. Frotter, récurer, laver. Et recoudre, renforcer, parfaire. C'était son devoir et son ordre, sa nature la plus profonde. Donner lui de la boue, elle voudra vous rendre de l'or.
Merope était stupide, à sourire ainsi. Devant ce tissu sale. Il devait passer le chercher après tout. Fenrir. Ce mot la rendait stupide, ce mot la rendait mièvre. À sourire comme une lycéenne, à sentir ses doigts tremblants. C'était stupide, parce que cela ne mènerai à rien. C'était là sa plus grande vertue. De savoir où le rêve devait se conclure. Car, Fenrir n'aimait pas comme elle aurai voulu être aimer. Fenrir ne pourrait pas et elle ne voulait pas le forcer. Le dompter comme on dresserai un mauvais chat. Alors, elle le regarde. Le secret qui pend sur ses lèvres en lui souriant de son mieux.
Il lui laissait encore des vêtements, des traces et des souvenirs d'une bataille passée. Et, elle était toujours là. Là pour lui, là sans rien attendre. Ni merci, ni pardon, ni au revoir. Elle était là, à ne pas sursauter quand il était là, dans son salon. Elle était là, à ne pas trembler quand elle le voyait. Fenrir, c'était stupide d'avoir un petit bondissement dans le ventre à son nom. Désespérée créature. Désespérante femme. Elle se grondait ainsi, entre ses dents closes.
La porte bougeait doucement, le regard était alerte. Mais rien, un silence. Le travail était fini. Elle ne bougeait toujours pas. Le monde rayé brillait autour de Merope. Si pleins de failles. Si beau. Elle savait qu'il allait venir, elle le sentait. Tout au fond de ses tripes, si proche de l'enfant, elle le savait. C'était une mutation curieuse, mais un don précieux. Tout était sûr en elle. De ses longs doigts à ses cris d’encouragements.
Puis, un pas lourd. Une respiration sûre. Un cœur qui s'accelere. Chaque pas est un supplice, s'éternisant. Un mensonge à tenir, avoir l'air occupée en étant fébrile. Un calme de tempête furieuse. Puis, la porte a claqué. Elle aurai pu avoir peur, mais la lune brillait entre ses cheveux bruns, de cette fenêtre lointaine. Et elle l'a accueillie, comme tout les soirs. Toutes les nuits où il venait.
-Bienvenue.
Elle touchait son ouvrage, de ses doigts. Fière et glorieuse de son travail réussi.
-Je viens de finir de la recoudre et de la renforcer. Ça te protégera pareil mais, elle tiendra mieux. Tu viendras moins me voir ainsi.
Un rire doux-amer, plus amer que doux. Plus doux à l'écoute, un mensonge soyeux. Pourtant, ses états d'âmes semblait de rien valoir. Quand il était sale. Son sens s'activait et elle voyait. Des blessures comme des parures, des secrets qui hurlait. Il était abîmé, déchire comme un jouet manié par un enfant mécontent.
-Par Zeus…
Première phrase, sonorité vulgaire. Mais vérité sincère.
-
Tu es blessé. Je dois te soigner.
Un ordre simple, un ordre logique. Déjà sortie de sa transe de bois et de fer, prête à bondir. Malgré tout et pour lui. Stupide, Stupide et logique Merope.